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Un diplôme canadien sans quitter la Tunisie à l’école Wiki Academy
Le centre de formation Wiki Academy, à Tunis, propose des formations sanctionnées par un diplôme canadien.
Des nouveaux diplômés en intervention en travail social de l'école de formation Wiki Academy de Tunis montrent leurs AEC délivrées en partenariat avec le Cégep de Saint-Félicien.
Photo : Courtoisie / Wiki Academy
Samir Bendjafer
Il y a deux semaines, à Tunis, sortait la cinquième promotion de diplômés en intervention en travail social de l’école Wiki Academy.
C’est dans le quartier des Berges du Lac dans la capitale tunisienne que se tenait la cérémonie de remise de diplômes qui couronnent une formation de 1200 heures entre théorie et pratique pour devenir des préposés aux bénéficiaires.
Bien que les lieux soient à des milliers de kilomètres du Canada, les diplômes remis sont bien canadiens, et plus précisément québécois, car délivrés en partenariat avec le Cégep de Saint-Félicien [un établissement public d'enseignement collégial propre au système scolaire du Québec où l'on offre la formation préuniversitaire et la formation technique, NDLR].
En entrevue avec Radio Canada International (RCI), Ons Ben Ounis, la présidente-directrice générale de l’école, explique qu’une entente a été signée en 2019 avec le Cégep de Saint-Félicien, qui proposait déjà cette formation.
Cette nutritionniste de formation, qui a commencé sa carrière dans l’industrie pharmaceutique avant d’ouvrir son propre cabinet de nutrition pour grands malades, a eu l’idée de créer ce centre de formation en se basant sur son expérience avec ces derniers.
Je voyais la détresse de l’entourage des malades, qui était perdu et n’avait personne pour gérer leurs parents malades, qui étaient en situation de mobilité réduite, en cancérologie ou en fin de vie.Une citation de Ons Ben Ounis, PDG de la Wiki Academy
C’est avec son frère Wassef Ben Ounis qu’elle a fondé l’école. Ce dernier est détenteur d’un doctorat en sciences et technologie des aliments de l’Université Laval, à Québec.
Ons Ben Ounis, la présidente-directrice générale de l'école de formation Wiki Academy.
Photo : Capture d'écran / Zoom / Samir Bendjafer
Comme il avait déjà enseigné au Cégep de Saint-Félicien, cela a facilité les contacts avec cet établissement d’enseignement.
En Tunisie, des formations pour devenir auxiliaire de vie [préposé aux bénéficiaires au Québec, NDLR] existaient déjà, mais elles n’englobaient pas le côté social, indique Ons Ben Ounis.
Les personnes âgées ont besoin d’être diverties, d’avoir des ateliers d’art-thérapie, des ateliers de couture, de peinture, etc.
Ons Ben Ounis souligne que les deux champions mondiaux des soins aux personnes âgées sont les Néerlandais, suivis des Canadiens. Et c’est le modèle québécois qui l’a intéressée.
Nous avons opté pour le Canada [au Québec], car c’est un pays francophone. C’est plus simple que d’apprendre le néerlandais à nos étudiants, ajoute-t-elle.
Nous avons vu qu’au Québec, il y avait une formation d’intervenant en travail social qui englobe le travail d’un préposé aux bénéficiaires (administrer des soins, donner le bain, changer la literie, etc.), mais y ajoute une dimension sociale.Une citation de Ons Ben Ounis, PDG de la Wiki Academy
Les besoins en personnel pour prendre soin des personnes âgées vont aller crescendo et ne concernent pas que les pays industrialisés.
Selon Mme Ben Ounis, en 2025, 25 % de la population tunisienne aura plus de 65 ans. Les membres de la diaspora tunisienne qui ont leurs parents au pays auront besoin de personnes pour s’en occuper en leur absence.
Elle cite aussi la multiplication des maisons de retraite européennes privées en Tunisie, qui représentent un marché en pleine expansion.
Délocalisation des diplômes
C’est un premier programme pilote pour une délocalisation de diplômes pour le Cégep de Saint-Félicien. Le diplôme est complètement délocalisé en Tunisie avec un droit de regard sur tout par le Cégep, dit Ons Ben Ounis.
Avant le lancement de la formation, le Cégep a accès aux C. V. des formateurs, aux plans de cours, etc.
Les candidats à cette formation sont soumis à un test psychotechnique pour voir si ces personnes peuvent travailler en tant que préposés aux bénéficiaires. Ce n’est pas tout le monde qui peut travailler avec les personnes âgées, selon Mme Ben Ounis.
Ce test est très sélectif, affirme-t-elle fièrement. Sur 100 candidats, 12 réussissent à le passer.
