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Motion de l'Assemblée nationale du Québec à l'occasion des 50 ans des cégeps

26 octobre 2017 - En présence notamment de Guy Rocher, ex-membre de la Commission Parent et invité de la Fédération des cégeps, de Bernard Tremblay, président-directeur général de l'organisme, et de quelques directrices générales et directeurs généraux de cégep, l'Assemblée nationale du Québec a adopté ce matin une motion pour souligner les 50 ans des cégeps. On peut lire la transcription concernant le dépôt de cette transcription ci-après.

Motion adoptée par l’Assemblée nationale à l’occasion du 50e anniversaire des cégeps
Mme David : M. le Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de Lac-Saint-Jean, le député de Chambly, le député de Gouin, le député de Laurier-Dorion, le député de Groulx, la députée de Vachon et le député de Gaspé :
 

«Que l'Assemblée nationale souligne le cinquantième anniversaire du réseau collégial;
«Qu'elle souligne la contribution des cégeps au développement économique, social et culturel du Québec;
«Qu'elle réitère l'importance des cégeps dans la formation de citoyennes et citoyens créatifs, innovants et engagés;
«Qu'enfin, elle salue l'engagement et le travail accompli par toutes celles et ceux qui ont oeuvré et qui oeuvrent encore aujourd'hui dans nos cégeps...
Mme David : «...au développement économique, social et culturel du Québec;
«Qu'elle réitère l'importance des cégeps dans la formation de citoyennes et citoyens créatifs, innovants et engagés;
«Qu'enfin, elle salue l'engagement et le travail accompli par toutes celles et ceux qui ont oeuvré et qui oeuvrent encore aujourd'hui dans nos cégeps.»

Le Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il consentement, M. le leader adjoint du gouvernement, pour débattre de cette motion?
M. Tanguay : Oui, tout à fait, M. le Président. Nous proposons des interventions d'une durée maximale de deux minutes par intervenant et selon l'ordre suivant : d'abord, la ministre de l'Enseignement supérieur, suivie des collègues de Lac-Saint-Jean, Chambly, Gouin et Vachon...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Le lac n'est pas là. Oui, je l'avais dit.
Alors, c'est toujours la même règle, autant que possible, parce que, quand on décide de fixer un temps imparti, il faut essayer de le rencontrer. Mme la ministre, à vous.
 

Mme David : Oui, M. le Président. Permettez-moi d'abord de saluer quelques personnes dans les estrades et non les moindres, en commençant par M. Guy Rocher, ancien sous-ministre au Développement culturel, au Développement social, ex-membre de la commission Parent et professeur émérite de l'Université de Montréal. M. Rocher.
Et d'autres invités : M. Tremblay, le P.D.G. de la Fédération des cégeps, Mme Bélanger, plusieurs directeurs généraux de nos collèges, Mme Bélanger, M. Lambert, M. Dornier, M. Gingras, M. Grou, Mme Lavoie, M. Halpin, M. Cormier. Alors, plusieurs cégeps qui sont représentés ici.

L'histoire du réseau collégial en est une de réussite. Les cégeps ont contribué et contribuent toujours à faire avancer le savoir en enrichissant continuellement leurs pratiques et en s'adaptant aux évolutions technologiques et aux multiples changements du monde actuel. En cette année du 50e anniversaire du réseau collégial, c'est un immense bonheur pour moi de profiter de l'occasion pour souligner le travail accompli par toutes celles et ceux qui ont contribué à cette histoire de réussite, des femmes et des hommes dédiés qui oeuvrent dans nos cégeps, des gens motivés, passionnés, prêts à donner généreusement pour accompagner les étudiantes et étudiants dans leur cheminement.

Je tiens d'ailleurs à souligner la présence de tous ces gens importants qui ont consacré, j'oserais dire, une grande partie de leur vie à l'enseignement supérieur et au réseau collégial.

Je tiens à souligner de nouveau la présence de Guy Rocher, un éminent sociologue engagé pour le Québec, membre de la commission Parent, qui a construit le Québec moderne, qui a participé à la création du réseau collégial et dont on fête aujourd'hui le 50e anniversaire. 12 cégeps sont nés en 1967. Forts de leur capacité à évoluer...

Mme David : ...un éminent sociologue engagé pour le Québec, membre de la commission Parent, qui a construit le Québec moderne, qui a participé à la création du réseau collégial et dont on fête aujourd'hui le 50e anniversaire. 12 cégeps sont nés en 1967. Forts de leur capacité à évoluer avec la société québécoise, les cégeps sont des lieux d'innovation qui ont joué un rôle important dans son développement culturel et économique. Ils forment des citoyennes et citoyens créatifs, innovants, engagés, polyvalents.

En cette année du 50e anniversaire du réseau collégial, sachez que c'est un immense bonheur et un privilège pour moi de travailler à vos côtés pour dessiner les prochaines années de nos cégeps, ces cégeps qui font la fierté de tout le Québec.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, Mme la ministre. Je reconnais maintenant M. le député de Saint-Jean pour son intervention sur cette même motion. À vous, M. le député de Saint-Jean.
 

M. Turcotte : Merci, M. le Président. Donc, à mon tour de souligner la présence de M. Guy Rocher, ancien sous-ministre au Développement culturel et au Développement social et ex-membre de la commission Parent, qui est à l'origine de la création des cégeps partout au Québec, et professeur émérite de l'Université de Montréal; M. Tremblay, P.D.G. de la Fédération des cégeps; Mme Bélanger, directrice générale du cégep de Sherbrooke et présidente du Conseil des directions générales de la Fédération des cégeps; M. Simard, P.D.G. de l'Association des cadres des collèges du Québec; ainsi que M. Lambert, du cégep Édouard-Montpetit; Mme Laurier, directrice des communications de la Fédération des cégeps; M. Dornier, directeur général du cégep de Rimouski; M. Gingras, directeur général du cégep de Rivière-du-Loup; M. Grou, directeur général du cégep Limoilou; Mme Lavoie, directrice générale du cégep de Sainte-Foy; M. Halpin, directeur général du John Abbott College; et M. Cormier, directeur général du cégep Saint-Laurent, et l'ensemble des directions générales et des directions de différents départements des cégeps qui sont ici, dans notre capitale nationale, pour le congrès de la fédération.

M. le Président, en août 1967, les 12 premiers cégeps ont vu le jour suite aux recommandations du rapport Parent. Depuis, c'est 48 cégeps, dans toutes les régions du Québec, partout sur notre territoire, qui offrent aux jeunes et moins jeunes du Québec une éducation supérieure de qualité dans des domaines diversifiés. Je suis fier d'être un diplômé en sciences humaines du cégep Saint-Jean-sur-Richelieu. Comme bien d'autres collègues ici, nous sommes tous fiers d'avoir eu un diplôme de cégep, pour ceux qui ont eu l'occasion d'étudier dans les cégeps, parce que, pour nous, c'est une porte d'entrée vers une autre vie, la vie adulte, donc une transition vers l'université, vers la carrière, vers une profession, vers un choix professionnel. Dans mon cas, j'ai commencé mon implication politique dans un cégep en fondant...
 

M. Turcotte : ...d'étudier dans les cégeps, parce que pour nous c'est une porte d'entrée vers une autre vie, la vie adulte, donc une transition vers l'université, vers la carrière, vers une profession, vers un choix professionnel. Dans mon cas, j'ai commencé mon implication politique dans un cégep en fondant une cellule étudiante de mon parti politique. Donc, aujourd'hui, je suis député, c'est en bonne partie grâce à mon implication à mon cégep. Pour moi, pour mes années dans un cégep, c'est des années importantes dans mon parcours, mais je suis certain que pour l'ensemble des étudiants, des milliers des étudiants au Québec, c'est la même chose.
Pour le Québec, les cégeps offrent une formation générale commune à tous les étudiantes et étudiants accédant à l'enseignement supérieur à faible coût, rappelons-le, M. le Président. Pour les régions du Québec, les cégeps permettent aux jeunes de se former chez eux, dans leur région, mais... aussi des acteurs importants de leur développement économique, social et culturel. Pour les jeunes du Québec, les cégeps sont une formation solide, un réseau d'amis, de contacts, une ouverture sur le monde, une sensibilisation à la démocratie, mais aussi une transition vers la vie adulte.
Mais je veux terminer, M. le Président, en remerciant tous ceux qui ont oeuvré et qui oeuvrent encore aujourd'hui dans les 48 cégeps, qui font en sorte qu'ils sont des leviers importants de notre développement régional, et partout au Québec. Merci à tous et à toutes.

Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député de Saint-Jean, de votre intervention. Je vous cède la parole, M. le député de Chambly. À vous.
 

M. Roberge : Merci bien, M. le Président. Je veux d'abord saluer toute l'équipe de la Fédération des cégeps, qui est présente ici. Ça m'a fait grandement plaisir d'être à vos côtés hier pour la fête. Je salue d'ailleurs le talent des directions générales, qui nous ont donné tout un spectacle, ce sont des musiciens extraordinaires. Il faut saluer aussi toute l'équipe qui travaille dans les cégeps à la grandeur du Québec. Tout le monde, dans un cégep, c'est une équipe. Il y a les directions, mais il y a les enseignants, il y a ceux qui s'occupent de la vie étudiante, c'est vraiment des groupes de personnes qui accompagnent et prennent soin de nos jeunes. Pour ma part, j'ai, comme sans doute plusieurs d'entre vous, de très agréables souvenirs de mon passage au cégep. C'est une année... Ce sont deux années, ou trois années, ou plus dans certains cas, où on forge qui on est, on choisit vraiment vers où on va se diriger, soit sur le marché du travail, soit en poursuivant des études. C'est aussi un endroit où on revient. Il faut le rappeler, les cégeps font aussi beaucoup de formation continue ou de perfectionnement par la voie des A.E.C., notamment. Il faut davantage donner d'autonomie aux cégeps, disons-le, davantage donner d'autonomie aux cégeps pour qu'ils puissent développer des programmes plus vite et mieux accompagner les gens qui ont besoin d'acquérir de nouvelles connaissances et compétences pour le marché du travail. Il y a un équilibre à trouver, par exemple, il faut faire attention, parce que les cégeps ont une mission aussi, celle de donner de la formation générale. D'ailleurs, j'ai un chapitre publié en 2016, disons-le, qui parle de ça et qui plaide pour surtout ne pas sacrifier la formation générale qui est offerte dans les cégeps. Donc, il y a un équilibre à trouver et à maintenir.
Une chose est certaine, on peut compter sur notre réseau collégial à la grandeur du Québec. C'est vraiment un actif, c'est un acquis pour le Québec, à la grandeur du Québec, autant dans les centres urbains que dans les régions. C'est grâce à notre réseau des cégeps si on a le meilleur taux de diplomation en enseignement supérieur au Canada. On peut toujours vouloir faire mieux. Il faut avoir de l'ambition pour améliorer notre taux de diplomation, pour s'assurer que nos jeunes, peut-être, complètent leur parcours plus rapidement. Mais soulignons nos bons coups, on a le meilleur taux de diplomation en enseignement supérieur, et c'est grâce aux cégeps. Et si aussi on réussit à garder des jeunes dans nos régions, c'est aussi grâce aux cégeps qu'ils peuvent poursuivre leurs études après le secondaire plus près de chez eux, et ça évite souvent des exils, parce qu'en étudiant plus longtemps ils prennent racine en tant que jeunes adultes dans leur région, et s'ils vont ailleurs, bien, ils ont plus de chances de revenir. Donc, les cégeps, c'est vraiment un ancrage, c'est un poumon, c'est un incubateur de talents à la grandeur du Québec. On peut s'appuyer sur leurs succès pour aller encore plus loin, mais n'oublions pas que c'est un actif. Longue vie aux cégeps.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci. M. le député de Gouin, pour votre intervention sur cette même motion, à vous.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. Je suis très content d'ajouter ma voix à celles de mes collègues aujourd'hui pour d'abord bien sûr saluer nos invités, mais également célébrer... souligner, mais en fait non, célébrer le 50e anniversaire du réseau collégial. Il faut le rappeler, le...
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Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci. M. le député de Gouin, pour votre intervention, sur cette même motion. À vous.
 

M. Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. Je suis très content d'ajouter ma voix à celles de mes collègues aujourd'hui pour, d'abord, bien sûr, saluer nos invités, mais également célébrer, souligner... mais en fait non, célébrer le 50e anniversaire du réseau collégial. Il faut le rappeler, le modèle des cégeps, le réseau collégial, c'est un modèle unique en Amérique du Nord, mais c'est aussi un des plus beaux héritages de la Révolution tranquille. Il faut le rappeler, il n'y a pas si longtemps que ça, le Québec partait de loin en matière d'éducation, et c'est la commission Parent qui, au début des années 60, va nous permettre de rattraper ce retard. Plus spécifiquement, c'est le projet de loi n° 60 qui va, finalement, instaurer un ministère de l'Éducation et qui va ainsi, pour ainsi dire, ouvrir toutes grandes les portes de la modernité pour le Québec. C'est le projet de loi n° 60, qui, je le disais, va créer un ministère de l'Éducation et c'est cette même loi qui va, également, créer les cégeps. Les cégeps sont donc nés de cette loi, mais ils sont surtout nés de la vision progressiste, qui était celle des artisans et des artisanes de la Révolution tranquille.

Je m'en voudrais aujourd'hui de parler du réseau collégial sans porter notre attention sur la formation générale, qui est un des piliers sinon le pilier du projet de société qu'incarne le réseau collégial, cette idée d'un tronc commun de cours, cette idée d'une formation humaniste que tous les étudiants et toutes les étudiantes ont à suivre, qu'ils veulent devenir infirmières, techniciens en informatique, sociologue ou médecins. Cette idée donc, qui est très loin de toute conception marchande du savoir, elle est au coeur du projet des cégeps, et c'est important d'en parler aujourd'hui, à l'heure où cette formation collégiale est de plus en plus remise en question et sous attaque.

Je veux donc terminer en saluant, bien sûr, les artisans et les artisanes qui ont construit le réseau des cégeps, nous en avons un digne représentant aujourd'hui, parmi nous, et j'ai également une pensée, je dirais, pour tous les travailleurs et travailleuses qui, dans le milieu académique comme non académique, font vivre les cégeps aujourd'hui, s'assurent donc, bien sûr, du bien-être des jeunes Québécois et Québécoises, mais qui plus largement, en oeuvrant dans les cégeps, contribuent au bien-être de la société québécoise en entier. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, M. le député de Gouin, de votre intervention. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée de Vachon, pour son intervention, sur cette même motion. À vous.

Mme Ouellet : Merci, M. le Président. Il faudra se rappeler qu'avant 1967, les francophones qui désiraient poursuivre leurs études n'avaient d'autres choix que le collège classique. Les statistiques de l'année 1960 — j'avais de la misère à y croire, M. le Président — indiquent que seulement 3 % des jeunes francophones de 20 à 24 ans fréquentaient l'université. Le rapport Parent a tout changé. En préconisant la gratuité scolaire et la création du réseau des cégeps avec des établissements sur tout le territoire du Québec, c'est l'ensemble des Québécois et des Québécoises qui ont eu accès aux études supérieures, hommes, femmes, peu importent les moyens financiers. Mais les cégeps, c'est encore plus que l'éducation. Les cégeps qui sont implantés dans toutes les régions du Québec, ce sont aussi de formidables vecteurs de rayonnement culturel, social et sportif. Ce sont des lieux bouillonnants d'activités et d'idées.
50 ans, ça se fête. Je salue d'ailleurs Guy Rocher, grand défenseur de l'État-providence, et les participants au 11e Congrès de la Fédération des cégeps, qui sont avec nous aujourd'hui. Les 50 ans du réseau collégial, c'est également, pour moi, l'occasion de rendre hommage à tous les professeurs. Mais j'aimerais, M. le Président, rendre hommage particulier à ma mère, ma mère, Laurence Juneau, qui a enseigné au cégep Édouard-Montpetit dès 1968 et qui y a passé toute sa carrière. Ma mère, comme tous les professeurs, a toujours eu à coeur la réussite de ses étudiants et de ses étudiantes et allait, elle aussi, contribuer à sa façon à ces 50 ans de diffusion du savoir. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, Mme la députée Vachon. Et cette dernière intervention met fin à cette motion en termes de débat. Est-ce que la motion est adoptée?

Des voix : Adopté.