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Hommage Éducation - Merci à Guy Rocher


 

Yvan Perrier
Professeur de science politique au cégep du Vieux-Montréal

29 octobre 2017 - Voilà, c’est fait ! Le cégep du Vieux Montréal a inauguré le 19 octobre denier l’Espace Guy-Rocher. C’est à l’occasion de la semaine de la Citoyenneté, en 2008, qu’a germé dans ma tête l’idée de donner le nom de Guy Rocher à un bâtiment ou à un lieu fixe, sur le terrain du Collège du Vieux Montréal. Pourquoi un tel hommage ? Parce que Guy Rocher a été un membre important de la commission Parent, qui allait proposer rien de moins que la reconfiguration du système scolaire au Québec.

Je tiens à remercier la directrice générale du cégep du Vieux Montréal, Mylène Boisclair, d’avoir repris à son compte l’idée de donner le nom de Guy Rocher à l’agora située derrière le pavillon principal du cégep du Vieux Montréal. Je remercie également la totalité des personnes qui ont adhéré à cette idée.

Il me semble que les cégeps et les autres composantes du système scolaire québécois doivent se doter d’une politique en matière de toponymie. 
Cette politique doit honorer le nom de ces hommes et de ces femmes qui ont joué un rôle « d’innovateurs et d’innovatrices » à l’époque où le Québec commençait à se sortir du duplessisme. 

Réalisons-le, la mort de celui qui avait été le premier ministre du Québec de 1936 à 1939 et de 1944 à 1959 ne signifiait pas une entrée automatique dans la modernisation tous azimuts. Il y avait encore, dans le Québec du début des années 60, des forces hostiles au changement. 

Les membres de la commission Parent ont proposé rien de moins que la démocratisation de l’éducation, la laïcisation des établissements scolaires, l’égalité des chances et toute une panoplie de mesures susceptibles de favoriser la fréquentation scolaire, la plus longue possible, pour celles et ceux qui voulaient faire le plein en éducation. Saviez-vous que Jean Lesage ne voulait rien savoir de la création d’un ministère de l’Éducation ? Au fur et à mesure que les commissaires ont publié les cinq tomes de leur rapport et les recommandations qui les accompagnaient, rien n’allait de soi, rien n’était gagné à l’avance. Les commissaires ont cru dans leur rapport et ils l’ont défendu.

Je suis d’avis que les membres de la commission Parent et certains membres de la classe politique méritent de voir leur nom associé à des édifices, à des espaces ou à des locaux importants dans les polyvalentes, dans les cégeps et dans les pavillons universitaires. Le nom de ces femmes et de ces hommes ne doit pas sombrer dans l’oubli.

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