Nouvelles

Étudier en français, un grand défi pour les Inuits du Nunavik


Article publié par Le Devoir | Miriane Demers-Lemay -

Photo: Miriane Demers-Lemay Le Devoir
Des étudiants inuits animent une émission de radio en français chaque semaine au Collège Montmorency avec l’animatrice de la Commission scolaire Kativik Caroline Boisclair.

11 novembre 2017  - Étudier en français ou en anglais ? Les Inuits du nord du Québec peuvent poursuivre leurs études collégiales dans l’une des deux langues officielles du Canada, un choix qui peut s’avérer déterminant pour leur avenir.

« Ce sont des survivors, la crème de la crème du Nunavik ! » s’exclame avec fierté Marie-Hélène Morin, conseillère pédagogique au Collège Montmorency, en faisant référence à la poignée d’étudiants inuits du cégep. Les étudiants viennent du Nunavik, un territoire pratiquement aussi grand que l’Espagne situé au nord du Québec, où 83 % des élèves décrochent avant d’avoir terminé leur secondaire.
 
Au Nunavik, la moitié des élèves du primaire et du secondaire étudient en français ; l’autre moitié, en anglais. Mais la proportion des élèves francophones chute au postsecondaire. Au cours des quatre dernières années, la proportion d’Inuits inscrits dans des institutions francophones variait entre 15 et 28 %, selon la Commission scolaire Kativik, qui chapeaute les écoles du Nunavik et encadre les étudiants inuits au cégep et à l’université, « au sud ».
 
Jusqu’en 2015, la majorité des étudiants inuits du secteur francophone du Nunavik allaient au Cégep Marie-Victorin, dans le nord-est de Montréal. « En vingt-trois ans, il y a eu sept diplômés seulement », indique Mme Morin. Un nombre équivalant au nombre de diplômés de l’année 2015 au Collège John Abbott, à Montréal, où étudient la majorité des collégiens inuits du secteur anglophone.
 
Depuis deux ans, la majorité des Inuits « francophones » étudient au Collège Montmorency, à Laval.

Lire la suite