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Faire son cégep par temps de pandémie

Par Marie Lacoursière et Alain Lallier
 

Des étudiants et étudiantes vont quitter bientôt le cégep après deux ans d’études et ils auront suivi la plupart de leurs cours pendant un an et demi en ligne, à la maison. Ces jeunes sont les premiers dans l’histoire des cégeps à vivre une telle situation. Qu’en retirent-ils ? Nous avons interviewé trois étudiantes qui témoignent de leur expérience inédite. Voici les témoignages de Mélodie Bergeron du Cégep Limoilou, d’Anaïs Drapeau-Letort du Collège de Maisonneuve et de Sarah-Jeanne Tanguay du Cégep de Saint-Félicien.



Mélodie Bergeron, étudiante dans le programme double DEC, Sciences humaines et Langues au Cégep Limoilou

Mélodie Bergeron termine à la fin du mois de mai son parcours de trois années d’études dans le programme de double DEC Sciences humaines et Langues au Cégep Limoilou. Elle a complété un an et demi en présentiel et un an et demi principalement en ligne. Elle est donc en mesure de comparer ce qu’ont vécu les étudiants et étudiantes avant et après le confinement de la mi-mars 2021.

L’aspect social fait la différence
Quand elle compare ces deux périodes, elle note que la grande différence entre les deux situations demeure l’aspect social. « Je suis une personne très impliquée dans de mon cégep, explique-t-elle. Ce qui a eu le plus d’impact dans mon parcours demeure l’absence de socialisation en période de pandémie. J’avais l’habitude de me présenter au cégep et de participer à des activités dans le cadre du comité environnement. Cette implication a été freinée. Cependant, le fait que ce soit à distance m’a permis de m’impliquer différemment. Avec Zoom, c’est facile de communiquer, de se brancher et de travailler. Il faut dire que j’étais très disponible, car j’ai perdu mon emploi en début de pandémie et ne l’ai pas repris. »

Une adaptation pédagogique plus difficile
La pandémie a commandé une adaptation plus difficile : « Les difficultés en lien avec la technologie engendrent beaucoup de frustration et de pertes de temps au sein des cours, autant auprès de la population étudiante que de la population enseignante. C’est un peu comme une double adaptation : on doit s’adapter autant à la pandémie qu’à la technologie. Par ailleurs, ce qui a pu faciliter l’adaptation en contexte de confinement, c’est la flexibilité et l’écoute des enseignants. Les enseignants qui étaient davantage à l’écoute ont su favoriser un climat sain et encourageant en contexte pandémique, tandis que certains enseignants, plus rigides, avaient des difficultés à comprendre les enjeux étudiants, notamment en lien avec la santé mentale. »

Tous les cours de l’hiver dernier à partir de la mi-mars se sont déroulés en ligne et plusieurs évaluations ont été modifiées. Cet automne, l’étudiante a suivi peu de cours en présence. À la session d’hiver 2021, les cours d’éducation physique ont été maintenus en présence à l’extérieur une semaine sur deux. Dans un de ses cours en langues, Carnet de voyage, elle s’est présentée au cégep : l’enseignante donnait le choix de suivre le cours au cégep ou à la maison. Elle s’est déplacée afin de pouvoir poser des questions et faire les recherches requises à la bibliothèque.

Et la réussite ?
En matière de réussite, Mélodie affirme ne pas avoir vu de différence importante entre les cours en présence et ceux en ligne, tout en avouant être une étudiante performante. « Je fonctionne bien dans le système scolaire. En présence, ça allait bien, je trouvais cependant plus difficile d’équilibrer les engagements sociaux, le travail et les cours. En période de pandémie, l’aspect santé mentale est plus difficile. On voit beaucoup moins de monde. J’ai eu la chance d’avoir de la compagnie chez moi. Mais, ça demeure difficile d’être isolé. En matière de réussite, je considère que c’est à peu près équivalent pour moi. Je ne dis pas que c’est vrai pour tous les étudiants. Cela m’a permis de me concentrer sur mes travaux et d’ignorer la pandémie… Quand je suis concentrée dans mes travaux, je gère bien mon stress et, quand ils sont terminés, je peux prendre soin de moi. »

La relation avec les enseignants et enseignantes
La dynamique de la pandémie a modifié la relation avec les enseignants et enseignantes. Ce ne sont pas tous les étudiants et étudiantes qui ouvrent leur caméra, ce qui rend le lien complexe avec les enseignants et les autres étudiants. « Personnellement j’ouvre toujours ma caméra. Ça m’aide à créer un lien avec l’enseignant; je pose des questions et m’intéresse au cours. Je constate qu’il y a un manque de motivation quand il y a cette barrière technologique, précise-t-elle. »

La relation avec les autres étudiants et étudiantes
Mélodie a eu la chance de s’être créé un cercle d’amis.es durant la première partie de son parcours. Plusieurs ont quitté après deux ans. « J’ai gardé mes amis du même programme. En dehors de ce cercle, je n’ai pas eu de relations ou de communications avec des étudiants d’autres programmes à l’exception des membres du comité de l’environnement. Je connais plusieurs étudiants qui ont commencé l’automne dernier qui ne connaissent personne à l’exception de ceux qu’ils connaissaient déjà au secondaire. C’est surprenant. Ça m’a fait un choc, parce que ce qui est cool au cégep, c’est de se faire des amis. »

Et pour la suite ?
Après trois années au cégep, Mélodie a été acceptée en histoire de l’Art aux universités de Strasbourg et de Toulouse . Avant l’arrivée de la pandémie, elle a eu la chance de se faire un copain d’origine française. « J’ai découvert la culture française. J’avais déjà beaucoup d’intérêt pour la culture francophone en général. Comme je veux faire un cursus en histoire de l’art, pourquoi pas ne pas aller en France où le patrimoine est très riche ? »

Malgré la pandémie, Mélodie envisage des études universitaires avec confiance. Elle dit posséder un bon bagage en méthodologie qu’elle a approfondi au cégep. Elle se dit bien préparée en regard de ses habiletés en bibliographie et en recherche. « Je considère que si je n’avais pas étudié dans le programme que j’ai choisi, je n’aurais pas les outils nécessaires pour aller à l’université. En sciences humaines, il y a beaucoup d’accent mis sur la recherche, la méthodologie et la méthode scientifique. Par contre, j’appréhende un peu de me retrouver dans de grands groupes avec un lien plus distant avec les enseignants. Il y a de fortes chances que les conditions d’études là-bas ressemblent à que nous avons vécu au cours des derniers mois. En ce sens, la pandémie nous aura bien servis. »
 





Anaïs Drapeau-Letort, étudiante en Sciences, Lettres et Arts au Collège Maisonneuve.

Anaïs termine sa deuxième année du programme d’une durée de trois ans. Au total, elle a pu assister à ses cours en présence 25 % du temps. La première session, celle de l’automne 2019, tous les cours étaient dispensés en classe au cégep. À compter de la mi-mars 2020, le confinement a obligé les collèges à passer en mode à distance. À l’automne 2020, 15 % des cours se donnaient au collège, incluant une semaine de cours en plein air à Tremblant et des cours de mathématiques. À l’hiver 2021, c’est 15 à 20 % des cours en présence, soit trois laboratoires et des cours de philosophie. Tous les cours en littérature se sont déroulés sur internet.

Des attentes totalement déçues
Par rapport à ses attentes à l’égard des études collégiales, elle affirme que ses attentes ont totalement été déçues. « J’ai rencontré des gens, mais pas autant que je voulais. Je n’ai pas pu rencontrer mes enseignants, créer des liens forts avec des amis. Je n’ai pas pu découvrir les lieux. Je viens d’une région; j’ai déménagé à Montréal pour aller au cégep. Je n’ai pas pu découvrir Montréal avec mes amis. Je n’ai pas pu découvrir mon cégep. J’ai eu une session seulement pour m’installer. Pour moi, les relations avec les enseignants c’est très important. Si je réussis bien mon cours, c’est souvent à cause des relations que j’ai développées avec mes enseignants, de bien m’entendre avec eux et de les aimer. En ligne, c’est vraiment plus difficile de les apprécier qu’en présence. J’ai été excessivement déçue à cause de cela. »

Trouver un travail temps plein pour faire d’autres apprentissages
À la mi-novembre, Anaïs a débuté un emploi à temps plein. Elle explique que, sans les cours à distance, elle n’aurait pas pu travailler. Elle travaille dans un centre pour personnes dans le milieu de l’itinérance. En tant qu’adjointe à la coordonnatrice, ça lui demande beaucoup de temps. « Si j’avais eu des cours en présentiel, je n’aurais pas pu avoir cet emploi qui pour moi est une source de savoirs et d’apprentissages sur le terrain. Pour moi, ce travail est un gros plus. Ça m’a permis de découvrir Montréal et des atouts que j’ai. Avant de commencer à travailler, j’étais tannée de rester enfermée dans mon appartement. Je voulais découvrir. Je voulais m’investir dans ma communauté. » Anaïs a ainsi tiré profit d’une situation d’enseignement à distance qui lui a permis d’acquérir de nouvelles expériences.

« J’ai perdu le goût d’étudier »
Interrogée sur l’impact de cette situation sur ses études, elle avoue qu’elle a perdu le goût d’étudier, le goût d’apprendre. « Mais j’ai gagné en habilités d’autodidacte, confesse-t-elle. Je n’ai plus le goût d’apprendre dans un contexte où on me déverse de la matière. J’ai appris de nouvelles façons d’apprendre sur le terrain, sur le tas. Je n’ai plus envie de devoir lire des cahiers et par la suite restituer de la matière pour des examens. »

Et les relations humaines au collège ?
« En tant que personne excessivement sociale et extravertie, j’avais déjà créé de bonnes relations avec les gens de ma cohorte. Mais, puisque mon cours est sur trois ans, je côtoie aussi des étudiants de première année. J’ai su créer des liens et des amitiés avec un certain nombre d’étudiants. Je suis consciente que ce ne sont pas tous les étudiants qui peuvent faire ça. Avec les enseignants, je suis capable d’aller à leur centre d’aide et de discuter avec eux. C’est grâce à mon éducation où les relations sociales sont faciles. J’ai cet atout ; ça me sert bien. »

Et la réussite ?
Son travail à temps plein dans un poste de gestion lui a permis de préciser ses choix de carrière en l’orientant vers la gestion de l’évènementiel. « J’ai côtoyé des gens qui ont fait de l’administration et de la gestion de plusieurs projets. Je sais plus vers où m’orienter. Et je sais que ça ne me prend pas une très haute cote R. »
À l’heure actuelle, elle vit des situations intenses : le milieu où elle travaille connaît des éclosions, un manque de personnel, avec beaucoup d’usagers pour le personnel en place. « Je travaille beaucoup plus que j’étudie. Mais mon but en ce moment est de garder mon travail tout en réussissant mes cours. Mon but reste de réussir mes cours. En ce moment, j’y arrive correctement. Je n’ai pas abandonné de cours ou demandé des incomplets. Je travaille très fort. Je suis fatiguée. Mais, je suis vraiment tête de cochon, dit-elle en riant. »

Pour un mode 50-50
Comment envisage-t-elle la suite de son parcours collégial ? Anaïs explique qu’au mois de novembre elle a milité avec d’autres étudiants et étudiantes pour avoir des cours en classe. Elle dit que ça lui tient vraiment à cœur. « En ce moment, pour moi, c’est un peu me tirer dans le pied. J’ai moins avantage à avoir des cours en présence. En fait, je souhaiterais une situation 50-50 : je souhaite être avec mes enseignants, être avec mes amis. Mon seul loisir, c’est d’apprendre. La seule chose dont je dois prendre soin, ce sont mes études. Mais, d’un autre côté, je ne me vois pas en ce moment laisser mon travail. Ils m’ont aidée énormément. J’apprends. C’est un gros avantage dans mon CV pour une jeune fille de dix-huit ans. C’est un gros plus dans ma vie. Heureusement, mes employeurs sont flexibles au niveau de mon horaire et je sais que je suis travaillante et que je peux bien m’organiser. Admettons que l’on retourne sur place au collège en septembre, je vais être capable de parler avec mes enseignants et de négocier des accommodements. »

Et le risque d’attraper la COVID ?
Travailler dans le milieu de l’itinérance, c’est s’exposer à un certain nombre de risques en période de pandémie. A-t-elle eu peur d’attraper la COVID 19 ? « Non, pas du tout, répond-elle. Je suis jeune. Les risques pour moi que je sois infectée et que ça se complique sont quand même faibles. Je suis en bonne santé. Par contre, ma santé mentale était vraiment basse avant que je commence à travailler. Je ne voyais plus de gens; je ne voyais plus de buts dans ma vie. Sincèrement, ça m’a littéralement sauvée d’une microdépression. Je suis heureuse d’être là. On fait attention. On suit les mesures restrictives. Étant en première ligne, nous avons reçu le vaccin avant tout le monde. »

Ouvrir ou pas sa caméra ?
Questionnée sur la fermeture des caméras durant les cours en ligne, Anaïs nous dit qu’elle s’est battue pour que ses collègues ouvrent leur caméra durant les cours. Dans son programme, ils ont la chance d’être avec la même cohorte, donc avec les mêmes étudiants et étudiantes. « Le fait d’ouvrir notre caméra augmente notre niveau de concentration, parce que nous nous savons observés. On s’oblige à écouter. Dans mon programme, la majorité des étudiants et étudiantes ouvrent leur caméra. Je me dis toujours : ouvre ta caméra par respect pour l’enseignant et pour les autres étudiants. »
 



Sarah-Jeanne Tanguay, étudiante dans le programme en Sciences humaines, profil gestion entrepreneuriale au Cégep de Saint-Félicien.

Sarah-Jeanne Tanguay termine son programme en Sciences humaines, profil gestion entrepreneuriale au Cégep de Saint-Félicien. À l’automne dernier, elle a pu avoir ses cours en présence une semaine sur deux. Les autres cours de formation générale, soit six ou sept cours, étaient offerts en présence. Cet hiver, ses cours sont tous entièrement en présence à l’exception de formation générale, à savoir Français, Anglais et Philosophie. Pour le cours de français, les étudiants.es ont pu avoir accès plus tard au gymnase ou à l’auditorium compte tenu de l’importance du groupe. Il y a donc eu plus de cours en présence cet hiver qu’à l’automne comme souhaité.

Un écart énorme entre ses attentes et son vécu
Questionnée quant à l’écart entre ses attentes et ce qu’elle a vécu au cours des deux dernières années, Sarah-Jeanne affirme que l’écart est énorme. « Le cégep demeure les plus belles années de notre vie. C’était super facile pour moi de venir au cégep : j’habite à trois minutes du collège, je demeure encore chez mes parents, mes amis étaient aussi au Cégep de Saint-Félicien et nous avons eu dix-huit ans avec tout ce que ça représente comme émancipation. Mes années de cégep ont été chamboulées et il y a eu un écart important entre ce que j’espérais et ce que j’ai vécu, suscitant d’importantes déceptions. »

La perte d’une expérience signifiante
L’annulation d’une activité synthèse dans le cours Synthèse et actualisation de projets a été un révélateur des pertes : « C’est pendant la présente session que j’ai réalisé tout ce que nous avons perdu. Normalement, nous nous rendons à Montréal et Québec présenter des projets à des experts. Il s’agit là d’un voyage de fin d’année qui n’a pas eu lieu, ce qui est vraiment dommage sur le plan d’une formidable expérience inscrite dans le programme. Je comprends, par ailleurs, que le collège était tenu de respecter les consignes de santé publique et que nos projets se seraient tenus éventuellement en zone rouge. Il fallait aussi nous protéger.  L’activité s’est finalement tenue à Saint-Félicien avec les contraintes des mesures sanitaires en vigueur. »

Quand les caméras sont allumées, l’intégration est favorisée
Pour Sarah-Jeanne, la relation personnelle avec les professeurs est essentielle. En contexte d’enseignement à distance, cette relation est mise à l’épreuve. Une déception pour elle aussi concernant les relations avec les professeurs : « De nombreux groupes ont été jumelés. Nous étions entre quarante et cinquante étudiants sur ZOOM. Les enseignants ne pouvaient pas reconnaître les étudiants étant donné qu’ils ne les avaient jamais rencontrés en présence. Ils ne connaissaient que le nom des élèves. Dans un tel contexte, les relations sont forcément impersonnelles. J’ai déploré au plus haut point cette façon d’enseigner et d’apprendre.

Dans le cadre de plusieurs cours offerts 100 % à distance, nous ne pouvions avoir accès à une correction personnalisée ou demander une explication avant nos examens. Nous avions peu de rétroactions : la note entrait, nous faisions un survol avec cinquante personnes sur le zoom, et nous passions à un autre chapitre…ce n’était vraiment pas facile, je dirais même insécurisant. »

« Cet automne, lors des cours sur Zoom, poursuit-elle, la plupart des étudiants éteignaient la caméra et je le faisais moi-même. Mais à la session suivante, cet hiver, c’est devenu une nouvelle norme d’allumer la caméra, ce qui a vraiment favorisé l’intégration. Il fallait être devant la caméra, nous ne pouvions faire autre chose et l’enseignant nous voyait. Quand la caméra est allumée, il est plus facile d’allumer les micros. Quand nous posons une question, les collègues voient et entendent tout comme le professeur d’ailleurs. »

Une petite cohorte encourage les rapprochements
Sarah-Jeanne souligne l’importance dans la vie habituelle au collège d’établir des relations et d’avoir des projets communautaires. Plusieurs étudiants et étudiantes ayant quitté ou changé de programmes, sa cohorte ne compte plus que huit étudiants. « Ça faisait tellement longtemps qu’on n’avait vu personne que nous nous sommes tout de suite rapprochés; et nous sommes toujours huit à nous suivre pendant la semaine. À la première session, tout le monde vient d’arriver. Nous sommes un peu gênés. À la deuxième session, nous sommes entrés dans nos maisons comme à l’automne d’ailleurs. Cet hiver, nous avons réussi à nous parler; nous partageons des histoires. Malheureusement, on s’en va recommencer ailleurs. Nous trouvons cela un peu dommage, mais nous nous sommes vraiment rapprochés pendant cette session. »

Des résultats scolaires meilleurs ou moins bons ?
Grâce à sa facilité dans les études, Sarah-Jeanne n’a pas vu ses résultats scolaires diminuer. Mais, c’est vraiment sa façon de travailler qui a changé. « J’ai vraiment besoin d’un échéancier précis pour performer. Il y a donc eu un relâchement et certaines notes ont descendu parce que j’ai accordé moins de temps à ma performance. Nous étions quelques fois bombardés dans une même semaine. Il faut faire des choix, que nous le voulions ou non. Mes résultats sont quand même restés les mêmes, mais c’est vraiment la motivation qui en a pris un coup. Je me suis retrouvée souvent à la dernière minute. Coup de chance de réussir quand même parce que souvent je n’étais pas vraiment préparée et que nous n’avions peu ou pas accès à d’autres ressources que le PowerPoint qu’on nous avait envoyé ou le PDF. »

En dehors des activités rattachées à son cours Gestion de projets, Sarah-Jeanne n’a pas participé à d’autres activités parascolaires. 

Des effets collatéraux positifs
La pandémie a quand même eu des effets positifs sur elle : « Nous avons vraiment été confrontés à l’autonomie et la gestion du temps durant la dernière année. Puisque l’on s’attend à ce que ce régime se poursuive à l’université, nous avons donc été formés à la dure. Je suis rendue meilleure pour m’organiser, m’accorder du temps. J’ai aussi découvert quand j’étais plus productive. Je sais que le matin c’est un peu plus difficile et que je peux en donner plus le soir. »

Prête et bien préparée à poursuivre des études universitaires ?
« Je pense être prête; bien préparée, je l’ignore, confesse-t-elle. Nous en parlons un peu plus entre nous, parce que les professeurs savent que nous nous y dirigeons. On nous prépare à affronter une grande marche. Je n’ai pas trop d’outils dans mon sac, mais j’ai hâte de franchir le pas. Je m’oriente en commerce à l’université McGill. Je relèverai un double défi : m’acclimater à la grande ville et étudier en anglais. Je veux travailler à l’international où la maîtrise de l’anglais est requise. J’étais dans le programme d’anglais enrichi au secondaire. J’ai une bonne base. Mes notes m’ont permis d’être acceptée à McGill, qui rayonne à l’international, et je pense que c’est le meilleur choix que je puisse faire pour mon avenir de poursuivre à Montréal. »


Note de l’éditeur : Le Portail tient à souligner deux initiatives inédites du Cégep de Saint-Félicien qui témoignent d’une attention particulière pour leurs étudiant.es .

Pour encourager les étudiantes et les étudiants du Cégep de St-Félicien qui terminaient  leur session, l'équipe de la Vie étudiante a fait appel aux membres de leur entourage afin que ces derniers participent au projet « courrier réconfortant ». En effet, parents, grands-parents, amis et enseignants étaient invités à composer une lettre ou à produire une courte vidéo dans laquelle un message de fierté et d'encouragement était présenté.
Cette activité a eu un franc succès puisque, grâce à l'implication et la générosité des proches, c'est plus de 100 messages personnalisés qui ont été livrés par Gino Manning, technicien en loisirs et Karen Meroz, animatrice d'activités socioculturelles et sportives au Cégep de St-Félicien.

Autre initiative à souligner : Faute de pouvoir organiser des activités sociales, sportives ou culturelles, l'équipe de la vie étudiante du Cégep de Saint-Félicien a décidé d'offrir des boîtes réconfortantes aux étudiants. Plus de 300 d'entre eux se sont inscrits pour recevoir une telle boîte, livrée à la maison, qui contenait toute une panoplie d'articles favorisant la relaxation et le bien-être.

« J'ai trouvé ça touchant, souligne d'emblée Marie-Claude Asselin, une étudiante de 37 ans qui termine sa technique infirmière cette année. On n'a pas une session très facile avec la COVID-19 et la cyberattaque, en plus de tous les obstacles dus au virus. Ça m'a donné une belle petite tape dans le dos qui tombe à point. »






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