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Examen de l’Ordre des infirmières

La Fédération des cégeps veut que «lumière soit faite»

L’écart global de réussite entre les élèves du cégep et les étudiants de l’université lors du dernier examen de l’OIIQ atteignait 20 points de pourcentage.

Le président-directeur général de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay, dénonce la hausse importante de l’écart entre les cégépiennes et les universitaires lors du dernier examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et demande que la « lumière soit faite » sur la question.

Par Alice Girard-Bossé La Presse

« Voir ainsi confirmée cette réalité, que les acteurs concernés du collégial soupçonnaient déjà, est carrément choquant pour ces filles et ces garçons qui ont bûché pendant trois ans au cégep pour obtenir le droit de servir le Québec », a-t-il déclaré dans une lettre ouverte publiée vendredi.

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Le président de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay

Jeudi, La Presse rapportait que l’écart global de réussite entre les élèves du cégep et les étudiants de l’université lors du dernier examen de l’OIIQ atteignait 20 points de pourcentage, alors que depuis mars 2019, il avait fluctué entre 0 et 9 points de pourcentage.

Le taux de réussite de l’examen d’admission à la profession d’infirmière de septembre 2022 a été historiquement faible. À peine 51 % de l’ensemble des candidats qui s’y sont présentés pour la première fois l’ont réussi, alors que ce taux avait été de 71 % en mars 2022 et de 81 % en septembre 2021.

Biais défavorable

M. Tremblay accuse l’OIIQ de prétendre que son examen n’a pas de biais défavorable au réseau collégial et de vouloir faire du baccalauréat le seuil d’admission à la profession infirmière. « Pour le réseau collégial, il est clair que, consciemment ou non, l’examen de l’OIIQ est peut-être empreint de ce préjugé anti-cégep », dénonce-t-il.

L’OIIQ soutient quant à lui que l’examen de septembre n’a pas changé. Le président de l’Ordre, Luc Mathieu, affirme que c’est la pandémie qui a joué un rôle important dans les performances de cette cohorte d’élèves, qui a entrepris ses études à l’automne 2019.

Devant le fort taux d’échec, une enquête du commissaire à l’admission aux professions, Me André Gariépy, a été lancée en novembre dernier pour faire la lumière sur la question.

M. Tremblay juge essentiel que le Commissaire à l’admission aux professions effectue une analyse « neutre et complète » des causes du taux élevé d’échec pour éviter que cette situation se reproduise à l’avenir. Il souligne que les personnes ayant échoué à l’examen de l’OIIQ sont hautement qualifiées et prêtes à servir une population qui a plus que jamais besoin d’elles.

Avec la collaboration d'Ariane Lacoursière, La Presse

Source: La Presse

27 janvier 2023