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Bioéconomie: remèdes prometteurs pour la planète

Un texte de Brigitte Trahan - Le Nouvelliste
 

On aperçoit ici le directeur d'Innofibre (Cégep de Trois-Rivières), Jean-Philippe Jacques.

TROIS-RIVIÈRES — Des solutions, pour la planète, il y en a. Les produits thermoformés faits de fibres cellulosiques, par exemple, finiront par «remplacer tout ce qui est emballages de plastique», raconte Jean-Philippe Jacques, directeur d’Innofibre. L’avantage de ces produits, c’est qu’on les développe à partir de la fibre cellulosique, la même fibre qu’on va prendre pour développer du papier», explique-t-il. En d’autres mots, la solution au problème des emballages de plastique à usage unique se trouverait dans la forêt.

La création d’agents barrières au gras et à l’eau pour imperméabiliser ces emballages écoresponsables fait également partie de la recherche scientifique. Éventuellement, on pourra donc dire adieu, par exemple, aux polluantes barquettes en styromousse dans lesquelles sont emballés les aliments vendus au supermarché.

Les produits en plastique sont tellement présents et abondants dans les océans du monde, actuellement, qu’ils sont non seulement présents dans l’estomac des oiseaux et des poissons, mais on en retrouve également sous forme de microparticules dans la chair des poissons. Or, les humains consomment ces mêmes poissons. Ces graves problèmes environnementaux semblent insurmontables, mais il y a plus d’espoir qu’il n’en paraît.

Le Forum innovation sur la bioéconomie au Québec s’est amorcé, lundi, par une journée spéciale sur les innovations en matière de produits cellulosiques, une spécialité développée par Innofibre. Le forum se déroule à Trois-Rivières jusqu’à mercredi et regroupe des industriels et des scientifiques de partout au Québec et de l’étranger.

Mohammed Benyagoub, président et directeur général du Consortium de recherche et innovations en bioprocédés industriels du Québec (CRIBIQ), l’organisme à l’origine de ce forum, estime que la bioéconomie représente une des réponses à la crise environnementale planétaire.

Des stratégies en bioéconomie se développent dans plusieurs pays et elles seront «en parfaite cohésion et en harmonie avec les autres stratégies développées et mises en place par le gouvernement sur les changements climatiques, sur l’enfouissement des résidus» et autres problèmes environnementaux, souligne le p.d.g. du CRIBIQ. «La bioéconomie, un concept né au début des années 2000, est au cœur de tout ce qui est prévention de la pollution», dit-il.

Elle vise à valoriser principalement les ressources agricoles, forestières, maritimes et résiduelles. «Aujourd’hui, les gens en agriculture travaillent seuls; les gens de foresterie travaillent seuls; le secteur des matières résiduelles travaille seul; le secteur maritime travail seul. Or, la tendance, dans le monde actuellement, c’est d’intégrer tout ça dans le cadre d’une seule stratégie», explique-t-il. Bref, tout ce beau monde cessera de travailler en silo.

Même si le Canada accuse un léger retard dans le développement d’une stratégie en bioéconomie, plusieurs initiatives existent déjà. Il y a des endroits où l’on produit de l’énergie à partir de biométhanisation, «beaucoup d’autobus roulent au biodiesel. On peut parler du pôle agroalimentaire à Saint-Hyacinthe qui est rendu un chef de fil mondial dans tout ce qui est transformation alimentaire et développement de nouveaux produits bioalimentaires. Il y a une tendance du côté du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie, des Îles-de-la-Madeleine vers un pôle maritime très fort et la transformation des produits de pêche. Alors aujourd’hui, on veut réunir tous les acteurs», dit-il, car le but est «de montrer une feuille de route au gouvernement pour une stratégie commune autour de la bioéconomie», dit-il.

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