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Un CERAC au Collège Champlain de Saint-Lambert

Madame Genevièvre Rock, responsable du service de reconnaissance des acquis (RAC) du collège Champlain Saint-Lambert et future responsable du CERAC

Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, M. Pierre Duchesne, a annoncé récemment que le Collège Champlain Saint-Lambert figurait parmi les quatre cégeps sélectionnés à titre de CERAC (Centres d’expertise de reconnaissance des acquis et des compétences) au Québec. Le Portail a contacté la responsable du service de reconnaissance des acquis (RAC) du collège, madame Geneviève Rock, afin de mieux comprendre la portée de cette annonce; Mme Rock est la future responsable du CERAC. 

 

Une nouvelle qui reconnaît un développement rapide
Quelle a été la réaction du collège à cette annonce? « Nous étions vraiment heureux. Bien sûr, nous avions posé notre candidature, mais en étant conscients que notre présence en reconnaissance des acquis sur le terrain était relativement jeune. C’est donc avec beaucoup de fierté que nous avons reçu cette reconnaissance. Par contre, il faut dire que nous avons fait des pas de géant dans le domaine. Au service, nous sommes passés d’une personne, il y a quatre ans, à treize personnes attitrées au dossier et à une soixantaine de spécialistes de contenus », de dire madame Rock. 

Le mandat des CERAC
Les CERAC ont comme mandat d’offrir un soutien aux établissements du réseau pour accroître et améliorer l’offre de service en RAC. Ils ont aussi comme mandat de contribuer au développement de la RAC. Pour ce faire, ils peuvent mener des projets spécifiques tels que l’adaptation de l’offre de service pour mieux répondre aux besoins de clientèles ciblées (gens en emploi, immigrants, Premières Nations, etc.), une meilleure utilisation des TI, la formation de divers intervenants dans le dossier, le développement d’outils pour la reconnaissance des acquis dans un programme donné, la mise en place de partenariats pour favoriser l’offre de service en RAC, le développement de formules innovantes ou des projets de recherche.
Il va de soi que les quatre collèges désignés auront à travailler ensemble. Déjà, les services RAC de Saint-Lambert ont des contacts fréquents avec les cégeps Marie-Victorin et Drummondville. Deux partenariats sont déjà en cours avec le cégep de Drummondville. Le CERAC du Collège Champlain de Saint-Lambert n’a pas comme mandat de desservir uniquement les collèges anglophones, mais bien tous les collèges, que ce soit en français ou en anglais.
Selon Geneviève Rock, ce ne sont pas tous les collèges du Québec qui font de la reconnaissance des acquis au niveau auquel ils aimeraient le faire. « Pour plusieursd’entre eux, la mise en place de services RAC est problématique. Les professionnels ont souvent d’autres dossiers à leur charge et manquent de temps, et les directions appréhendent les coûts que ce genre de services pourrait engendrer, surtout pour la formation manquante. La mise en place d’un service de reconnaissance des acquis efficace comporte un nombre important de difficultés. Avec les candidats en RAC, c’est presque toujours du cas par cas, donc différent d’une personne à l’autre. » 

L'espace de travail du RAC est à aire ouverte, pour favoriser la collaboration et optimiser l’utilisation de l’espace de travail ( les stations de travail et les salles de rencontre).
 

À qui s’adressent les services de RAC?
Les services de reconnaissance des acquis s’adressent à ceux qui souhaitent obtenir une reconnaissance officielle de leurs compétences, peu importe comment ces compétences ont été acquises : au travail, à travers des expériences de vie ou de bénévolat, en formation hors école / non scolaire… En RAC, ce qui est important n’est pas comment ni où les candidats ont acquis leurs compétences, mais bien le fait qu’ils les possèdent. Pour que la reconnaissance puisse devenir officielle, ils doivent prouver qu’ils possèdent vraiment ces compétences. Notre rôle est de leur proposer des mécanismes pour qu’ils puissent le faire : observation en milieu de travail, démonstration en établissement d’enseignement, présentation de réalisations personnelles, entrevue avec un spécialiste de contenu, travail personnel, etc.

Nous retrouvons toutes sortes de candidats, voici quelques exemples typiques : 

Des gens en emploi non diplômés
Une personne qui travaille depuis plusieurs années dans le domaine du soutien technique, mais qui n’a pas de reconnaissance officielle, pourrait souhaiter se faire reconnaître ses compétences pour obtenir une AEC en soutien technique et ainsi avoir accès à de meilleures opportunités en emploi. 

Des immigrants diplômés ailleurs
« Nous menons également de nombreuses interventions auprès d’une clientèle immigrante. Souvent, ces personnes possèdent un diplôme universitaire. Prenons l’exemple d’un diplôme en transport et logistique dans un autre pays. Quelqu’un qui vient d’Haïti ne peut connaître les lois sur le gel et le dégel. Les réalités sont différentes. Les procédures douanières, les façons de faire d’ici sont différentes. Nous évaluons donc leurs acquis et coordonnons l’atteinte de la formation manquante. Pour les immigrants qui s’octroient des services en RAC, nous bonifions également la formation manquante en leur offrant la possibilité de participer à des cours de français et d’anglais se rapportant aux domaines, des séminaires d’intégration au marché du travail et des activités de rédaction de cv et de préparation à l’entrevue d’embauche, ainsi que la possibilité de faire un stage en entreprise, permettant ainsi l’acquisition d’une expérience de travail en sol québécois. C’est la formule que nous proposons. Mais, les immigrants ne sont pas emprisonnés dans cette formule. Ils choisissent les activités dont ils ont besoin. Dès qu’ils obtiennent un emploi, ils peuvent continuer leurs activités d’évaluation et de formation manquante le soir et les fins de semaine; et nous mettons à leur disposition un site web leur donnant accès à multiplesressources », de préciser madame Rock. 

Diplômé qui veut travailler dans un domaine différent
Quelqu’un peut avoir travaillé pendant plusieurs années comme éducatrice spécialisée, mais détenir un diplôme en éducation à l’enfance. Pour avoir un emploi requérant un diplôme en techniques d’éducation spécialisée, cette personne pourrait se voir reconnaître une partie de ses crédits scolaires en éducation à l’enfance, les compétences acquises en éducation spécialisée et obtenir la formation manquante nécessaire à l’obtention du diplôme dont elle a besoin.

Les services RAC du collège Champlain de Saint-Lambert offrent aussi des services aux premières nations. Ces personnes ont travaillé dans leur communauté, souvent pendant plusieurs années, mais n’ont pas de reconnaissance officielle. Si elles souhaitent en obtenir une, elles doivent généralement quitter la communauté pour entreprendre un programme d’études ou en poursuivre un non terminé. Chez les Naskapi, à Kawawachikamach, au nord de Schefferville, le collège offre des services leur permettant de faire évaluer leurs compétences et d’obtenir la formation manquante requise pour compléter sur place leur AECen techniques d’éducation à l’enfance.

Au Québec, la pratique de reconnaissance des acquis est rattachée à des programmes d’étude spécifiques. À Saint-Lambert, sept programmes sont offerts : gestion d’entreprise, éducation à l’enfance, courtier immobilier, éducation spécialisée, spécialiste en transport et logistique et spécialiste en soutien technique. Le programme de courtier immobilier est offert en partenariat avec le Collège John Abbott.  

Le processus à suivre pour les étudiants
La personne intéressée aux services de RAC doit s’inscrire à un programme collégial donné. Elle doit être admise à ce programme. Cette admission est suivie d’une entrevue de validation. Lors de cette entrevue, un spécialiste de contenu détermine son éligibilité à la RAC et amorce ou non l’admission au service de reconnaissance des acquis pour un programme d’études donné.
Les frais varient; au Collège Champlain, les étudiants doivent assumer des frais d’inscription et d’analyse de dossier de 75 $, puis des frais de 40 $ par compétence jusqu’à un maximum de 575 $. Le collège reçoit également un financement du ministère. 

Une reconnaissance au service du réseau collégial
Ce n’est que depuis 2009 que le Collège Champlain Saint-Lambert a décidé de canaliser ses efforts pour développer son offre de service en RAC. Depuis, ses services ont connu une croissance exponentielle. Madame Rock constate : « Nous avons eu la chance de commencer tard dans le dossier. Nous avons bénéficié des expérimentations des autres. Dans la mesure du possible, nous sommes allés chercher le meilleur de tout le monde. L’appui constant de la haute direction du collège a été déterminant. Nous disposons maintenant des ressources humaines requises à la conduite des dossiers et de nouveaux locaux spécifiquement dédiés à la reconnaissance des acquis. » 

Cette croissance et cette expertise se sont vues reconnues par l’Association canadienne pour la reconnaissance des acquis (CAPLA) en 2012. 

Nous assistons à la naissance d’un nouveau réseau de reconnaissance des acquis au collégial. Nous sommes persuadés que le Collège Champlain Saint-Lambert y jouera un rôle important. 

On peut consulter le site de RAC du collège à l’adresse suivante.






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