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Le cadeau de Paul Gérin-Lajoie à l’économie québécoise

Article publié par Le Devoir.com - Éric Desrosiers

Photo: Jemal Countess / Getty Images / Agence France-Presse -  Aujourd’hui, 90 % des Québécois de 30 ans ont au moins un diplôme d’études secondaires ou professionnel et 32 % possèdent un diplôme universitaire.

29 juin 2018 - S’instruire, c’est s’enrichir, dit l’adage. C’était vrai lorsque Paul Gérin-Lajoie a lancé sa révolution de l’éducation au Québec. Ça l’est encore plus aujourd’hui.

Le décès, lundi, de Paul Gérin-Lajoie, a donné une rare occasion de revenir sur l’extraordinaire contribution au Québec de cet acteur central, bien que souvent négligé, de la Révolution tranquille. On pense évidemment à l’entrée du gouvernement québécois sur la scène diplomatique internationale, mais aussi à la profonde réforme qui a mené à la démocratisation du système de l’éducation.

Il a été plaidé et démontré mille fois combien l’éducation peut être un formidable outil d’émancipation personnelle et collective. Sur le plan économique, il est généralement accepté que le rattrapage du retard historique du Québec dans le domaine a été l’un des facteurs déterminants d’une certaine amélioration du niveau de vie des Québécois. Au moment où PGL créait le ministère de l’Éducation et les premières polyvalentes au Québec, les deux tiers des Québécois de 30 ans n’avaient aucun diplôme et seulement 5 % possédaient un diplôme universitaire. Aujourd’hui, 90 % ont au moins un diplôme d’études secondaires ou professionnel et 32 % possèdent un diplôme universitaire.

Des changements payants
Or, plus on est scolarisé, plus on est susceptible de chercher et de se trouver un emploi, et mieux cet emploi est généralement rémunéré, rappelait en avril l’économiste émérite Pierre Fortin dans L’Actualité. Ce phénomène s’est particulièrement observé chez les femmes, qui en plus d’avoir réalisé des gains aussi importants que les hommes en matière d’éducation, voire supérieurs, ont également bénéficié de meilleurs mécanismes de conciliation travail-famille avec l’instauration, notamment, du réseau public de garderies. Il a fallu attendre que les cohortes de travailleurs plus vieux et moins scolarisés partent à la retraite pour qu’on commence à ressentir les effets de ces transformations. Mais on a finalement vu le taux d’emploi bondir au Québec de 63 % en 1997 à 76 % l’an dernier, dépassant du même coup l’Ontario, où la hausse n’a été que de 70 % à 74 %.

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