Nouvelles

Pour un Québec fort de son réseau collégial

Gabriel Danis, Conseiller CSQ
 

Mario Beauchemin

 

 

 

 

Une plus grande accessibilité aux études supérieures, oui. Une flexibilité tous azimuts des cégeps, non.

Les récentes consultations du gouvernement à propos de la création d'un Conseil des collèges et d'un Conseil des universités devraient se traduire en projets de loi à l'hiver 2017. Nouvelles CSQ a rencontré Mario Beauchemin (1 ) à propos de ces enjeux et des modifications au Règlement sur le régime des études collégiales (RREC).

Le Conseil des collèges du Québec

« On assiste, depuis une vingtaine d'années, à un effritement de la notion du réseau collégial et à une compétition accrue entre établissements pour les mêmes étudiantes et étudiants. Dans ce contexte, la création d'un Conseil des collèges du Québec, qui serait un lieu d'analyse et de réflexion, ne peut qu'être prometteuse et que contribuer à accroitre la cohésion, la complémentarité et la collaboration entre les cégeps », explique-t-il

Les pièges de l'assurance qualité

Mario Beauchemin relève toutefois une ombre au tableau : le gouvernement souhaite que ce conseil intègre la mission de la Commission d'évaluation de l'enseignement collégial.

« S'il est essentiel d'évaluer la qualité des activités et de l'environnement éducatifs dans les cégeps, il est aussi pertinent de se questionner sur l'efficacité des mécanismes actuels et d'éviter les pièges de l'assurance qualité, qui se traduisent trop souvent en outils de contrôle interne utilisés par les directions des cégeps. »

Des modifications au RREC

Quant aux sept modifications au RREC, proposées par le gouvernement, certaines sont souhaitables selon lui, notamment celles permettant une plus grande accessibilité aux études collégiales et à la formation continue.

« Toutefois, pour que ces mesures fonctionnent, il faudra des investissements dans les cours de mise à niveau, les mécanismes de reconnaissance des acquis et des compétences, ainsi que dans l'ajout de ressources professionnelles et de soutien. À l'opposé, les propositions visant une plus grande flexibilité institutionnelle des collèges risquent de brimer la mobilité étudiante et d'affaiblir la notion de réseau collégial », poursuit-il.

Le Conseil des universités du Québec

Enfin, Mario Beauchemin rappelle que, depuis quelques années déjà, la CSQ réclame la création d'une instance intermédiaire entre les universités et le ministère de l'Enseignement supérieur.

« La mobilisation étudiante du printemps 2012 aura eu le mérite d'illustrer l'opacité du financement et des activités universitaires. Le Conseil des universités sera bien accueilli s'il se concentre sur une mission d'analyse et de recherche, et que sa composition reflète l'ensemble de la communauté universitaire », conclut-il.

(1) Troisième vice-président de la CSQ.