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Sherbrooke - Une hausse de salaire réclamée par le personnel de soutien du Cégep

Article publié par La Tribune - Tommy Brochu

« En 13 ans, j'ai été augmenté de 1,59 $ de l'heure au total », déplore le seul peintre du Cégep de Sherbrooke, Luc Marcoux, l'un des cinquante manifestants présents devant l'établissement, réclamant que le gouvernement règle la situation.

« Ça ne fait pas des gros salaires. À toutes les négociations, on s'appauvrit. Ça n'a pas d'allure, il faut que ça change maintenant. Le chômage est à veille de nous rejoindre », dit celui qui a vu fondre son pouvoir d'achat au cours des années.

« Quand je suis arrivé, je gagnais 19,98 $ et là je suis à 21,57 $, poursuit-il. Si on compare avec le privé, ils gagnent jusqu'à 30 $ l'heure. »

Pourquoi demeure-t-il au Cégep? « Ici, tu es certain d'avoir ta job, répond-il. Tu es ici de 8 h à 16 h. Je ne veux pas me casser la tête à savoir où je vais travailler ou si je vais travailler. Je travaille 12 mois par année alors qu'avant, je travaillais six à huit mois par années. »

La présidente de la Fédération du personnel du soutien de l'enseignement supérieur (FPSES-CSQ), Valérie Fontaine, affirme que cette situation n'est pas exceptionnelle. « Il y a cette fameuse fausse croyance que nous, les employés de l'État, on est gras dur. Ce n'est pas le cas du tout. Surtout chez le personnel de soutien. On vit de la précarité, les postes sont à temps partiel, les augmentations de salaire sont quasi-inexistantes. Les augmentations de salaire dans le secteur public ne se traduisent pas par des cinq ou six pour cent par année. C'est juste l'augmentation de la vie, et encore », estime-t-elle.

Demandes

Mme Fontaine affirme qu'une impasse persiste aux deux tables de négociation. Le gouvernement du Québec a déposé ses demandes en décembre 2019, les négociations sont donc en cours depuis un an. « Le gouvernement ne veut pas bouger. Ils nous ont mis un cadre financier strict et on doit s'en tenir à ça. Mais pour le personnel de soutien de la Fédération — donc 4800 membres environ —, ils nous laissent 540 000 $ à se répartir. Ce n'est rien. On ne peut rien améliorer avec cet argent. On n'est pas en mesure de faire des changements appropriés dont le personnel de soutien a besoin actuellement », décrit-elle.

Le président-directeur général de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay, pense que tout le monde a bien hâte que les négociations soient terminées. « L'histoire des 30 dernières années nous prouve que ça prend un certain temps de négocier dans le secteur public pour en arriver à une entente qui sera, on l'espère, à bénéfice mutuel », analyse-t-il.

À ce stade-ci, M. Tremblay ne sent pas d'impasse du côté de la table impliquant sa fédération. « On a hâte que les négociations se terminent, mais en même temps, ça implique de longues discussions pour passer au travers des enjeux », dit-il, rappelant que les conventions collectives des collèges ont plus de 40 ans et qu'elles comportent plusieurs centaines de pages.

« On parle pour 48 cégeps, continue-t-il. Il y en a de 600 étudiants, d'autres de 8000 étudiants. On réfléchit à une entente nationale qui couvre toutes ces réalités et qui doit s'appliquer dans toutes ces réalités. »

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