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Refuser le pessimisme environnemental


 

 

Un texte Yanick Binet, Professeur de philosophie au collège Lionel-Groulx - Le Devoir de philo/Histoire

 

22 juin 2019 - Le pessimisme est en vogue de nos jours. On annonce que le réchauffement climatique et la destruction des écosystèmes multiplieront les catastrophes, menaçant notre civilisation et même la survie de l’humanité. Confrontés à la perspective d’un effondrement, les humains semblent pourtant ne rien faire, ou si peu. Notre société vivrait un déclin qui risque de l’emporter.

Steven Pinker refuse cette idée. Selon ce professeur en psychologie expérimentale de Harvard, qui a publié, notamment, La part d’ange en nous et Le triomphe des Lumières, les choses vont en fait bien mieux qu’avant. Le monde progresse grâce à des forces qui sont encore à l’oeuvre. L’humanité n’a jamais été aussi outillée pour faire face aux problèmes auxquels elle est confrontée. Il n’y aurait donc pas de raison d’être défaitiste.

Les choses vont mieux qu’avant

Pour poser un jugement valable sur notre société actuelle, il faut revenir aux faits, dit Pinker. Or ceux-ci pointent sans équivoque vers un progrès. La violence sous toutes ses formes (guerres, meurtres, terrorisme, peine de mort, violence domestique) recule. Le produit intérieur brut (PIB) mondial s’est multiplié par 100 depuis 200 ans. La démocratie et les droits de la personne se répandent. Le niveau d’éducation s’accroît. On vit plus longtemps et en meilleure santé, etc. Bref, les idéaux du siècle des Lumières semblent être en grande partie réalisés.

Nous devrions nous sentir privilégiés. Pourtant, la morosité règne. C’est que ces avancées font maintenant partie d’une normalité qu’on remarque à peine, trop occupés que nous sommes par ce qui ne va pas. L’esprit humain étant programmé pour se concentrer sur les problèmes, nous oublions le chemin parcouru.

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