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Dette accumulée au Cégep de Sherbrooke : « Il faut que les dirigeants soient proactifs », -Philippe Couillard

Article publié par Radio-Canada - Un texte de Geneviève Proulx

Le Cégep de Sherbrooke Photo : Radio-Canada/ICI Estrie/Martin Bilodeau


11 décembre 2017 - S'il n'en tient qu'au premier ministre du Québec, Philippe Couillard, la solution à la dette accumulée du Cégep de Sherbrooke réside dans la mise sur pied de projets.

« La situation du Cégep de Sherbrooke est connue. La ministre de l'Enseignement supérieur, Hélène David, s'est entretenue avec la direction du Cégep. On leur demande d'avoir des projets parce que, jusqu'à tout dernièrement, il n'y avait pas de projet de déposé au ministère de l'Enseignement supérieur pour avoir des fonds spécifiques », a-t-il expliqué au micro de Par ici l'info lundi matin.

À la fin novembre, la direction Cégep de Sherbrooke avait lancé un cri du coeur au gouvernement afin d'obtenir de l'aide pour rétablir sa situation budgétaire. Le maigre surplus de 10 000 $ ne permettra pas de réduire la dette de 400 000 $ que traîne l'établissement. Un rattrapage ad hoc de 800 000 $ a été demandé pour remettre les finances du Cégep sur les rails.

Philippe Couillard soutient que la situation ne touche pas uniquement le Cégep de Sherbrooke. « Pour les cégeps en région, la question de la démographie et de la clientèle, c'est un problème commun. Chez nous, au lac Saint-Jean, il y a un problème plus aigu encore qu'à Sherbrooke et ça a été colmaté avec le recrutement d'étudiants étrangers. Il faut que les dirigeants de cégep soient proactifs et imaginatifs, qu'ils trouvent des solutions et des projets. On va pouvoir avancer comme ça. Les fonds sont disponibles. »

« Je fais la comparaison avec les établissements de mon coin de pays qui ont des difficultés encore plus grandes au niveau de la clientèle. L'établissement s'est déplacé pour aller recruter des étudiants étrangers. S'il n'y avait pas eu ce recrutement, il y aurait eu le même type d'enjeu. La direction fait beaucoup d'efforts, j'en suis persuadé, mais il faut développer des projets », martèle-t-il.

"On va trouver des solutions, on en trouve toujours pour tous les établissements. Il n'y a pas de raison qu'on n'en trouve pas pour Sherbrooke."
Philippe Couillard

 

Pas de retrait des budgets
M. Couillard assure que ce ne sont pas des coupes budgétaires qui ont mis le Cégep de Sherbrooke dans cette situation précaire. « Je le répète pour la 104e fois qu'il n'y a pas eu de retrait des budgets en éducations dans les dernières années, mais une croissance moins rapide pour les deux premières années du mandat et ensuite, les choses se sont rétablies. Il y a eu des injections considérables de budget. »

Le premier ministre soutient que son gouvernement planche sur un nouveau mode de financement des cégeps. « Tout le mode de financement des cégeps est en voie de révision. Lors du budget, on devrait avoir des annonces à ce sujet. On a bien entendu le message des établissements. Je peux vous dire que Mme David prépare quelque chose d'ambitieux. »

Les syndicats s'unissent
Lundi matin, les trois syndicats du Cégep de Sherbrooke (personnel professionnel, enseignant et de soutien) ont uni leur voix pour demander aux députés de l'Estrie ainsi qu'à la ministre David « de prendre les moyens nécessaires pour que le Cégep de Sherbrooke puisse accomplir pleinement son rôle ».

Les syndicats demandent également que le gouvernement du Québec « ne se limite pas à éponger la dette de 364 935 $. Il doit réinvestir pour effacer les conséquences de sa politique d’austérité. Il doit aussi revoir le mode de financement général des cégeps pour mettre fin à leur sous-financement chronique.