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Changer de vie grâce aux nouvelles technologies

Article publié par Le Devoir.com - Karl Rettino Parazelli



Après 14 années passées dans le domaine des piscines creusées, Sébastien Gagné a entrepris un véritable virage professionnel en devenant programmeur après des études en informatique.
Photo: Valérian Mazataud

11 août 2018 - Robotisation, intelligence artificielle, objets connectés : les nouvelles technologies obligeront à terme des milliers de travailleurs à acquérir de nouvelles compétences en cours de carrière pour suivre le rythme ou profiter de la manne. Dans ce quatrième et dernier article sur les visages de la révolution numérique, profiter des nouvelles technologies pour changer de vie.

Quand on observe Sébastien Gagné dans son nouveau lieu de travail, portant chemise et veston devant l’un des écrans d’ordinateur de ce grand bureau à aire ouverte du boulevard Saint-Laurent, on a du mal à imaginer qu’il y a trois ans à peine, il travaillait avec une perche de piscine plutôt qu’une souris.

À 33 ans, il est aujourd’hui programmeur au sein de Mango, une compagnie de développement de logiciels et d’applications mobiles établie dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville. Un changement de cap complet.

« J’ai 14 ans d’expérience dans le domaine des piscines creusées, dit-il pour résumer son expérience professionnelle. J’ai fait ça depuis que j’ai 18 ans. »

Pendant 10 ans, il a remplacé et réparé des toiles, pour ensuite construire des piscines sur la Rive-Nord de Montréal. « Je m’en ennuie encore un peu, admet-il. Tu travailles seulement quand il fait beau, six mois par année. Il y a quand même de gros avantages, sauf que tu vis six mois riche, six mois pauvre. »

À l’époque, il aime son travail, mais en 2015, la maladie le frappe : son médecin lui apprend qu’il a un cancer de la moelle osseuse. Affaibli, il se concentre sur l’entretien des piscines pour effectuer des tâches moins exigeantes physiquement, mais il peine à garder le rythme.

Puis, sans s’y attendre, il reçoit un appel d’Emploi-Québec, qui lui propose de se réorienter après avoir touché du chômage pendant plusieurs années. « J’ai été surpris, mais je suis entré dans l’engrenage et je me suis laissé porter pour voir où ça allait me mener. »

Choix d’avenir

Après quelques rencontres d’orientation pour cerner ses intérêts, on lui propose plusieurs avenues, y compris celle de devenir réparateur de télévisions et de lecteurs de vidéocassettes, raconte-t-il. Il opte finalement pour un domaine plus prometteur en s’inscrivant en informatique au collège Bois-de-Boulogne, où il découvre la programmation.

« Je connaissais zéro. Je n’avais jamais touché à ça, je ne savais même pas c’était quoi. »

Il s’inscrit d’abord à un cours d’introduction à la programmation et fait ensuite le grand saut en entamant une attestation d’études collégiales (AEC). « Je pouvais dormir trois heures par nuit pour étudier et avoir de bons résultats, parce que je voulais absolument me réorienter, se souvient-il. Charrier une brouette de béton, ça ne me dérangeait pas quand j’avais 18 ans, mais je commençais à la trouver pas mal plus pesante. Je me disais qu’un travail de bureau, ce serait plus simple. »

Je pouvais dormir trois heures par nuit pour étudier et avoir de bons résultats, parce que je voulais absolument me réorienter, se souvient-il. Charrier une brouette de béton, ça ne me dérangeait pas quand j’avais 18 ans, mais je commençais à la trouver pas mal plus pesante. Je me disais qu’un travail de bureau, ce serait plus simple.

— Sébastien Gagné

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