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Le cégep Heritage a des ailes

Article publié par Le Droit - Jacques-Normand Sauvé

19 décembre 2017 - Le cégep anglophone Heritage de Gatineau offrira, pour la première fois de son histoire, une formation en pilotage, en partenariat avec une école privée de l’Ontario, l’Académie de pilotage internationale (API).

Le président de l'Académie de pilotage internationale, Jules Selwen et le directeur général du cégep Heritage, Michael Randall

Heritage College s’occupera de la formation théorique au sol pendant que l’Académie de pilotage offrira des cours pratiques de pilotage en vol. 

Dans les faits, les étudiants inscrits à ce programme, qui débutera le 15 janvier prochain, étudieront à temps plein durant 14 mois et effectueront 300 heures de cours théoriques et 200 heures pratiques de vol. Le tout se déroulera sur les terrains de l’aéroport exécutif de Gatineau-Ottawa.

Pour le collège Heritage, il s’agit là d’une première incursion en aéronautique et pour l’Académie de pilotage, c’est une première expérience de partenariat avec une institution académique publique. Tous les cours seront donnés en anglais.

Formation de 57 500 $
Même si le cégep Heritage est public et que cette formation est reconnue par Transport Canada, les futurs étudiants devront débourser près de 57 500 $ de leurs poches pour la suivre, puisqu’elle n’est pas subventionnée par le gouvernement.

À l’issue de cette formation de base, les étudiants seront reconnus comme pilotes commerciaux. Les compagnies aériennes qui les embaucheront les prendront ensuite sous leurs ailes pour poursuivre leur formation à l’interne.

Autre fait non négligeable : une importante cohorte d’étudiants étrangers grossiront les rangs des élèves inscrits à ce programme ; des étudiants notamment issus d’Arabie saoudite et de l’Inde. Sur les 15 étudiants participant au premier programme de janvier, les trois quarts proviennent de pays étrangers.

« Il y a une forte demande dans les pays en voie de développement. Il y a même une pénurie de pilotes dans ces pays-là. Les étudiants de l’Inde et d’Arabie saoudite veulent venir au Canada, où nous avons cette expertise, pour obtenir leur licence de pilote commercial », explique Michael Randall, directeur général du cégep Heritage. 

Un gain pour l’aéroport
Pour l’aéroport de Gatineau, il s’agit là d’une excellente nouvelle puisque tout mouvement aérien sur les pistes correspond à des retombées économiques positives pour les installations aéroportuaires. Le partenariat Heritage-API viendra donc s’ajouter aux quatre autres écoles de pilotage et au centre de parachutisme déjà présents sur le site.

« Les revenus de l’aéroport et ses retombées pour la ville sont basés sur le nombre d’opérations aériennes, que ce soit des mouvements aériens, des étudiants, des compagnies qui s’installent. Une école comme celle-ci a l’avantage de créer beaucoup de mouvements aériens et ça se traduit par des ventes d’essence, de la location de hangars. C’est juste des bonnes nouvelles pour l’aéroport », explique Gilles Lalonde, président du conseil d’administration de l’aéroport exécutif de Gatineau-Ottawa.

On calcule que chaque étudiant dépensera près de 20 000 $ par année dans la région, en s’y installant, pour suivre ces  cours.

Le maire Pedneaud-Jobin, présent à la conférence de presse de lundi matin à l’aéroport, et M. Lalonde ont tous deux laissé entendre que des annonces majeures auraient lieu en 2018 concernant l’arrivée de nouvelles entreprises sur les terrains de l’aéroport. 

« Moi, j’ai des secrets, il y a d’autres projets » (à venir au sujet de l’aéroport) a déclaré le maire aux invités, en cachant ses cartes, au sujet de l’arrivée possible de nouvelles entreprises à l’aéroport.

M. Lalonde a concédé au Droit qu’au moins deux ou trois entreprises devraient s’installer sous peu à l’aéroport en 2018 à cause des ressources aéroportuaires disponibles sur le site.