Nouvelles

Vers un contingentement des places dans les cégeps anglophones du Québec?

Article publié par Ici.Radio-Canada - Hugo Lavallée - Alex Boissonneault
 

À Montréal, 46 % de tous les étudiants au préuniversitaire fréquentent un collège anglophone.

18 février 2021 - Inquiet de voir le nombre d'étudiants sans cesse augmenter dans les cégeps anglophones, le gouvernement Legault songe sérieusement à limiter le nombre de places disponibles dans ces établissements. La mesure pourrait être annoncée dans les prochaines semaines, avec une série d'autres actions visant à protéger et à promouvoir la langue française.

Depuis déjà quelque temps, l'idée fait son chemin dans les officines, selon les informations obtenues par Radio-Canada. L'objectif, c'est de mieux baliser les volumes d'étudiants dans les cégeps anglophones. On ne doit plus ajouter d'étudiants, confie une source mêlée aux tractations. La mise en place d'une telle mesure permettrait de restreindre l'accès au réseau anglophone, sans pour autant imposer la loi 101 au cégep, une idée qu'a déjà formellement exclue François Legault.

Déjà en chambre, l'automne dernier, le premier ministre Legault avait dit regarder s'il y a des mesures qu'on peut prendre pour limiter le nombre d'étudiants dans les établissements anglophones.

Selon les plus récentes données disponibles, 87 560 étudiants étaient inscrits dans un établissement collégial sur l'île de Montréal au trimestre d'automne 2020. Au préuniversitaire, 46,1 % d'entre eux fréquentaient un établissement anglophone et 53,9 %, un établissement francophone. Les chiffres étaient différents pour la formation technique, où 29 % des étudiants poursuivaient leur formation en anglais contre 71 % en français.

À l'heure actuelle, chaque établissement collégial est doté d'un devis, lequel détermine combien d'étudiants peuvent être accueillis en théorie. Or, ces devis sont dépassés dans plusieurs établissements depuis bon nombre d'années, sans que ces derniers en subissent de conséquence. L'exemple du Collège Dawson a retenu l'attention pour cette raison ces dernières années.

Le gouvernement va sonner la fin de la récréation, prévient-on. Le mécanisme n'a pas encore été tout à fait arrêté, mais on envisage de ne plus verser de subvention aux établissements pour les étudiants se trouvant en surnombre, c'est-à-dire en excès du devis.

On ne sait pas non plus de quelle manière le nombre d'étudiants maximal autorisé dans chaque établissement sera déterminé. Conservera-t-on les devis existants ou les augmentera-t-on afin de refléter plus fidèlement l'état actuel de la situation? Une source évoque un gel du nombre de places au niveau de ce qu'il était en 2019.


Selon une autre source, même si personne à la CAQ n'a jamais envisagé sérieusement la possibilité d'imposer la loi 101 au cégep, des membres du gouvernement n'ont pas été rassurés par les derniers chiffres.

Lire la suite et voir les tableaux