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Étudiants avec besoins particuliers au collégial: La FECQ propose huit mesures pour améliorer leur réussite scolaire

MONTRÉAL,  31 août 2011 /CNW Telbec/ - Suite à une augmentation du nombre d'étudiants avec des besoins particuliers au collégial, la FECQ dévoile des mesures visant à accroître leur réussite scolaire. « C'est une bonne nouvelle que de plus en plus d'étudiants avec des besoins particuliers aient accès aux études collégiales, maintenant il faut leur permettre de diplômer. Nos recommandations visent à aider le ministère de l'Éducation dans ses démarches », explique Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ. 

La recherche intitulée Pour une éthique de l'égalité des chances, produite par la FECQ, constate une augmentation fulgurante du nombre d'étudiants avec besoins particuliers au collégial (EBP). En effet, entre 2005 et 2009, le nombre d'EBP serait passé de 1260 à 4709 dans les cégeps, soit près de 280% d'augmentation. On entend par étudiants avec besoins particuliers, tous les étudiants présentant des handicaps physiques, mais également les étudiants ayant des troubles d'apprentissage ou de santé mentale. C'est principalement aux populations étudiantes dites « émergentes » que l'on doit cette augmentation. Cette catégorie regroupe spécifiquement les troubles d'apprentissages, les troubles d'attention avec ou sans hyperactivité et les troubles de santé mentale. Alors que les populations émergentes représentaient le cinquième des EBP en 2005, ils en représentaient la moitié en 2009.

« Cette augmentation subite s'explique par un meilleur suivi au primaire et au secondaire suite à l'implantation du renouveau pédagogique. Les diagnostics sont désormais effectués rapidement dès qu'un élève présente des signes de troubles ou de handicaps. Un plan d'intervention est ensuite mis en branle. Il y a donc plus d'étudiants avec besoins particuliers au cégep parce qu'on diagnostique mieux et qu'ils diplôment davantage », affirme le président de la FECQ.

Lorsqu'ils ne sont pas aidés en arrivant au cégep, ces étudiants trouveraient leur expérience beaucoup plus difficile que les étudiants sans besoins particuliers ce qui peut nuire à leur réussite scolaire. Or, cette tendance peut être renversée. « Lorsqu'ils sont aidés, les étudiants avec besoins particuliers ont des taux de réussite équivalents, voire supérieurs aux autres étudiants. C'est la preuve qu'il faut accroître nos efforts pour que davantage d'étudiants ayant des difficultés aient accès aux services spécialisés pour leur permettre de décrocher un diplôme », ajoute Léo Bureau-Blouin.

Améliorer l'accès aux services dès l'entrée au cégep

Pour obtenir des services, les étudiants ayant des difficultés doivent s'inscrire auprès des services spécialisés de leur collège. Or, seulement un EBP sur dix entame de telles démarches. Selon la FECQ, cela s'explique entre autres par un manque flagrant de visibilité des services spécialisés, mais également parce qu'il n'existe pas de processus de suivi du dossier de l'étudiant entre le secondaire et le collégial. La FECQ propose donc que les commissions scolaires envoient à tous les élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA), dès leur admission au cégep, une demande de transmission de leurs renseignements personnels. Ainsi, les cégeps pourraient offrir plus rapidement des services adaptés. « En proposant aux étudiants que leur dossier soit transféré à leur cégep, les collèges pourront effectuer un suivi plus rapidement et ainsi éviter les échecs lors de la première session », précise Léo Bureau-Blouin.

Se doter de plans d'intervention

Une fois l'étudiant arrivé au collégial, la FECQ recommande que les cégeps aient l'obligation de produire un plan individualisé d'intervention pour les étudiants ayant des besoins particuliers qui demandent des services, comme c'est le cas au secondaire. En ce qui à trait à au débat sur l'intégration, la FECQ recommande que les EBP soit intégré avec tous les autres étudiants. Elles recommandent cependant que des classes spécifiques pour les étudiants ayant des déficiences auditives soient mises en place dans les cours de formation générale faisant appel à la communication comme les cours de littérature, d'anglais ou de philosophie. Une telle initiative est déjà en place au Cégep du Vieux-Montréal.

Clarifier le rôle des enseignants

La Fédération étudiante recommande aussi à la ministre de l'Éducation de mieux définir le rôle des enseignants et des techniciens spécialisés. « Il existe en ce moment un flou quant au rôle des enseignants et des techniciens. Une meilleure définition des rôles permettrait d'être plus efficace tout en permettant aux étudiants de s'adresser aux bonnes personnes », explique le président de la FECQ.

Assurer des services de qualité dans tous les cégeps

Finalement, la FECQ recommande au ministère de bonifier et de préciser son guide d'organisation des services pour les étudiants avec besoins particuliers qui a été annoncé l'année dernière pour éviter la disparité entre les établissements et lui donner une vision d'ensemble. « On constate que les services varient beaucoup entre les cégeps. La ministre devrait instaurer des balises claires pour s'assurer que des services de qualité sont offerts dans toutes les institutions », détaille Léo Bureau-Blouin.

Cette recherche n'est que le premier tome d'une vaste réflexion sur les étudiants avec besoins particuliers entamée par la FECQ. La deuxième partie qui sera dévoilée en hiver prochain fera état du financement des services et de l'accès au diagnostic. « Nous voulons accroître l'accès à l'éducation collégiale. Nous travaillons déjà sur l'accessibilité géographique et financière aux études, nous allons maintenant travailler pour que tous les étudiants, peu importe leur rythme d'apprentissage aient la chance d'étudier et de diplômer », conclut le président de la FECQ.

La recherche complète de la FECQ est disponible à l'adresse suivante : http://scr.bi/oiHFas

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) représente plus de 60 000 étudiants réunis dans 23 associations étudiantes présentes sur l'ensemble du territoire québécois. Depuis 21 ans, elle défend et promeut les droits et intérêts des étudiants des cégeps.

Renseignements:
Charlotte Watson, coordonnatrice aux relations et communications, FECQ, bur. 514-396-3320, cell. 514-554-0576, courriel : crc@fecq.org, twitter : @charlottewats