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Cégeps - Une rentrée en demi-teinte


27 août 2016 | Claude Lafleur - Collaboration spéciale | Article publié par Le Devoir.com

« Au quotidien, ce dont on a surtout besoin, ce sont des ressources pour le fonctionnement », résume Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps.
 

Ce texte fait partie d'un cahier spécial.

L’année dernière, la rentrée dans les cégeps s’est faite à l’ombre du renouvellement des conventions collectives du secteur public. Mais voilà qu’on peut espérer que ce réseau, qui fêtera sous peu ses 50 ans, aura enfin la chance de se développer à nouveau.

« La rentrée scolaire dans le milieu collégial n’est jamais calme puisqu’il y a toujours des enjeux, observe Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps. Mais on se réjouit de savoir que la négociation est derrière nous. »

Soulignant que le collégial est un milieu de concertation et de travail en équipe, M. Tremblay ajoute que « lorsqu’on peut compter sur des gens qui se concentrent sur le service aux étudiants — parce qu’il n’y a pas d’autres enjeux qui viennent les perturber — c’est toujours une bonne nouvelle pour nous, gestionnaires du réseau. »

Il rappelle cependant que ce ne sont pas des années faciles pour le réseau collégial : « N’oublions pas qu’on a subi 175 millions de dollars de compressions au cours des cinq dernières années, rappelle-t-il. On s’en ressent donc énormément puisque ces compressions ont encore et toujours d’énormes impacts. »

Un régime de négociations à repenser

En outre, le p.-d.g. de la Fédération des cégeps se désole qu’un dernier groupe d’employés ne soit pas encore parvenu à conclure une entente collective avec le gouvernement. Il s’agit des 700 professionnels des cégeps, membres du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), qui assurent une foule de services directs aux étudiants, notamment en orientation et en aide psychologique et pédagogique.

« Nous avons un régime de négociations très curieux au Québec, énonce Bernard Tremblay. Pourquoi ? Parce qu’une grande partie des négociations du secteur public est centralisée au Conseil du trésor, alors que ce sont les employeurs comme nous qui en subissent les conséquences. »

C’est ainsi que les professionnels des cégeps exercent des moyens de pression depuis la rentrée. « C’est dire que nous allons subir ces moyens de pression sans pouvoir ne rien y faire, déplore M. Tremblay. Et nous n’avons aucun moyen pour faire avancer la négociation. C’est un contexte pour le moins frustrant à vivre », exprime-t-il.

« À mon avis, le régime de négociations mériterait une révision importante, poursuit-il, puisqu’il comporte beaucoup d’inconvénients pour les organismes publics qui ont à offrir les services. »

Réinvestissements dans les cégeps

Par contre, les directions des collèges se réjouissent des investissements que les gouvernements de Québec et d’Ottawa s’apprêtent à réaliser, notamment dans les infrastructures. « Comme nous le voyons dans le cas de nos routes, il est important de garder un équilibre entre les investissements associés aux infrastructures et ceux associés au fonctionnement, résume Bernard Tremblay. Nous savons que de laisser nos installations sans mises à niveau, ça nuit grandement aux services. »

« Mais c’est sûr qu’au quotidien, ce dont on a surtout besoin, ce sont des ressources pour le fonctionnement, poursuit-il. À cet effet, on est toujours en attente et on espère que M. Couillard — qui se dit le “premier ministre de l’Éducation” agira en conséquence. À vrai dire, nous sommes encore très loin de ce dont on a besoin pour un fonctionnement optimal des cégeps. »

Ce qu’attendent en outre et « avec impatience » les directions des cégeps, ce sont les sommes que le gouvernement fédéral a annoncées dans le cadre de son Fonds d’investissement stratégique dédié à l’enseignement supérieur et à la recherche, rapporte M. Tremblay. « Difficile pour nous de savoir à quoi nous en tenir puisqu’il faut aussi que s’ajoutent des sommes complémentaires provenant d’autres sources. Nous attendons donc les résultats du programme fédéral en concertation avec le gouvernement du Québec. »

Vers un Conseil des collèges ?

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