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215 enfants autochtones


7 juin 2021 - La découverte la semaine dernière des restes de 215 enfants autochtones sur les lieux d'un ancien pensionnat autochtone à Kamloops en Colombie-Britannique est un rappel douloureux de la politique d'assimilation qui a été en vigueur au Canada pendant plus de 100 ans, ainsi que du génocide culturel qui a dévasté les communautés, les familles et les vies des personnes autochtones. Nous devons tous travailler pour éviter que cette tragédie ne se répète et pour qu'elle ne soit pas oubliée.

Constater et reconnaître les faits.

Plus de 130 pensionnats financés par le gouvernement et dirigés par l'église ont été créés à travers le pays dans l'objectif d'isoler les enfants et de les soustraire à l'influence de leurs foyers, de leurs familles et de leurs traditions, ainsi que de les intégrer par l'assimilation dans la culture dominante. Les pensionnats ont existé pendant plus de 100 ans, des années 1870 jusqu'à 1996 - c'est-à-dire jusqu'à il y a 25 ans.

Quelque 150 000 enfants autochtones ont été enlevés et isolés de leurs familles et de leurs communautés dans le cadre de ce que le juge Murray Sinclair, président de la Commission de vérité et de réconciliation, a nommé « un effort systématique et concerté pour éteindre leur culture, leur langue et leur esprit ».

Non seulement les enfants ont été dépouillés de leur culture, de leur héritage et de leur langue, mais plusieurs ont aussi souffert des violences physiques, émotionnelles et sexuelles. D'autres ont même trouvé la mort aux mains du personnel enseignant et autre des pensionnats.

La découverte de la semaine dernière est déchirante, et les experts autochtones préviennent qu'elle ne représente probablement qu'une petite portion des milliers d'autres enfants qui ont péri pendant l'ère des pensionnats.

Ce traumatisme étant intergénérationnel et continu, l'éducation est nécessaire pour mettre fin au cycle. L'héritage des pensionnats est d'une grande portée et ses conséquences pour les personnes autochtones se poursuivent jusqu'à ce jour, notamment des manières suivantes : l'incidence des troubles de santé mentale et du suicide est systématiquement plus élevée, les personnes autochtones sont toujours sous-représentées sur le marché du travail canadien, et leur niveau d'instruction est moins élevé que la population canadienne non autochtone.

Sept des 94 appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation touchent directement l'éducation, notamment l'élimination des lacunes en matière d'éducation et d'emploi entre les personnes autochtones et non autochtones au Canada, l'augmentation du financement disponible et l'élaboration de programmes culturellement appropriés et pertinents.

Le rapport demande aussi au gouvernement fédéral d'adopter et de mettre en oeuvre dans son entièreté la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones comme cadre pour la réconciliation. La déclaration affirme les droits collectifs et individuels des peuples autochtones, dont l'autodétermination et l'autonomie gouvernementale; l'égalité et la non-discrimination; le respect des terres, du territoire et des ressources; et le droit à l'éducation.

Notre Protocole sur l'éducation des Autochtones est fondé sur sept principes pour soutenir la réconciliation, dont la reconnaissance au sein des structures de gouvernance, la compréhension et la réciprocité, les services et les milieux d'apprentissage holistiques centrés sur les peuples autochtones et la responsabilisation. Plus de 65 établissements ont signé le protocole.

Sensibiliser la population canadienne à l'héritage du système des pensionnats. 

Utilisez les ressources pédagogiques et les programmes éducatifs du Centre national pour la vérité et la réconciliation afin de sensibiliser les gens à l'histoire du système des pensionnats, ainsi qu'à son héritage actuel et continu.

Pour plusieurs, le traumatisme se poursuit : la Ligne d'écoute téléphonique de résolution des questions de pensionnats indiens offre un soutien 24 heures sur 24 aux anciens élèves et à leurs proches, dont des services de soutien émotionnel et de référence en cas de crise. Composez le 1-866-925-4419.