Articles

Déménagement de la Fédération des cégeps

Bernard Tremblay, PDG, partage sa vision sur l’avenir du réseau

La Fédération des cégeps a depuis peu déménagé ses bureaux à la Place Dupuis. Comptant plus de 50 ans d’existence, l’organisation s’est vue évoluer pendant 41 ans dans ses anciens locaux sur Crémazie.

Par Geneviève Lemay, rédactrice, Portail du réseau collégial

Nous avons eu la chance de nous entretenir avec Bernard Tremblay, président-directeur général de la fédération, sur le pourquoi de cette relocalisation. À quelques mois de son départ à la retraite, M. Tremblay saisit l’occasion pour livrer, en toute humilité, sa vision sur l’avenir du réseau.

Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps

 

Un déménagement pour mieux innover

La relocalisation des bureaux de la fédération a plus d’un motif. Premièrement, celui de moderniser la façon de travailler — initiative nécessaire à toute organisation en 2024.

Comme le mentionne M. Tremblay : « La pandémie nous a amenés à réfléchir sur l’organisation du travail. Maintenant que nous utilisons un modèle hybride, nous souhaitons offrir davantage de solutions 2.0 à nos gestionnaires et nos équipes. Les nouveaux locaux nous permettent d’être encore plus flexibles dans notre réponse aux besoins évolutifs du personnel ».

En plus du modèle de travail hybride à 1 journée en présentiel obligatoire par semaine, la fédération offre désormais des espaces axés sur la collaboration. Les lieux permettent autant de se réunir dans des zones collaboratives ouvertes que de travailler dans des bureaux fermés. 

« Notre plus grand souci reste celui d’offrir un format dans lequel tous et toutes se sentent bien », affirme M. Tremblay en évoquant les raisons du déménagement. Il poursuit en soulignant que « la valeur de bienveillance, au cœur de l’organisation, nous anime à créer un lieu d’accueil optimal pour [les] équipes. »

Une vision d’autonomie pour la Fédération des cégeps

Au fil de ses 50 ans d’activité, la fédération a su démontrer son autonomie, notamment via la mutualisation efficace d’un nombre important de besoins communs chez ses membres. 48 cégeps sur l’ensemble du territoire québécois, qui, rappelons-le, adhèrent à la fédération de manière volontaire.

Selon M. Tremblay, c’est plus précisément l’autonomie  du réseau des cégeps qui devrait être valorisée. Cela permettrait à l’organisation d’intervenir avec plus de vigueur dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre et devenir un levier de performance encore plus puissant pour le développement du Québec.

« Le Québec a connu un taux élevé de chômage pendant longtemps. Le système d'enseignement supérieur s’est modelé pour former les chômeurs plutôt que les travailleurs. Il est dans l'intérêt de tous d’ajuster le tir et former des travailleurs qui souhaitent se requalifier à mi-parcours, par exemple. Nous devons former plus rapidement et plus efficacement ces travailleurs désireux de progresser dans leur carrière, pour ainsi favoriser leur rétention sur le marché du travail. »

Un réseau, plusieurs défis

À la barre de la Fédération des cégeps depuis 2015, M. Tremblay a vu l’organisation ainsi que le réseau des cégeps faire face à plusieurs défis avec brio. C’est d’ailleurs ce qui lui permet d’anticiper un avenir brillant où ces deux entités mettent à profit leur agilité.

Au commencement de 2024, quels sont les grands défis qui se dessinent à l’horizon? Selon le président-directeur général, « le défi majeur reste la cohésion. Au sein de ce grand réseau de petits établissements, il est primordial d’assurer que chaque membre sente qu’on l’écoute, mais aussi qu’on agit en son intérêt en tout temps ».

Parmi les autres défis répertoriés, on retrouve:

  • l’adaptation continue de l’environnement d’enseignement
  • la santé mentale du personnel et des clients
  • le renforcement de la maîtrise du français chez les plus jeunes générations
  • l’accès au logements pour étudiants

M. Tremblay met aussi en lumière le défi du contexte de centralisation. « Étant l’une des rares organisations à gouvernance locale décentralisée, nous gagnons à résister devant la centralisation. Nous gagnons à être de plus en plus autonomes pour offrir un soutien grandissant au réseau ».

Écouter davantage pour répondre adéquatement

Grâce à son observation juste et objective du réseau, M. Tremblay nous permet de constater combien nécessaire reste l’écoute active. Cette valeur centrale, palpable dans toutes les différentes sphères professionnelles du réseau, est déterminante dans l’identification des défis et d'autant plus dans le suivi des solutions déployées.

Symbole d’un réseau solidaire, la Fédération des cégeps salue la participation de ses membres dans ses efforts axés sur l’innovation, la reconnaissance et l’ouverture.