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Le rôle de Paul Gérin-Lajoie dans la création des cégeps

26 juin 2018 - à l'occasion du décès de Paul Gérin-Lajoie (1920-2018), le Portail publie un extrait d'une entrevue avec M. Martial Dassylva,docteur en histoire, auteur de La naissance des cégeps, 1964 –1971.

Extrait de l'entrevue avec Martial Dassylva, Du Rapport Parent à l’ouverture des premiers cégeps:

Les 2e et 3e tomes du Rapport Parent sont remis au ministre de l’Éducation Paul Gérin-Lajoie en décembre 1964. Les premiers cégeps ouvriront leurs portes en septembre 1967. Entre les deux évènements, des étapes importantes ont permis de préparer la rentrée de 1967. Deux groupes ou comités joueront un rôle central : le COPEPP (Comité de planification de l’enseignement préuniversitaire et professionnel) et la Mission.

La création du COPEEP et l’urgence sociale d’apporter des changements
Gérin-Lajoie reçoit le Rapport Parent en décembre 1964. Il crée le COPEPP début janvier 1965, un imposant comité de 30 personnes représentant 24 groupes différents et présidé par Arthur Tremblay, sous-ministre en titre. Quelque 23 réunions se tiendront à partir de janvier 1965. Comment expliquer une telle rapidité et un tel déploiement de ressources ? Martial Dassylva parle ici d’urgence. « On parlait d’éducation depuis 1956. Déjà au retour des libéraux au pouvoir dans les années 40, c’était dans le décor. Il y a eu la grande réunion de l’éducation en 58 où, lors des Assises générales sur l’éducation, Arthur Tremblay fait une conférence de grande importance. La question de changement était dans l’air depuis un bon bout de temps. On réalisait que, par rapport aux anglophones, le Québec imposait deux années additionnelles de formation pour accéder au diplôme de baccalauréat. Le cours classique durait huit ans. Les lacunes de ce curriculum où le latin et le grec ancien occupaient une place importante étaient de plus en plus soulignées. Il y avait une urgence sociale à apporter des changements. »

Le rôle de Gérin-Lajoie
Dans ce contexte d’urgence sociale, il fallait de plus composer avec la personnalité de Paul Gérin-Lajoie, selon monsieur Dassylva. « Il était très volontaire et habitué à mener. Il n’était pas entré en politique pour perdre son temps. Il avait compris que si on avait voulu faire lentement les changements qui s’imposaient, on n’aurait pas pu vaincre certaines résistances… Et il y en avait de la résistance. Pensez-vous que les collèges classiques allaient disparaître sans résister à ce changement ? »