Cégep de Granby - Le cégep se prépare pour un automne à distance

Nouvelle publiée par La Voix de l'Est- PASCAL FAUCHER
 

13 mai 2020- Voyant que la pandémie n'est pas prête de se résorber, le Cégep de Granby entrevoit que la session d'automne se fera aussi à distance.

Les communications entre Québec et les cégeps vont également dans ce sens, indique le directeur général Yvan O'Connor. «On prépare la rentrée à distance, dit-il. C'est l'orientation de la plupart des cégeps.»

Contrairement aux plus jeunes, les cégépiens ont des horaires coupés, des activités en soirée et souvent des emplois, souligne le DG. Une mobilité qui augmente les risques de propagation.

Le Cégep planche donc sur différentes idées visant à s'assurer que la prochaine rentrée soit la plus harmonieuse possible. Accueil, calendrier, aide sanitaire: tout est discuté.

Défi

Le fait que les étudiants n'aient pas tous accès à un ordinateur portable — c'est le cas de seulement 15 % à 20 % d'entre eux — ou à une connexion internet digne de ce nom crée de l'iniquité dans la présente session à distance, reconnaît M. O'Connor. «Assister à un cours sur son cellulaire, ce n'est pas l'idéal», admet-il.

Les cégeps demandent donc l'aide de Québec afin d'équiper convenablement tous les étudiants. Cela pourrait prendre la forme d'un programme national ou d'un financement offert localement. «C'est notre plus grand défi», dit M. O'Connor.

Coincés parfois dans des appartements exigus, tous les étudiants ne disposent pas non plus d'un environnement propice à l'apprentissage. À ce problème, une solution est déjà envisagée.

«On pourrait ouvrir certaines classes pour permettre aux étudiants de venir y travailler, dans le respect des directives de la Santé publique», dit le DG.

Certaines activités pédagogiques pourraient aussi avoir lieu dans l'établissement de la rue Saint-Jacques. «Il y a une grande valeur à avoir un enseignement en classe, ajoute-t-il. Et ça fait du bien de se voir, de se parler.»

Déjà, le Cégep de Granby amorce cette semaine des laboratoires sur place pour certaines formations, notamment en génie mécanique et en électronique industrielle.

Attachement

La question de l'attachement à l'institution, dans un contexte d'enseignement à distance, pose également problème. Des activités en ligne pourraient voir le jour afin de contribuer au sentiment d'appartenance et à la motivation, dit M. O'Connor. «Parce qu'à distance, l'attachement au cégep sera plus difficile à créer.»

Jusqu'à présent et malgré les embûches, le directeur général du Cégep de Granby se dit «très fier» de ce que le cégep a offert comme enseignement à distance depuis la mi-mars. Un sentiment partagé par le Syndicat des enseignants du Cégep de Granby.

«Ça se passe plutôt bien, même s'il y a encore des éléments un peu nébuleux», dit son président, Camille Dubuc. Notamment la difficulté de s'assurer que les étudiants sont bien les auteurs des travaux qu'ils remettent.

À cela, le directeur général mentionne que des examens et dissertations faites à distance, mais en temps réel, pourraient être surveillés.

Comme ses collègues, M. Dubuc a hâte de retrouver ses élèves «en présentiel». «On espère un assouplissement sur les présences sur place à l'automne, dit-il. C'est difficile d'évaluer la maîtrise de la compétence à distance. Avoir des activités entre les murs nous permet aussi une plus grande interaction avec les étudiants.»

D'ici là, l'enseignement à distance est «un défi intéressant et les profs le relèvent avec beaucoup de professionnalisme», estime Camille Dubuc.

Finances

Malgré la situation, les inscriptions sont «stables» pour la prochaine session d'automne, dit Yvan O'Connor, mais les finances du cégep demeurent «fragiles».

«Le gouvernement est censé nous compenser, dit-il. On attend d'avoir des nouvelles là-dessus.»