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Le cégep de l’Outaouais sera agrandi

L’agrandissement du campus Gabrielle-Roy du cégep de l’Outaouais se concrétise. Vendredi matin, la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a annoncé un investissement estimé à 33 millions de dollars pour la construction d’un nouveau bâtiment de deux étages. Un projet nécessaire, mais qui ne suffira pas à réduire la « pression » face au manque de place dans l’établissement.

Lise Denis à Ottawa - Le Devoir

Le cégep a atteint cet automne presque 98 % de sa capacité d’accueil, le taux le « plus élevé dans l’histoire du cégep », indique son directeur général, Steve Brabant. Seul cégep francophone de la région, il doit composer avec l’attrait des programmes, le manque d’espace et la pénurie de professeurs.

La possibilité d’un agrandissement a été évoquée en juin 2022, alors que Québec donnait son autorisation à l’implantation de trois nouveaux programmes, fournissant du même coup une enveloppe de 3 millions de dollars pour l’élaboration des plans et devis des agrandissements, qui étaient alors estimés à plus de 20 millions de dollars.

Les plans sont désormais « quasi finaux », et la direction s’apprête à lancer les appels d’offres pour que les travaux puissent débuter en juin 2024. Ils devraient ainsi se terminer à temps pour la rentrée de 2026, indique M. Brabant.

Le premier étage, de 1000 m2, comportera notamment une salle de radiographie et une salle de mammographie. Il accueillera, à terme, les étudiants du programme Technologie de radiodiagnostic, qui suivent pour l’instant leurs cours dans des locaux de l’hôpital de Hull. Une fois le bâtiment construit, le collège compte poursuivre sa collaboration avec le CISSS de l’Outaouais, afin que les étudiants puissent vivre une « immersion » dans le système de santé.

M. Brabant espère que l’investissement permettra au programme lancé en janvier 2023 de « prendre son envol », car il fournit un bassin de main-d’oeuvre au CISSS de l’Outaouais, qui « connaît une pénurie majeure en imagerie médicale ». Selon lui, il manquait ces derniers mois environ « 60 techniciens en imagerie médicale dans les centres hospitaliers de l’Outaouais », et ce, « malgré les efforts de recrutement ». Témoin de l’urgence d’agir, le cégep a mis sur pied le programme en seulement six mois.

Le deuxième étage de l’annexe fera augmenter la capacité d’accueil du programme Techniques de l’informatique, la faisant passer de 160 à 215 étudiants. Une façon de renforcer la réputation de la région comme un « pôle d’expertise en informatique », se réjouit M. Brabant.

Rattraper le retard

 

Selon le ministre responsable de la région de l’Outaouais, Mathieu Lacombe, l’annonce « envoie un signal clair que notre gouvernement fait tout ce qu’il faut pour que la région obtienne sa juste part ».

De son côté, Steve Brabant estime que l’agrandissement permettra « légèrement » de « réduire la pression », estimant que même avec le nouveau bâtiment, l’établissement atteindra entre 115 % et 117 % d’occupation d’ici 2032. « Le défi demeure tout aussi important. »

Le cégep de l’Outaouais accuse par ailleurs un « retard historique en termes de programmation », rappelle Steve Brabant. Selon l’Observatoire de développement de l’Outaouais, l’établissement offrirait 47 programmes de moins que d’autres cégeps de régions comparables. Un écart que le directeur général souhaite réduire, en implantant « au moins quatre à cinq programmes dans la prochaine décennie ». Mais, il le sait, implanter ces nouveaux programmes pourrait attirer d’autres étudiants.

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7 octobre 2923