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Colloque pédagogique du Collège Ahuntsic

Le rapport aux études des jeunes d’aujourd’hui

C’est Michaël Gaudreault, enseignant-chercheur en statistiques au Centre Écobes du Cégep de Jonquière, qui a ouvert le colloque pédagogique du Collège Ahuntsic du 15 janvier dernier sous le thème, Faciliter les transitions éducatives. Cette conférence fourmille de données fort intéressantes que le Portail est heureux de partager les faits saillants avec ses lecteurs.

Caractéristiques de la population étudiante collégiale

L’accès aux études supérieures

  • En 1960, seulement 13 % des jeunes francophones terminent leur 11e année (secondaire 5) et 4% fréquentent  l’université.
  • En 2024, 84 % des jeunes Québécois obtiennent un diplôme ou une qualification après 7 ans au secondaire et 67% accèdent aux études collégiales. Une augmentation de 14 points en 15 ans. Les femmes surpassent les hommes de près de 20 points.

Allongement des études collégiales

Moins du tiers obtient un DEC en respectant la durée prévue

78 % prévoient respecter la durée prévue et seulement 5 % planifient allonger leurs études : pratique d’un sport, moins de pression, meilleurs résultats pour aller à l’université

Les deux tiers obtiennent un DEC deux ans après la durée prévue. Raisons de l’allongement : ≠ plus faible moyenne au secondaire

≠ moins bonne réussite des cours = plus de changement de programmes. = moins de cours par session.

Les jeunes et l’emploi

En 2022, les deux tiers des collégiennes et des collégiens ont un emploi durant leur deuxième session d’études.

 

Motivation à réussir ses études

Baisse du niveau de motivation entre le début des études et la deuxième session pour la moitié de la population A


Le rapport au numérique

Chez les 18-20 :

  • 97 % possèdent un téléphone intelligent
  • 73 détiennent un objet connecté pour la maison
  • 83% possèdent un ordinateur
  • Plus faibles utilisateurs du courriel (29%), mais plus forts utilisateurs de la messagerie des réseaux sociaux (70%)

L’anxiété, le mal du XXIe siècle

  • 55% des collégiennes et des collégiens disent avoir vécu de l’anxiété de performance


La réussite de tous les cours de 1re session

Selon le tableau de bord montréalais sur la transition secondaire-collégial

  • 61,9 % des finissants et des finissantes du réseau public réussissent tous leurs cours de 1re session au cégep
  • 57,0 % s’ils sont de sexe masculin
  • 55,6 % s’ils proviennent d’un milieu défavorisé
  • 54,6 % s’ils fréquentaient un programme régulier
  • 48,7 % s’ils avaient un plan d’intervention
  • 55,8 % s’ils ont fréquenté une classe d’accueil en francisation
  • 41,8 % s’ils avaient un retard scolaire en 5e secondaire
  • 27,1 % s’ils ont réussi au plus le cours de math CST-4
  • 22,9 % s’ils avaient une moyenne (MGS) inférieure à 70 %

Portraits de quelques populations étudiantes ayant une réussite moindre

Une diversification de la population étudiante

  • Meilleure réussite au secondaire
  • Changement des valeurs des étudiants
  • Contexte en mouvance (90 % des nouveaux emplois requièrent un diplôme postsecondaire)
  • Internationalisation de l’éducation
  • Classes plus hétérogènes
  • Augmentation de plusieurs catégories d’étudiants au sein du milieu collégial

Les étudiantes et les étudiants immigrants

  • Au Québec, 13,2 % des collégiennes et des collégiens sont des personnes immigrantes de première génération ).
  • Ils accordent une grande importance au fait de poursuivre des études universitaires (67,7  % contre 50,1 %) particulièrement les immigrantes et les immigrants récents (77,0 %).
  • Ils sont davantage motivés et assidus dans leurs études, surtout ceux ayant immigré au Canada depuis moins de 5 ans.
  • Ils prévoient un grand besoin de soutien dans différentes sphères pour réussir leurs études, notamment en français.

Les étudiantes et les étudiants de première génération (EPG)

  • Au Québec, une personne sur cinq est un EPG (17,9 % au Collège Ahuntsic). On en dénombre de moins en moins, puisque la scolarité de la population adulte est en constante croissance.
  • En 2016, 48 % des 25 à 64 ans du Québec détenaient un diplôme collégial ou universitaire contre 52 % en 2021.
  • Ils sont plus souvent âgés de 24 ans et plus, ont souvent des enfants à charge et ont plus souvent des inquiétudes financières que leurs pairs.
  • Leur choix de carrière est plus clair, mais ils peuvent moins compter sur leurs parents pour l’orientation, le financement des études et en cas de difficultés.

En conclusion, quelques pistes…

  • La génération actuelle est fortement influencée par les évènements et le contexte externe
  • Le rapport aux études se transforme, l’importance d’avoir un parcours linéaire est moindre
  • Favoriser la réussite à la première session et aider à combler les lacunes, permettre une transition harmonieuse
  • Faire croître la motivation des étudiantes et des étudiants : donner du sens aux apprentissages, cultiver le sentiment de compétence, favoriser le développement du sentiment de contrôle 
  • Tenir compte de la diversité des personnes présentes dans la préparation de vos activités pédagogiques