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Reconduire le volet «Diplômés du Québec»

Opinions - Un texte de Fatima Houda-Pepin - Journal de Montréal
 

17 juillet 2019 - Ainsi le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI), Simon Jolin-Barrette, a suspendu temporairement le volet « Diplômés du Québec » du « Programme de l’expérience québécoise » (PEQ), du 10 juillet au 1er novembre prochain.

Ce programme permettait à des étudiants étrangers inscrits dans un cégep ou une université en vue de l’obtention d’un diplôme de présenter une demande de sélection permanente au MIDI pour immigrer au Québec.

Très mauvais signal

Il s’agit ici d’une clientèle des plus recherchées au Canada et dans le monde. Le Québec envoie un très mauvais signal.

Pourtant, il peine à attirer et à retenir les meilleurs talents, afin de créer, chez nous, des emplois payants, à forte valeur ajoutée et de stimuler la recherche et le développement dans les différentes sphères de notre économie.

Il en va de la qualité des immigrants que nous accueillons, de leurs compétences et de leur capacité d’adaptation à la société québécoise et ses institutions.

S’il y a un segment de notre immigration qui présente ces caractéristiques et qui a les meilleures chances de s’intégrer, c’est bien celui des étudiants internationaux.

Ils sont jeunes, qualifiés, diplômés du Québec, parlant français et connaissant la société québécoise pour y avoir vécu.

Dans le contexte de l’économie du savoir, les pays occidentaux, qui composent difficilement avec le vieillissement de leur population, sont dans une compétition effrénée pour l’attraction de ces cerveaux.

Au Québec, nous les avons à la portée de la main. Ils sont formés dans nos collèges et nos universités et nous leur disons : « Allez voir ailleurs ! »

Un apport positif

Depuis des années, les universités québécoises ont compris que c’est payant pour le Québec de les attirer et pris les moyens d’aller les recruter à l’étranger.

1. Ils contribuent, de façon significative, au financement de nos universités, dont une partie substantielle de ces revenus va au ministère de l’Éducation du Québec ;

2. Ils paient eux-mêmes tous les frais et tarifs reliés à leur éducation et à leur séjour au Québec ;

3. Ils enrichissent nos milieux académiques, notre marché du travail et notre société par leur apport culturel, linguistique, scientifique et économique ;

4. Ils détiennent des diplômes reconnus au Québec. Fini les tracas des équivalences qui durent des années ;

5. Ils comblent la pénurie de main-d’œuvre et créent, souvent, leurs propres emplois et leurs entreprises ;

6. Ils contribuent à augmenter notre richesse collective.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, le gouvernement du Québec a innové, en 2010, en introduisant un Programme de l’expérience québécoise (PEQ), une voie rapide pour accueillir les travailleurs temporaires et les étudiants internationaux comme immigrants.

De 2011 à 2015, près de 11 000 certificats de sélection du Québec ont été délivrés dans cette catégorie. Mais le Québec est loin d’égaler l’Ontario pour attirer les talents du monde entier.

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