Nouvelles

Insécurité alimentaire au cégep

« Être étudiant, ça coûte cher »

En franchissant les portes du collège Dawson, les élèves sont enveloppés des effluves d’un mélange d’épices.

Léa Carrier La Presse

À quelques pas de l’entrée, Jamal Spence remue une marmite fumante de soupe aux lentilles et à la courge, d’où émane l’odeur distincte du cumin.

« Certains étudiants n’ont pas les moyens de cuisiner, d’autres n’ont pas le temps. Ce service leur sauve la vie, littéralement », souligne le chef cuisinier, versant une généreuse louche de soupe dans un contenant de plastique.

Dans les prochaines minutes, des élèves pressés viendront récupérer leur dîner pour la modique somme de… 0 $.

Depuis quelques années, des repas sont distribués gratuitement deux midis par semaine au cégep anglophone pour contrer l’insécurité alimentaire. La seule condition pour y avoir droit ? Apporter son plat réutilisable.

« Au début, on servait au maximum 60 repas par journée de service. Depuis, ça ne cesse d’augmenter. Récemment, on a augmenté la capacité à 130, 140 repas par jour », explique Olivier Lamoureux, responsable du service à l’Association étudiante de Dawson.

L’initiative étudiante, qui reçoit le soutien financier du cégep, est un tel succès qu’un service de soir sera ajouté une fois par semaine.

« Être étudiant coûte cher », souligne Alexa Blasato, qui bénéficie du service depuis l’automne dernier. « Ça me permet d’économiser de l’argent pour l’université », poursuit l’élève qui étudie en sciences de la nature, venue récupérer son dîner entre deux cours.

Ce n’est pas le seul avantage : avec son emploi du temps chargé, il lui est parfois difficile de préparer des repas sains à la maison.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Alexa Blasato reçoit son repas des mains de Jamal Spence.

C’est une excellente option pour que je puisse manger de bons repas qui me nourrissent et qui me donnent de l’énergie.

Alexa Blasato

Une situation inacceptable

Dans la dernière année, 17 % des cégépiens ont eu recours à une aide alimentaire sur les campus, selon un sondage Léger. C’est légèrement plus que la part qui a eu recours aux banques alimentaires, soit 15 %.

Lire la suite

Montréal, le 18 février 2025