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Jean Lamarche : lauréat du prix du ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche — Prix Paul-Gérin-Lajoie 2018

 

 

Jean Lamarche : lauréat du prix du ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche — Prix Paul-Gérin-Lajoie 2018

 

Un texte d'Alain Lallier, éditeur en chef, Portail du réseau collégial

Jean Lamarche a enseigné pendant trente-huit ans en psychologie au Cégep de l’Outaouais. À la retraite depuis janvier 2018, sa contribution exceptionnelle à l’enseignement, à sa discipline et à la vie de son collège est officiellement reconnue par le milieu.

Attentif à l’accueil et au bien-être des étudiants
L’enseignant a toujours été très attentif au premier contact et à l’accueil des étudiants. « Ça prend trois minutes pour faire une bonne impression auprès d’une nouvelle personne. Il ne faut pas manquer son coup, sinon la session sera longue », explique-t-il. Malgré sa difficulté à retenir le nom des étudiants, il se fait un devoir d’y arriver. « Je finissais par y arriver, mais cela me prenait au moins la moitié de la session pour y parvenir. »

Un de ses premiers objectifs comme enseignant a toujours été d’assurer le bien-être des étudiants. « Il est important d’assurer une relation plaisante avec chaque personne. Si quelque chose n’allait pas, j’allais au-devant pour sonder le terrain et voir si je pouvais être d’une quelconque utilité. Le cas échéant, je m’assurais de référer aux services appropriés. » Jean Lamarche a toujours été clair avec ses étudiants : « Je suis ici pour enseigner la psychologie, je ne suis pas psychologue. » Il ne conservait pas non plus de pratique privée en parallèle. Par contre, il a eu le souci d’encourager le cégep à mettre en place un service de psychologie et de mettre sur pied un programme de pairs-aidants pour l’ensemble de la clientèle étudiante, avec l’aide du département de psychologie.

Donner une dimension internationale au programme de sciences humaines
Le lauréat s’est beaucoup investi à proposer et à chapeauter un projet de fin de DEC en sciences humaines ayant une portée internationale. Avec deux de ses collègues, il a mis sur pied un cours d’initiation pratique à la méthodologique en sciences humaines internationales et un cours de Démarche d’intégration des acquis en sciences humaines. Ils ont choisi la Belgique comme terrain d’expérimentation. Les démarches et rencontres avec les professeurs belges ont permis de mener plusieurs collaborations de recherche conjointes. Les étudiants préparent maintenant leur séjour de deux semaines en choisissant les thèmes en rapport avec leur programme d’études.

Innovation et créativité de ses méthodes d’enseignement
Les membres du Cégep de l’Outaouais reconnaissent l’investissement du lauréat au fil des ans à mettre en œuvre des stratégies, des outils d’application et d’évaluation dans une grande variété de cours. Parmi ses nombreuses réalisations, la création des scénarios de simulation est particulièrement marquante. Scénarios de résolution de conflit pour le programme de techniques policières et scénarios de simulation de gestion de patient en crise en Soins infirmiers et en soins préhospitaliers d’urgence. « La lecture des compétences indique vers quelles finalités le cours doit aboutir. Les scénarios étaient conçus à partir de situations vécues ou racontées. Les situations devaient demeurer réalistes et accessibles aux étudiants. Ce sont de bons exemples où le cégep m’a permis d’utiliser ma créativité dans plusieurs domaines. J’ai eu beaucoup de plaisir à le faire. Franchement, le cégep a été pour moi un grand terrain de jeu. Il n’y a pas grand-chose que je n’ai pas fait. »

Implication et leadership pédagogique
Monsieur Lamarche a assumé plusieurs responsabilités au niveau du département de psychologie et du programme de sciences humaines dont celle de coordonnateur. À souligner : son souci de bien intégrer les nouveaux collègues du département. En ce sens, il a su mettre en place un système de « cartable de cours » comprenant les contenus, les activités d’apprentissage et les évaluations déjà montées par les professeurs. Ces cartables sont partagés par l’ensemble des membres du département. « Pour moi, il était important que les nouveaux enseignants ne démarrent pas les mains vides. Les nouveaux sont de plus  associés à un professeur d’expérience pendant une année sous forme de mentorat. Ce programme représente un soutien précieux pour le professeur débutant. »

Impliqué dans toute la communauté collégiale et provinciale
Au-delà du département et du programme, Jean Lamarche a été membre du conseil d’administration, du comité exécutif, de la commission des études et s’est impliqué dans plusieurs activités du milieu. Pour lui, le sens premier de la collégialité, « c’est travailler ensemble pour le bien commun, pour l’institution et pour les étudiants. Il y a plusieurs endroits où on peut le faire ». Il s’est aussi investi au niveau de l’Association provinciale des professeurs de psychologie entre autres par l’organisation de cinq colloques de perfectionnement.

Encore quelques défis à relever
Après trente-huit ans de service et au moment où les cégeps fêtent leur 50e anniversaire, Jean Lamarche constate qu’il y a encore des défis à relever. Pour le Cégep de l’Outaouais, même s’il est le seul collège francophone de la région, la présence de l’autre côté de la rivière du Collège de la Cité collégiale attire une partie de la clientèle, « même si ça leur coûte cinq fois plus cher ». Parmi les défis qu’il identifie : offrir de nouveaux programmes et attirer plus de clientèle. Il constate que les étudiants ont changé. « Pour moi, la présence des cellulaires en classe représente un fléau. Mais, je pense que ça va finir par se tasser. J’espère que l’attrait du petit rectangle va s’estomper. » Pour lui, l’intégration des enfants des personnes immigrantes constitue également un défi. « Leur présence change le portait. Je constate par ailleurs qu’ils ont tendance à se tenir en petits groupes entre eux selon la culture d’origine, ce qui ne facilite pas toujours l’intégration. »

Et la retraite ?
À peine depuis six mois à la retraite, Jean Lamarche travaille à la rédaction d’un manuel scolaire sur le stress et le travail d’urgence. Il a déjà un contrat avec la maison FIDES. Le manuel s’adressera aux étudiants inscrits en techniques policières, aux pompiers et aux paramédicaux. Il avait en 2004 publié Défis policiers — Motivation et communication au travail. Il est l’auteur d’autres ouvrages en collaboration. 

Une personnalité marquante
Le Portail trouve important de reconnaître et de souligner la contribution exceptionnelle de Jean Lamarche à la vie pédagogique et institutionnelle du Cégep de l’Outaouais, contribution reconnue par le Prix Paul-Gérin-Lajoie. En ce sens, monsieur Lamarche mérite aussi d’être ajouté à la galerie des personnalités marquantes en pédagogie du Portail du réseau collégial.

Nos félicitations pour ce prix!


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