Articles

Recherche développement et innovation dans Lanaudière: l'essor d'INÉDI

Un texte de Mme Stefany Chénier, conseillère en communication à la direction des communications du Cégep régional de Lanaudière, en collaboration avec Mme Céline Desjardins, conseillère en recherche et développement à la présidence-direction générale de la Fédération des cégeps.

C’est avec une grande fierté que le Cégep régional de Lanaudière  à Terrebonne et son Centre d’expertise et de formation en design industriel (CEFdi) accueillaient, en novembre 2014, la reconnaissance du CEFdi  à titre de centre collégial de transfert de technologie (CCTT) par le Gouvernement du Québec.

Il s’en est passé des choses depuis ce moment où tous les membres de l’équipe de direction du Cégep et celle du CEFdi, les dirigeants d’entreprises et organisations partenaires, les élus locaux et représentants du Gouvernement, ainsi que plusieurs membres du personnel du Cégep, étaient réunis au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne pour célébrer cette reconnaissance.

Sylvain Poirier, directeur du centre, mentionne qu’un des premiers projets, au lendemain de l’obtention du statut de CCTT, a été de repenser l’identité même du centre. « Il était impératif pour nous d’exprimer par le biais de notre nom et de notre identité visuelle, la véritable personnalité de notre centre. Nous travaillons quotidiennement avec nos clients dans une optique de création, d’innovation, de développement,le tout afin qu’ils se dépassent et se démarquent. Il fallait un nom et une image qui représentent fidèlement qui nous sommes ». Au printemps 2015, le CEFdi a donc laissé place à INÉDI, Expertise et recherche en design industriel. Outre la nouvelle identité visuelle, Sylvain Poirier explique les changements qui sont survenus dans les mois suivants l’obtention de la reconnaissance : « Le téléphone sonnait, mais il s’est mis à sonner encore plus! En fait, le Centre était déjà connu, se distinguant par la nature de ses champs d’intervention, mais lorsque nos efforts ont été récompensés et que nous avons obtenu notre CCTT, nos activités ont connu une progression particulièrement fulgurante ».

Le design industriel sous toutes ses coutures et applications

S’inscrivant en continuité avec ses activités du CEFdi, INÉDI, Expertise et recherche en design industriel, CCTT et membre du réseau Trans-Tech, a pour mission de faire progresser la pratique du design industriel.

INÉDI accompagne les petites, moyennes et grandes entreprises dans leurs stratégies d’innovation, de développement de produits et de nouvelles façons de faire et dans l’intégration du design industriel par le biais de la recherche, de la formation et du transfert de connaissances.

Ses domaines d’activités et d’intervention se définissent comme étant tout ce qui touche de près ou de loin au design industriel. Plus particulièrement, INÉDI a identifié dans son plan stratégique trois grands axes de recherche appliquée, lesquels s’inscrivent dans l’esprit et le principe du design durable :

1. Les aides techniques, aides à la posture, à la mobilité et à l'autonomie.
2. Les villes et les objets intelligents : adaptation des villes et des objets aux technologies numériques actuelles et à venir au bénéfice des citoyens.
3. Le design collaboratif : la diplomatie créative. Comment augmenter le potentiel créatif et productif d’une équipe formée de gens de tous les horizons ?

Son expertise s’exprime de plus par l’accompagnement des entreprises par:

1. Le soutien technique : accompagnement en design industriel, adaptation  de solutions technologiques, transfert de savoir-faire, etc.
2. Le développement technologique : conception, réalisation ou amélioration de produits, mis à l’essai, de procédés ou d’équipements spécialisés, transfert de technologie, etc.
3. L’information et la formation : développement de formations sur mesure, veille technologique, recherche d’information, études de faisabilité, organisation de colloques,etc.

Un CCTT dans Lanaudière : la genèse d’un grand projet

En 2010, le Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne, en collaboration avec les acteurs économiques régionaux, identifie le design industriel comme outil de développement économique, de savoir-faire et d’expertise essentiels à la compétitivité des entreprises locales et régionales.

« Nous étions soucieux – le Cégep et l’équipe de direction à Terrebonne – de répondre aux attentes exprimées de la population et du marché de l’emploi local, principalement constitué de PME, de contribuer à l’enrichissement de l’enseignement et de s’inscrire comme force active dans le développement économique de la communauté », d’affirmer Sylvain Poirier.

Le Cégep entreprend donc des démarches et obtient l’autorisation d’offrir un nouveau programme d’études collégiales (DEC) en Techniques de design industriel au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne. Une première cohorte de 15 étudiants fait son entrée en septembre 2010.

Appuyée sur le tout nouveau programme en Techniques de design industriel, une petite équipe composée de professionnels, d’enseignants et de membres du personnel est formée et démarre le CEFdi. Dès ses débuts, le Centre permet au Cégep d’étendre son expertise en design industriel grâce à plusieurs activités de formation de la main-d’œuvre adulte, des mandats de recherche appliquée, une offre d’aide technique et d’expertise aux entreprises et la diffusion d’information.La création du CEFdi permettra, du même coup, de jeter les bases d’un projet beaucoup plus ambitieux, celui d’obtenir une reconnaissance à titre de CCTT.

Devenir CCTT, ça ne change pas le monde… sauf que…

Les retombées de l’obtention du statut de CCTT en design industriel ont été – et continuent d’être – majeures à plusieurs égards. La reconnaissance, qui s’accompagne d’un soutien financier du gouvernement du Québec, a permis à INÉDI de consolider son offre de services. Le financement octroyé a ainsi servi à assurer une permanence au Centre en le dotant d’une équipe d’employés à temps plein, d’experts techniques et scientifiques, d’équipements de recherche adaptés à l’industrie et des outils nécessaires à la coordination des projets de recherche toujours plus nombreux.

Véritable levier d’investissement public, INÉDI a maintenant accès à une variété de véhicules de financement, que ce soit des fonds d’innovation, de projets collaboratifs, d’aide à la formation ou aux exportations, ou encore à des fonds de recherche. Ces fonds viennent s’ajouter aux crédits d’impôt au design industriel, à l’adaptation technologique ou à la recherche scientifique et développement expérimental (RS-DE).

« Une récente étude a démontré que pour chaque dollar investi dans le fonctionnement des CCTT par le gouvernement du Québec, 4,30 $ en revenus de projets sont générés par les CCTT en collaboration avec les secteurs privé, public et parapublic, donc un investissement rentable pour l’ensemble de la société  », souligne Sylvain Poirier. « Cette création de valeurs est importante. En favorisant l’innovation et la performance des produits fabriqués et en augmentant la compétitivité des entreprises, un centre d’expertise comme INÉDI contribue au soutien d’emplois en entreprises dans la région de Lanaudière et au Québec », ajoute-t-il.

Déjà cinq années de petites et de grandes réalisations

Depuis sa création en 2010, INÉDI a réalisé plus de 25 projets de recherche et plus d'une trentaine d'interventions pour des entreprises. Pour ne citer que quelques exemples :

Mobilock : cadenas électronique à transmission cellulaire (collaboration CIMEQ),

Révolution Santé : système de prévention des chutes chez les personnes en perte de mobilité (INÉDI a conçu les boîtiers et accessoires),

Prodije : fauteuil de positionnement ergothérapeutique qui grandit avec l’enfant,

Réalisations Inc. : mobilier de musée et table interactive pour un parc naturel (Oak Point   Park, Texas),

Labeo : table d’opération pour rongeurs intégrant des capteurs physiologiques,

Novatech : porte-patio nouvelle génération à deux battants (collaboration Morelli designers),

 Apex : patin de vitesse de compétition ultraléger en fibre de carbone.

Soulignons également qu’un important projet de recherche-action dans l’industrie manufacturière du meuble, l’Empreinte Québécoise, est également mené par des chercheurs d’INÉDI.

Récipiendaire de deux reconnaissances d’excellence lors de sa  première présence collective au Salon canadien du meuble de Toronto, en mai 2016, l’Empreinte Québécoise, une initiative d’INÉDI, est menée par Véronique Paradis, chercheure en design stratégique chez INÉDI, et Jean-Claude Poitras, créateur de mode et designer multidisciplinaire québécois de renommée internationale.  Elle vise notamment à établir les critères qui caractérisent le design du meuble québécois et qui reposent sur le savoir-faire et les matières du Québec, une esthétique inspirée de l'histoire de la province, la synergie issue d'un travail collectif ainsi que le respect de l'environnement.

Avec deux cohortes à son actif et une troisième qui débutera à l’automne 2016, l’Empreinte Québécoise fait vivre une expérience unique à ses participants : elle les accompagne dans une démarche collaborative de design et d’innovation échelonnée sur 18 mois. L’équipe d’experts soutient les fabricants dans le développement de nouveaux savoir-faire tant au plan du design du produit qu'au niveau stratégique. Le cheminement comprend des ateliers de co-design, des formations avec des experts en innovation, un accompagnement personnalisé et un espace où l’échange entre participants et l’expérimentation favorisent l’apprentissage par le transfert des connaissances.

À ces réalisations s’ajoutent plusieurs autres mandats, incluant un ambitieux projet d’infrastructure visant l’aménagement d’un laboratoire de prototypage virtuel de réalité augmentée : un investissement évalué à 450 000 $.

Une synergie complète avec le programme de Techniques de design industriel

Tout ceci n’aurait été possible sans l’appui et le soutien de l’équipe de professionnels et d’enseignants liés au programme de Techniques de design industriel offert au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne.

Non seulement les designers professionnels d’INÉDI travaillent-ils en étroite relation avec le personnel du Cégep, partageant locaux, ateliers et équipements, ils encouragent  également la participation d’étudiants aux travaux de recherche et aux mandats d’INÉDI. Les stagiaires sont encadrés et bénéficient d’une expérience concrète qui les avantagera au moment de leur entrée sur le marché du travail.

Plusieurs enseignants du programme participent également aux projets et mandats d’INÉDI, favorisant ainsi le développement du savoir collectif en matière de design industriel, enrichissant leur expertise et contribuant à l’émergence de pratiques innovantes en enseignement.

Par ailleurs, notons que la reconnaissance et la visibilité d’INÉDI ne sont sans doute pas étrangères à l’augmentation des inscriptions au programme de Techniques de design industriel. Pour septembre 2016, un 2e groupe a été ouvert, permettant l’arrivée de 42 nouveaux étudiants.L’avenir est donc prometteur pour INÉDI et pour le programme de Techniques de design industriel du Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne!

 

Pour en savoir plus, contactez INÉDI :
Sylvain Poirier, Bdi, ADIQ Directeur
INÉDI, Expertise et recherche en design industriel
Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne
2505, boul. des Entreprises,
Terrebonne (Québec) J6X 5S5
450 470-0933, poste 5217

Consultation disponible:
Secor-KPMG, La contribution économique des Cégeps et des centres collégiaux de transfert de technologie. Étude commandée par la Fédération des cégeps et le Réseau Trans-Tech.

Photo de la chaise : Étoffe, de Guillaume Sasseville et de l’Atelier St-Jean, récipiendaire du Prix spécial de la meilleure chaise au Salon canadien du meuble à Toronto en mai 2016. Gracieuseté de l’Empreinte Québécoise.

Dossier préparé par Mme Marie Lacoursière, éditrice du Portail.






Infolettre Le Collégial

Soyez informés de l'actualité dans le réseau collégial. L'infolettre est publiée mensuellement de septembre à mai.

Je m'inscris