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Cégep de Matane
Des portes ouvertes virtuelles populaires à l’international
Marie-Christine Rioux - Radio-Canada
Le Cégep de Matane a tenu samedi des portes ouvertes de façon virtuelle pour tenter de convaincre des étudiants de l'international et d'ailleurs au Québec de venir y étudier.
L'objectif est d'assurer le maintien de certains programmes de formation et de contrer la pénurie de main-d'œuvre, alors que près du tiers des étudiants internationaux s'installent définitivement au Québec après leurs études à Matane.
Le cégep comptait un peu plus de 650 étudiants à la rentrée d'automne. Plus du tiers d'entre eux étaient des étudiants internationaux, pour la plupart français ou africains.
Plus d'une centaine de participants d'outre-mer étaient à l'écoute lors des différents ateliers voués à répondre à leurs questions sur leur inscription et sur les différents programmes offerts.
Pour le coordonnateur des communications et du développement international au Cégep de Matane, Francis Turcotte, il s'agit d'une bonne nouvelle pour le cégep, mais aussi pour les employeurs des alentours puisqu'environ le tiers des étudiants internationaux qui font leurs cours à Matane s'établissent ensuite pour de bon au Québec.
« On espère de plus en plus de les voir à Matane et dans l'Est-du-Québec. On a un urgent besoin de main-d'œuvre dans plusieurs domaines. »
— Une citation de Francis Turcotte, coordonnateur des communications et du développement international au Cégep de Matane
Ces étudiants qui viennent de la France, de l'Afrique ou d'ailleurs au Québec peuvent répondre à ce besoin de main-d'œuvre, poursuit-il.
Francis Turcotte affirme que les programmes les plus populaires auprès des étudiants internationaux sont les programmes techniques, surtout ceux qui touchent le numérique, dont les programmes d'Animation 3D, de Photographie, d'Intégration multimédia et d'Informatique.
Il indique toutefois que d'autres programmes comme Soins infirmiers, Génie électrique, Urbanisme et Tourisme ont eux aussi suscité l'intérêt de nombreux candidats potentiels lors des portes ouvertes virtuelles de samedi.
Il y a des programmes où l'enjeu de recrutement est plus important. On parle d'Urbanisme, Tourisme, entre autres, Arts et lettres et Communications aussi, explique-t-il.
Il ajoute que la survie de ces programmes n'est toutefois pas menacée pour le moment, mais que l'inscription d'étudiants internationaux et d'ailleurs au Québec permet d'offrir des programmes plus intéressants pour les différentes cohortes.
Kevin Maillot, originaire de l'île de La Réunion, a déménagé à Matane en 2018 pour y suivre un programme technique en intégration multimédia. Maintenant diplômé, il vit et travaille toujours à Matane.
Photo : Radio-Canada / Marie-Christine Rioux
Un ex-étudiant en Techniques d'intégration multimédia au Cégep de Matane, Kevin Maillot, a participé aux portes ouvertes virtuelles. Le jeune homme originaire de l'île de La Réunion, un département français situé à l'est de Madagascar, dans l'océan Indien, a expliqué aux futurs étudiants comment il a vécu ses études à Matane.
Il affirme avoir été très bien accueilli grâce à l'aide de la communauté et d'employés du Cégep.
« [J'ai aimé] la proximité avec les professeurs. Le fait qu'on ne soit pas simplement vu comme des élèves ou des numéros. »
— Une citation de Kevin Maillot, ex-étudiant en Techniques d'intégration multimédia au Cégep de Matane
Ce que j'aime à Matane, [même si] ça a l'air d'être une ville loin de tout [...] c'est que dès lors qu'on sort de sa chambre et qu'on se fait un cercle d'amis, il y a énormément d'activités à faire, poursuit Kevin Maillot sur son expérience.
Il s'est établi définitivement à Matane après avoir obtenu son diplôme et est maintenant résident permanent. Il cumule maintenant deux emplois, dont un au Cégep de Matane, comme appariteur du Fablab.
« J'aime la tranquillité de La Matanie, de la Gaspésie et les paysages. »
— Une citation de Kevin Maillot
D'autres anciens étudiants sont venus témoigner de leur amour pour leur cégep.
C'est le cas du député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, qui a obtenu son diplôme d'études collégiales en 1994.
Il se réjouit de voir que des étudiants de partout dans le monde y font maintenant leurs études.
C'est un atout important et je pense qu'on va augmenter notre clientèle [étudiante], ce qui défie tous les pronostics. C'est une ville de 14 000 habitants qui a son cégep. [...] On ne l'a pas seulement maintenu, mais on en a fait un endroit de haute qualité pour l'enseignement, affirme Pascal Bérubé.
Québec a annoncé son intention d'alléger, dès l'automne 2023, les frais de scolarité des étudiants internationaux qui choisissent d'étudier dans un cégep situé à l'extérieur du Grand Montréal. Cette mesure pourrait profiter au Cégep de Matane, alors que l'établissement a enregistré une légère diminution du nombre d'inscriptions à la rentrée de 2022.