Nouvelles

Des visites qui soulèvent des craintes dans les cégeps

Article publié par Le Devoir.com

Les visites respectent les directives de la Santé publique, selon les cégeps.
Photo: Catherine Legault Archives Le Devoir
Marco Fortier

1 avril 2020- Fermés pour cause de pandémie, les cégeps offrent aux professeurs et aux étudiants la possibilité de revenir chercher leur matériel scolaire, même dans l'île de Montréal et en Estrie. Cette mesure suscite des craintes au sein de la communauté collégiale, déjà divisée au sujet de la poursuite de la session par l'enseignement à distance.

« On ferme les écoles, les commerces et les entreprises, le Québec est en pause, mais on permet aux gens de revenir chercher leurs effets personnels au cégep. Ça n'a pas de sens », s'insurge un professeur qui a demandé à garder l'anonymat. Il ne se sent pas en sécurité dans son cégep de Montréal qui permet aux étudiants et au personnel de revenir sur place.

Le débat fait rage dans les cégeps qui ouvrent leurs portes pour permettre de récupérer « du matériel personnel absolument nécessaire ». Cette mesure fait-elle passer la réussite de la session avant la santé publique ? Le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur a interdit la récupération de matériel dans les écoles primaires et secondaires de Montréal et de l'Estrie — dans l'épicentre de la pandémie — mais pas dans les cégeps.

« Ça se fait de façon très organisée, avec des plages horaires et un nombre limité d'étudiants à la fois », explique Judith Laurier, porte-parole de la Fédération des cégeps.

« On dit aux gens que l'école reprend, alors ils ont besoin de leur ordinateur portable et de leurs manuels », ajoute-t-elle.

Les gens doivent prendre rendez-vous avant de se présenter. Ils ont peu de temps sur place — une dizaine de minutes. Distance de deux mètres entre chaque personne, lavage de mains obligatoire, interdiction à ceux ayant voyagé ou présentant des symptômes de la COVID-19, les visites respectent les directives de la Santé publique, selon les cégeps.

Comme à l'épicerie

Les syndicats d'enseignants sont d'accord pour permettre l'accès aux cégeps dans la mesure où les visites sont encadrées. « On peut aller à l'épicerie, mais on doit attendre à l'entrée, garder une distance de deux mètres et se laver les mains. Même chose pour les cégeps. Si on est un service essentiel, il nous faut du matériel », dit Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec (FNEEQ-CSN).

Lucie Piché, présidente de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), insiste pour que l'opération se fasse dans l'ordre, surtout dans les gros collèges, comme Sainte-Foy par exemple, qui compte quelque 6000 étudiants.