Nouvelles

Un peu d'espoir, s'il vous plaît

Chronique de Marc Cassivi - La Presse.ca

Fiston « rentre » au cégep à l'automne. Je mets des guillemets parce que sa rentrée risque d'être virtuelle ou hybride. Même si au rythme où vont les choses en général, et la vaccination en particulier, je peine à comprendre pourquoi il ne se retrouverait pas à temps plein sur les bancs d'école à la fin août.

Il y a pourtant des établissements d'enseignement supérieur qui ont déjà signifié à leurs étudiants que leur présence ne serait pas requise ni souhaitée à temps plein à la rentrée. Je me demande quel intérêt ils ont à déclarer ça maintenant, à trancher la question alors que leurs étudiants ou futurs étudiants commencent ou s'apprêtent à être vaccinés. N'est-ce pas contre-productif, et surtout, prématuré ?

Je lisais le dossier de ma collègue Josée Lapointe, qui a interviewé huit finissants du cégep ayant traversé tant bien que mal les 14 derniers mois. Certains ont passé plus de la moitié de leurs études collégiales à la maison. On leur avait promis qu'ils seraient en classe au moins une journée par semaine. Certains ont à peine mis les pieds au cégep depuis mars 2020. Cette étape de leur cheminement scolaire a été plus ou moins sacrifiée à la pandémie. Du moins dans sa forme habituelle et souhaitable.

Je lisais leurs témoignages et j'en avais les larmes aux yeux. Leur santé mentale et physique a été mise à l'épreuve. Certains ont vécu des épisodes d'anxiété ou de dépression, d'autres ont dû renoncer à un voyage de fins d'études qui avait motivé leur inscription à un programme particulier. Plusieurs ont dû fêter leurs 18 ans seuls, sans leurs amis. Contraints à espérer le jour où ils pourront faire une première sortie dans un bar.

C'est le début de leur âge adulte qui est resté en suspens. Un âge où les expériences collectives nous construisent tous.

Lire la suite