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Brigitte Bourdages, une femme d'action et de défis

Cynthia Giguere-Martel, L'Express

Brigitte Bourdages se sent privilégiée d'être à la tête du Cégep de Drummondville.
©Photo - Ghyslain Bergeron

11 septembre 2017 - En 2011, lorsqu'elle est entrée en fonction, on avait dit à Brigitte Bourdages que jamais le cap des 2000 étudiants ne serait dépassé au Cégep de Drummondville. Et pourtant, ils sont actuellement 2386.

C'est à force de défis et d'innovations que Mme Bourdages et toute l'équipe du collège ont réussi à déjouer ce pronostic.

"Les efforts que nous avons mis en ce qui a trait au recrutement d'étudiants nous ont beaucoup aidés et ce n'est pas le cas de tous les cégeps au Québec."
Brigitte Bourdages

 

«On approche des 2400 étudiants et pour moi, c'est formidable parce que quand je suis arrivée en poste, il y en avait tout près de 1900. On m'avait dit que jamais on ne dépasserait le cap des 2000. Ce résultat, c'est l'effort conjugué de tous dans l'organisation des horaires, l'ajout de programmes et les travaux d'aménagement à l'interne pour offrir un milieu de vie qui est assez formidable», expose la directrice générale des six dernières années.

L'audace n'effraie pas les quelque 475 employés.

«À travers les années, on a été audacieux et on n'a pas fini de l'être, laisse-t-elle entendre. C'est un peu notre marque de commerce. Les gens ici sont capables de faire preuve de très, très belles innovations. J'aime dire qu'on fait des choses inédites, souvent en avant de la tendance.»

«Les efforts que nous avons mis en ce qui a trait au recrutement d'étudiants nous ont beaucoup aidés et ce n'est pas le cas de tous les cégeps au Québec. Entre autres, on a été en mesure de déjouer les dernières tendances démographiques qui sont à la baisse. En d'autres mots, on est allé chercher des étudiants un peu partout dans la province. Ils représentent près de 30 % et une grande partie de ceux-ci s'établissent ici à la fin de leurs études», poursuit-elle.

Faire les choses différemment

Seulement trois semaines après son entrée en poste, Brigitte Bourdages se rappelle qu'elle a dû faire face à un important défi, soit celui des compressions budgétaires.

«C'étaient les premières compressions du collège depuis une vingtaine d'années. Malgré tout, on a continué à se développer et se démarquer. C'était tout un défi, car il fallait être en mesure de faire les bons choix pour ne pas hypothéquer la capacité de développement», souligne-t-elle, précisant que le budget du cégep avoisine les 28 millions de dollars.

Pour la dirigeante, le Cégep de Drummondville a toujours été un petit «bijou». Mais pour qu'il continue à briller, il fallait le déployer davantage.

«En 2011, sa réputation était déjà au-delà des frontières, mais on avait besoin d'avoir une communication forte et très marketing, et là, je ne suis pas dans la marchandisation de l'éducation. Je dis simplement qu'il faut bien faire les choses et il faut faire savoir ce qu'on fait bien. C'était un des mandats de faire les choses différemment et de développer avec le milieu une meilleure complicité et je crois qu'on y est parvenu même si on peut toujours faire plus (…) On avait aussi besoin de rafraîchir notre milieu, même s'il est extrêmement entretenu. Plus c'est intéressant, plus on attire les talents et on le constate maintenant parce qu'on est un employeur de choix. Bref, on a peaufiné le cégep, on l'a déployé et on est arrivé avec beaucoup d'innovations», précise-t-elle avec un large sourire.

Et c'est avec fierté qu'elle constate la quantité de projets menés à terme. Citons en exemple, la construction du gymnase Desjardins, la modernisation de la salle Georges-Dor (la phase trois étant presque achevée), la création du Centre collégial d'expertise en gérontologie et le réaménagement de la bibliothèque (prête au début de 2018).

Le cégep aura 50 ans

L'année 2018 marquera les 50 ans du Cégep de Drummondville. Au dire de Mme Bourdages, plusieurs activités y seront organisées, mais elle préfère pour le moment demeurer discrète à ce sujet. Elle peut cependant indiquer sans hésitation qu'avec tous les projets en cours et ceux prévus au plan stratégique, l'institution poursuivra sa croissance et continuera à se démarquer.

D'ailleurs, l'agrandissement du cégep est un autre projet qui se retrouve en haut de la liste.

«Ça se concrétiserait davantage par l'ajout de nouveaux programmes. On travaille d'ailleurs très fort sur le dossier des techniciens en pharmacie, un programme qui n'existe pas du tout au Québec, mais ailleurs au Canada. On collabore avec l'Ordre des pharmaciens, le ministère de l'Enseignement supérieur ainsi que le ministère de la Santé depuis 2012 à ce sujet. Ça prend un certain temps à mettre en place, car c'est innovateur et il n'y a aucun référentiel au Québec. On sait qu'il y a des besoins, alors lorsque toutes les planètes seront alignées, on pense qu'il y aura encore une fois une hausse d'étudiants.»

Mme Bourdages souhaite également mettre encore plus l'accent sur les saines habitudes de vie et l'alimentation de même que miser sur un cégep vert.

Par ailleurs, les nouvelles technologies constituent un défi à relever à court terme.

«Il faut qu'on accélère ce mouvement et dans notre plan stratégique on l'a considéré. On doit donc s'équiper encore plus, revoir nos modes d'apprentissage et former davantage notre personnel. Pour ce faire, on doit demander à nos actuels et futurs étudiants leurs besoins», indique-t-elle.

«Je suis vraiment privilégiée»

Brigitte Bourdages a réellement le cégep de Drummondville tatoué sur le cœur. Elle en parle avec fougue et passion.

«Je suis vraiment privilégiée d'être à la barre du Cégep de Drummondville, parce que c'est un très, très beau collège, sa réputation est vraiment bien positionnée, mais j'ai aussi une équipe formidable, dévouée, et qui a la dimension humaine tatouée sur le cœur. Je l'aime mon cégep, j'en parlerais pendant des heures», exprime-t-elle, les yeux pétillants.