Myriam Arsenault, une conseillère pédagogique passionnée par l’innovation numérique au service de l’humain

Par Élise Prioleau, rédactrice

Myriam Arsenault, conseillère pédagogique TIC au Cégep de Valleyfield 

C’est en suivant sa passion pour l’innovation technopédagogique que Myriam Arsenault est devenue conseillère pédagogique représentante des technologies de l’information et des communications (REPTIC) au Cégep de Valleyfield. « J’ai été enseignante en sciences et en mathématiques au secondaire pendant 16 ans. À l’époque, j’ai découvert un monde de possibilités en technopédagogie. J’avais une classe « Ipad un pour un » et je faisais de la pédagogie inversée. Au fil de mon parcours, j’ai rencontré des gens passionnants, ce qui m’a amenée jusqu’au Cégep de Valleyfield », relate-t-elle.

Depuis 2016, son rôle est d’accompagner les enseignant-e-s en technopédagogie, en collaboration avec les conseillers pédagogiques attitrés aux différents programmes. « Le plus beau commentaire qu’on m’a fait c’est « Myriam, elle marche son cégep ». C’est important pour moi d’aller à la rencontre des profs dans leur environnement de travail. Mon travail est avant tout de soutenir des humains », résume-t-elle.

Le plus beau commentaire qu’on m’a fait c’est « Myriam, elle marche son cégep ». C’est important pour moi d’aller à la rencontre des profs dans leur environnement de travail. Mon travail est avant tout de soutenir des humains.
Myriam Arsenault, conseillère pédagogique TIC au Cégep de Valleyfield 

Pour mieux accompagner les enseignants et les étudiants du cégep, Myriam Arsenault a notamment créé un site d’aide. Le Centre d’aide en pédagogie (CAP) rend accessible une foule de procédures, par exemple sur l’utilisation des classes actives et technologiques du cégep ou encore sur l’utilisation des plateformes numériques d’apprentissage, telles que Moodle.

Par la suite, Myriam Arsenault a aussi collaboré à la mise en place des classes actives de son cégep. « On a une classe active munie de huit projecteurs et d’une matrice qui contrôle l’envoi des images. Cela permet aux enseignants de tester ou d’adopter les méthodes de pédagogie active, dans lesquelles les étudiants travaillent en collaboration active », explique la conseillère pédagogique.

Premiers DEC portables

En 2022-2023, Myriam Arsenault a contribué à la création du premier DEC portable en techniques administratives au Cégep de Valleyfield. La formule « DEC portable » signifie que les étudiants du programme doivent se procurer un ordinateur pour suivre leurs cours. « Ça officialise le fait que c’est un outil qui sera utilisé dans plusieurs cours du programme afin de développer les compétences numériques », précise la conseillère pédagogique.

Pendant l’implantation de ce premier DEC portable, Myriam Arsenault a créé un cadre de référence qui comprend les étapes suivies, par exemple l’analyse, le développement, l’implantation et l’évaluation. « Ma touche à moi était d’impliquer tous les services, dont la direction des ressources humaines, les ressources financières et matérielles et le service des communications pour la promotion », explique-t-elle.

Par la suite, deux autres DEC portables ont été créés en génie civil et en techniques de l'informatique. Si la formule a comme avantage d’actualiser les programmes d’études à la réalité du monde du travail actuel où le numérique est devenu incontournable, le DEC portable a aussi son lot de défis, comme l’explique Myriam Arsenault. Des défis liés notamment à l’évaluation et au risque de plagiat.

Lorsque les étudiant-e-s ont leur propre ordinateur, la surveillance est plus compliquée lors d’examens, relate-t-elle. « Les enseignants et enseignantes sont amenés à réfléchir à de nouvelles façons d’organiser leurs leçons ainsi que leurs évaluations. Les postures de la pédagogie active et de la pédagogie inversée sont des propositions qui sont abordées lors des rencontres individuelles avec les enseignant-e-s. »

C’est important que la technologie soit intégrée de manière cohérente avec notre mission éducative, et que ça réponde à un besoin réel. La technologie n’est pas la réponse à toute question. L’humain avant tout.
Myriam Arsenault, conseillère pédagogique TIC au Cégep de Valleyfield 

La pédagogie active favorise l’apprentissage à travers des activités collaboratives, des jeux de rôles ou des études de cas notamment. La pédagogie inversée, quant à elle, demande aux étudiants d’acquérir la théorie à la maison pour ensuite vivre au cégep une mise en pratique concrète supervisée par l’enseignant-e.

Pôle d’expertise en formation à distance

Le Pôle d’expertise interordres en formation à distance a été créé par le ministère de l’Enseignement supérieur en 2023-2024 pour mutualiser les ressources en enseignement à distance. Myriam Arsenault fait partie de l’équipe de soutien et d’accompagnement du pôle. « Notre rôle est d’accompagner des cégeps ou des universités qui développent un projet de formation à distance », précise-t-elle.

Bien que Myriam Arsenault soit passionnée d’innovations technopédagogiques, elle considère que les technologies sont pertinentes en éducation seulement si elles répondent à un besoin pédagogique réel. « C’est important que nos enseignements soient en cohérence avec la réalité du marché du travail. Mais d’un autre côté, la technologie, ce n’est pas à tout prix. C’est important que la technologie soit intégrée de manière cohérente avec notre mission éducative, et que ça réponde à un besoin réel. La technologie n’est pas la réponse à toute question. L’humain avant tout », conclut-elle.