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Quelques chiffres : analyse de la présence des femmes dans les collèges et instituts du Canada
Le Canada a incontestablement accompli des progrès considérables dans la promotion de l’égalité entre les genres. Cependant, il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre la parité totale. L’accès à l’enseignement postsecondaire et la représentation sont des éléments cruciaux dans ce domaine. Parallèlement aux efforts déployés à l’échelle mondiale pour renforcer la position des filles et des femmes, les collèges et instituts du Canada sont à l’avant-garde pour ce qui est de cultiver des environnements d’apprentissage inclusifs, d’encourager l’entrepreneuriat féminin et de soutenir les femmes dans les domaines non traditionnels au Canada.
En cette Journée internationale des femmes, examinons ensemble quelques éléments d’information qui nous permettront de mesurer les progrès accomplis et de réfléchir au travail qu’il nous reste à accomplir.
Saluons cette tendance à l’augmentation des taux de fréquentation scolaire et de diplomation des femmes qui perdure depuis des décennies
Au début des années 1990, un changement important s’est produit au Canada. Le nombre de femmes diplômées a en effet commencé à augmenter par rapport à celui des hommes. Depuis lors, les taux de diplomation des femmes dans les collèges et instituts canadiens sont constamment restés supérieurs ou proches de la moitié, marquant ainsi une tendance durable et positive (Statistique Canada, 2022). Les données les plus récentes (2021/2002) révèlent que les femmes comptent pour 55 % des inscriptions dans les collèges et instituts et pour près de 60 % des diplômés dans les différentes disciplines.
Avons-nous donc atteint l’égalité absolue? Pas tout à fait.
Malgré cette tendance, les hommes continuent de dominer les domaines très rémunérateurs et recherchés que sont les STIM, tels que les mathématiques, l’informatique et les sciences de l’information, l’ingénierie et les technologies connexes. Par ailleurs, si 34 % de la population canadienne diplômée des STIM sont des femmes, elles ne représentent que 23 % des personnes travaillant dans le domaine des sciences et de la technologie (Statistique Canada, 2019). Cet écart persistant entre les genres accentue la nécessité d’interventions ciblées visant à renforcer la participation et la réussite des femmes dans ces domaines critiques que sont les études et l’emploi.
Rehausser la place des femmes sur les campus
Les collèges et instituts ont mis en place diverses initiatives pour s’attaquer aux statistiques actuelles et donner aux femmes davantage de moyens et ce, sur de multiples fronts. Par exemple :
- La Saskatchewan Polytechnic, le Northern Alberta Institute of Technology, le British Columbia Institute of Technology, le Nova Scotia Community College, le Mohawk College et le George Brown College (pour ne citer qu’eux) sont d’ardents défenseurs de programmes visant à améliorer la représentation des femmes dans les métiers et les technologies. Ces initiatives offrent aux femmes la formation et le soutien nécessaires pour prospérer dans des secteurs traditionnellement dominés par les hommes.
- Le Seneca College, en partenariat avec le College of the Rockies et le NorQuest College, offre le programme «Herizons». Ce dernier fait tomber les barrières entre les genres afin de donner aux femmes davantage de moyens pour mener à bien leur carrière en leur offrant un soutien, un mentorat et des possibilités de réseautage axés sur les femmes et ce, dans divers aspects de leur vie professionnelle.
- Le Sheridan College, le St. Clair College, le Fanshawe College et le Durham College se sont unis pour mener des initiatives visant à sensibiliser les femmes et à leur donner l’occasion de découvrir les possibilités de formation professionnelle, de réseautage et d’apprentissage dans les métiers spécialisés du Sceau rouge.
- Le Dawson College décerne plusieurs prix et bourses pour récompenser les réalisations et les contributions exceptionnelles de ses étudiantes.
- Le Collège Boréal a élaboré un programme de formation intitulé « Mining Potential » afin de favoriser la présence des jeunes, des femmes et des nouveaux arrivants au Canada dans le secteur minier.
- Le Centre for Entertainment Arts du Bow Valley College arbore fièrement une statue de Wonder Woman. Il reconnaît ainsi que le programme de conception de jeux du collège compte plus d’inscriptions de femmes que d’hommes. Une statue représentant l’autonomisation, la ténacité et la détermination des femmes constituait donc un hommage tout à fait approprié.
- Le Women’s Resource Centre du Cambrian College offre à ses étudiantes une vaste gamme de services, dont des séminaires et des ateliers portant sur la sécurité, la santé et le bien-être des femmes, ainsi que sur les enjeux financiers et juridiques, la toxicomanie et la sexualité.
Amorcer le changement depuis le sommet jusqu’à la base
Au-delà des taux d’inscription, les femmes assument de plus en plus de fonctions de leadership au sein des collèges et instituts canadiens. Elles y jouent un rôle moteur en matière d’innovation, favorisent l’inclusion et façonnent l’avenir de l’enseignement supérieur. Environ 40 % de la direction générale des membres de CICan est assurée par des femmes. Toutefois, une question se pose : comment dépasser la barre des 50 %?
Des initiatives telles que le projet du «Défi 50 – 30» de CICan engrangent des progrès remarquables. Grâce à nos deux Centres de mobilisation et transfert des connaissances et à nos cinq pôles régionaux, nous proposons des ressources et des outils complets pour donner aux participants les moyens d’agir tout au long de leur cheminement vers l’équité, la diversité et l’inclusion. Chez CICan, des initiatives de ce type ont permis de mettre en place une équipe de direction composée à 68 % de femmes et de nommer deux femmes PDG. Tout cela témoigne de notre ferme volonté d’assurer la diversité des genres et une représentation équitable à tous les niveaux de décision.
Aller au-delà des taux d’inscription
Alors que nous saluons les progrès accomplis dans l’enseignement postsecondaire, il est impératif de reconnaître que notre parcours vers une véritable égalité des genres est loin de s’achever. Nous ne pouvons pas nous contenter de regarder seulement sur les taux d’inscription pour avoir une vue d’ensemble. Nous devons également tenir compte des taux de réussite et nous pencher plus avant sur les défis nuancés auxquels les femmes sont confrontées dans les domaines où les inégalités entre les genres persistent. En donnant la priorité à l’autonomisation, en instaurant l’égalité des chances et en remettant en cause les préjugés et les stéréotypes, nous pouvons construire un avenir plus inclusif pour toutes et tous.