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Steve Laflamme – Le chercheur d’âme: polar dans le milieu de la lutte


Photo courtoisie, Karrel Aubert

Marie-France Bornais - Dimanche, 9 juillet 2017 -

Professeur de littérature au cégep de Sainte-Foy, Steve Laflamme s’est plongé dans le côté le plus sombre de l’humanité, aux côtés du sergent-détective Xavier Martel, dans son premier roman, Le chercheur d’âme.

Passionné de littérature – et particulièrement de littérature policière – qu’il enseigne d’ailleurs au cégep de Sainte-Foy, Steve Laflamme a imaginé un assassin surnommé le « Chercheur d’âmes ». Chacune de ses victimes est retrouvée le visage ouvert, porteuse d’un message qui cherche à narguer les policiers de l’Unité des crimes majeurs de la SQ.

Xavier Martel, aux prises avec un motif étrange, des références obscures et un modus operandi incompréhensible, fait tout pour lui mettre la main au collet. Il en fait même une affaire personnelle... qui le pousse dans ses derniers retranchements.
Le romancier s’est senti totalement à sa place en choisissant le roman policier pour son premier roman, bien qu’il ait déjà écrit du roman fantastique. « J’ai écrit la première ligne... et j’avais le sentiment d’être chez moi, tout à coup. Je savais que c’était dans ce genre que j’allais m’épanouir », explique-t-il.
« Idées tordues »

Il lui a fallu quatre années pour rédiger ce roman, un processus qu’il qualifie de « satisfaisant du début à la fin ». « Ça a confirmé que c’est le genre dans lequel j’ai envie d’écrire. J’ai ces idées tordues qui ont besoin de prendre forme ! »
Avec ce roman, il souhaitait aborder deux thèmes principaux : les meurtriers en série et le monde de la lutte. « J’ai beaucoup lu sur les meurtriers en série, c’est quelque chose qui m’a beaucoup intéressé. J’ai vu ce phénomène sous plusieurs angles et je le trouve fascinant parce qu’encore aujourd’hui, on ne sait pas l’expliquer. Il y a quelque chose d’impalpable là-dedans que je voulais aborder. »
Il s’est intéressé de près à la psychologie des personnages. « On voit beaucoup les antécédents du meurtrier en série, ce qui l’a façonné, ce qui l’a amené à devenir comme il est. Je voulais qu’il soit un personnage enraciné, pour qu’on comprenne pourquoi il agit comme il agit. »

Violence chorégraphiée
Il est également question de l’univers de la lutte professionnelle dans le roman. « Comme tous les ti-gars de ma génération, on est tous tombés là-dessus dans les années 1980. J’ai découvert un monde dont les coulisses sont très glauques. Il y a des drames et des tragédies qui arrivent dans cet univers et je trouvais que c’était un terreau propice au roman policier, car il est plein de déviances de toutes sortes. »
La violence chorégraphiée qu’on y voit, ajoute-t-il, cache aussi une violence authentique. « C’est très territorial. Ce sont des émotions très primaires qui sont évoquées dans cette discipline et je me demande pourquoi cet univers existe encore et pourquoi c’est aussi populaire aujourd’hui. »

Steve Laflamme est né à Saint-Félicien au Lac-Saint-Jean.

Il enseigne la littérature au cégep de Sainte-Foy et il est papa de deux jeunes enfants.

Steve Laflamme Le chercheur d’âme Les Éditions de l’Homme 464 pages
EXTRAIT
« J’ai du nouveau de mon côté, annonça Savary quand Martel regagna l’Échiquier. J’ai peut-être trouvé la signification de ce que le tueur a tatoué sur les épaules d’Élise Jacobi. Si le fait qu’elle revenait d’une soirée de lutte a de l’importance, le tueur désigne peut-être Johnny Doyle et Bobo Brazil. Bobo Brazil était un lutteur noir du milieu du XXe siècle. En 1962, il avait remporté le titre de la National Wrestling Alliance. Et la NWA avait refusé de lui attribuer le titre en raison de la couleur de sa peau. »
— Steve Laflamme, Le chercheur d’âme