Nouvelles

ORES - Observatoire sur la réussite en enseignement supérieur

Une rémunération étudiante en lien avec les études

Travailler pendant les études : le nombre d’heures compte  

Le travail rémunéré pendant les études a connu une progression fulgurante au Québec depuis les années 1980, de manière concomitante au développement de la société de consommation (Roy, 2008). Environ les deux tiers des personnes étudiantes de niveau collégial et universitaire ont un emploi (Bonin et Girard, 2017; Gaudreault et al., 2019), principalement à temps partiel et dans le secteur des services (Institut de la statistique du Québec, 2019).  

Travailler pendant les études : le nombre d’heures compte  

L’emploi étudiant à temps partiel possède des avantages : subvenir soi-même à ses besoins (Gaudreault et al., 2019) ou encore acquérir des compétences comme la capacité de travailler en équipe ou de communiquer, développer son sens des responsabilités, etc. (Réseau réussite Montréal, s. d.). 

La plupart des recherches montrent toutefois qu’à partir d’un certain seuil — entre 15 et 25 heures travaillées —, l’emploi étudiant rémunéré peut nuire à la persévérance et à la réussite (Remenick et Bergman, 2021).  

En effet, plus une personne étudiante travaille, moins elle est susceptible de consacrer du temps à ses études (Réseau réussite Montréal, 2023). Les conséquences négatives d’un surplus de travail pendant les études peuvent inclure, entre autres, une réduction du temps de sommeil, une augmentation de l’anxiété, des conflits d’horaire et une réduction des options de choix de cours (Remenick et Bergman, 2021). 

Le seuil maximal du nombre d’heures travaillées est assez large – entre 15 heures et 25 heures – car l’effet négatif du travail rémunéré dépend de plusieurs facteurs : enfants à charge, handicap, proche aidance, etc. Dans le cas des personnes issues de milieux défavorisés, par exemple, la conciliation études-travail n’est pas un choix et implique de plus longues heures de travail rémunéré pour s’assurer une source de revenus (Tremblay et Alberio, 2014). 

À titre d’exemple, les personnes inscrites au baccalauréat à temps plein qui travaillent entre 1 et 5 heures par semaine ont un taux de diplomation de 85 % (Bonin, 2021). Chez celles qui travaillent entre 6 et 24 heures par semaine, il se situe encore tout de même autour de 80 %. C’est à partir de 25 heures de travail rémunéré par semaine qu’elles deviennent davantage à risque de ne pas compléter leur programme d’études (ibid.). 

Lire la suite

4 juillet 2024