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Jeu-questionnaire de la rentrée sur les cartes de crédit étudiantes

Chronique de Stéphanie Grammond -La Presse
19 août 2018 - Je me réjouis pour les élèves qui rentrent au cégep cette semaine. Pour la première fois, les institutions financières n’auront pas le droit d’installer leurs stands sur les campus pour vendre des cartes de crédit.

Le projet de loi 178 adopté par Québec, au début de juin, interdit la sollicitation pour du crédit dans les établissements préuniversitaires. Au lieu de succomber à la première offre, les élèves devront maintenant faire leurs devoirs à tête reposée avant de choisir leur première carte de crédit.

Voici quelques questions jeu-questionnaire pour ceux qui magasinent une carte de crédit étudiante…
1. Y a-t-il un âge minimum ?

Pour obtenir sa propre carte de crédit, il faut avoir atteint la majorité, c’est-à-dire 18 ans au Québec. À cet âge, la carte de crédit devient un outil transactionnel très utile pour faire des réservations au téléphone ou des achats en ligne.

2. Est-ce que les ados peuvent avoir une carte de crédit quand même ?
Avec certaines institutions financières, les parents peuvent être cosignataires d’une carte avec leur enfant de 14 ans et plus, tout en fixant une limite de dépenses. Cela peut être utile si l’enfant voyage seul. Elle permet aussi aux parents d’initier leur progéniture au crédit, dans un environnement contrôlé. Toutefois, cette formule ne permet pas à l’ado de se bâtir un dossier de crédit, car les parents demeurent responsables du paiement du compte.

3. Comment fixer la limite de crédit ?
Avec les cartes étudiantes, la limite de crédit est généralement de 500 $, ce qui est bien suffisant pour faire ses premières armes. La règle d’or est de faire son budget et de ne jamais dépenser de l’argent que l’on n’a pas dans son compte de banque. Ce n’est pas parce que vous avez une toute nouvelle carte de crédit que vous avez plus d’argent dans vos poches.

4. Comment éviter de payer des intérêts ?
Il n’y a qu’une seule façon : il faut rembourser AU COMPLET votre solde à la fin de chaque période de facturation. Sinon, les intérêts de 20 % seront facturés sur l’ensemble de vos achats à partir du jour de la transaction. Par exemple, si vous achetez un ordinateur de 800 $ et que vous remboursez 750 $ à l’échéance, vous paierez des intérêts sur 800 $ et non seulement sur les 50 $ manquants.
Mon astuce : n’attendez pas la fin du mois pour rembourser votre solde. Allez sur l’internet et remettez votre carte à zéro toutes les semaines ou après un gros achat.

5. Peut-on retirer de l’argent avec sa carte ?
Il est possible d’obtenir une avance de fonds avec sa carte de crédit. Mais ce n’est pas une bonne idée. Primo, il y a des frais pour le retrait (ex. : 4 $). Secundo, les intérêts s’appliquent dès le moment du retrait, contrairement aux achats qui bénéficient d’un délai de grâce d’au moins 21 jours. Tertio, le taux d’intérêt est encore plus élevé (ex. : 23 %).
Petit truc : si vous avez besoin d’argent comptant, rapido, faites plutôt un retrait auprès d’un commerçant en même temps qu’un achat. Il n’y a aucuns frais.

6. Peut-on faire seulement le paiement minimum ?
Non ! C’est un plan pour avoir des dettes éternellement ! Reprenons l’exemple de l’ordinateur de 800 $. Si vous payez seulement le minimum de 3 % par mois, il vous faudra plus de neuf ans pour vous débarrasser de cette dette. Au final, l’ordi aura coûté 666 $ d’intérêts, selon le calculateur du site internet Tes Affaires.
Mon conseil : si vous avez besoin d’emprunter pour financer vos études, la carte de crédit n’est pas la solution. Demandez plutôt un prêt étudiant garanti par le gouvernement qui ne coûte aucun intérêt durant vos études.

7. Comment se bâtir un bon dossier de crédit ?
Le dossier de crédit est comme le bulletin financier des consommateurs. Il retrace toutes les habitudes de paiement des sept dernières années. Pour avoir une bonne note, il faut toujours payer ses comptes avant l’échéance. Ne passez pas tout droit, même si ce n’est que de quelques jours. Ne laissez pas traîner un solde impayé, même si ce n’est que de quelques dollars. Des trucs pour gagner des points ? Payez votre solde au complet, n’utilisez pas votre limite de crédit au complet, ne multipliez pas les cartes et les prêts…

8. Quels sont les petits extras des cartes étudiantes ?
La plupart des cartes étudiantes permettent de doubler la garantie du manufacturier sur les produits que vous achetez avec votre carte. Elles offrent aussi la protection contre le bris ou le vol des achats durant 90 jours. Pratique si vous vous assoyez sur vos lunettes flambant neuves.

9. Quelles sont les meilleures cartes étudiantes ?
Optez pour une carte qui ne prélève aucuns frais annuels. Si vous pouvez obtenir des rabais et des récompenses en plus, c’est tant mieux. Mais ne vous laissez pas entraîner dans la surconsommation par les programmes de récompenses des cartes de crédit qui vous donnent des points ou des milles si vous payez à crédit.

Cela dit, la carte MasterCard BMO SPC Remises est un excellent choix. Contrairement aux cartes étudiantes d’autres institutions, elle verse une « vraie » remise de 1 % sur tous les achats, sans plafond ou autres attrapes. En plus, avec le programme de fidélisation SPC, les étudiants ont droit à des rabais de 10 à 15 % dans plusieurs magasins (ex. : Forever 21, Aldo).

La carte Remise pour étudiants Visa Desjardins est un peu moins payante : elle offre une remise en argent de 0,5 % sur la plupart des achats (1 % sur les achats avec la technologie sans contact et les prélèvements automatiques avec des fournisseurs de services). Mais elle est assortie de quelques rares avantages, comme une assurance pour le bris ou la perte du téléphone cellulaire ou de la tablette numérique, un accès gratuit au pointage de crédit pour les 18-25 ans, et une assurance pour les trois premiers jours de vos voyages.

Et bien sûr, c’est une coopérative du Québec !