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Les cégeps appellent les élèves à allumer leur caméra

Article publié par La Presse -  Marie-Eve Morasse

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

13 janvier 2021- Ouvrez vos caméras : c'est le message qui sera envoyé aux cégépiens en vue de la prochaine session. Des cours donnés devant des écrans complètement noirs ont démoralisé plus d'un enseignant l'automne dernier.

Ouvrez vos caméras : c'est le message qui sera envoyé aux cégépiens en vue de la prochaine session. Des cours donnés devant des écrans complètement noirs ont démoralisé plus d'un enseignant l'automne dernier, situation que personne ne souhaite revivre.


C'est un « message fort » que les enseignants, mais aussi les directions de cégep et les représentants d'élèves, veulent envoyer tout juste avant que les cégépiens reprennent les cours. À la session d'hiver, qui se déroulera encore à distance pour la majorité d'entre eux, il serait préférable que tout le monde se voie.

« La caméra fermée semblait être la norme [l'automne dernier]. Ce qui est attendu maintenant, c'est que la caméra soit ouverte », explique Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui représente 85 % des enseignants de cégep de la province.

Il ne s'agit pas d'une obligation, ni d'une « entente négociée », mais bien « d'un message partagé pour que l'enseignement soit stimulant », précise Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps.

Michel Manning, enseignant d'éducation physique au Collège de Valleyfield, reconnaît qu'il s'est senti « un peu seul » quand il a dû donner des cours à des élèves qu'il ne voyait pas, ou si peu, remplacés par des carrés noirs sur un écran.

"Les étudiants ne sont pas nécessairement à l'aise d'ouvrir leurs caméras. On les sent moins motivés, plus distants, mais il n'y a pas d'avis légaux pour les obliger."

Michel Manning, enseignant d'éducation physique

L'enseignant, qui a plus de 240 élèves par session, a beau faire un travail de persuasion, évoquer des arguments de « savoir-être » et de « respect », le message passe difficilement, poursuit-il.

« Faites-le pour vous »
Pour convaincre les élèves, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) entend passer le message qu'une caméra ouverte, c'est mieux pour tout le monde.

« On dit : faites-le pour vous », résume sa présidente, Noémie Veilleux. « On est tous capables de faire un effort pour briser l'isolement et aller vers les autres, favoriser les discussions. »

Cet appel devra toutefois s'accompagner de mesures pour aider les cégépiens, poursuit-elle, car « il existe tout un tas de raisons pour lesquelles un étudiant ne peut ouvrir sa caméra ».

Une enquête menée l'automne dernier par la FECQ a révélé que plus du quart des élèves au cégep n'avaient pas un « endroit calme et propice à la concentration pour étudier convenablement ». Un cégépien sur dix n'a pas une connexion internet qui peut soutenir la vidéoconférence, et une même proportion n'a pas un ordinateur qui lui est exclusivement réservé à la maison.