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Une enfance à construire

 

 

Mme Nathalie Fréchette
Professeure au département de psychologie
Cégep Édouard-Montpetit

 

 

Un projet qui permet le réinvestissement des apprentissages par le service communautaire.

Cette année, nous soulignons le 5e anniversaire du projet Une enfance à construire. Initié par Paul Morissette, professeur de psychologie, ce projet multidisciplinaire s’adresse aux étudiants du programme de Sciences humaines profil Individu. En effet, des professeurs des départements de psychologie, de sociologie et de géographie collaborent à sa réalisation. L’objectif poursuivi est de sensibiliser les participants aux impacts d’un milieu vulnérable sur le développement des enfants.

Notre partenaire
Inspirée par la pédiatrie sociale et les actions du Dr Julien, l’équipe de professeurs a développé un partenariat avec un organisme communautaire situé dans le même quartier que le cégep, la Maison La Virevolte. Fondé par les résidents d’un HLM, cet organisme a comme mission de « soutenir les familles vivant en HLM en offrant différents services et activités pour briser l’isolement, outiller les parents, les supporter dans le processus d’apprentissage de leurs enfants et encourager l’initiative et l’entraide .(1) » Parmi tous les services offerts, l’aide aux devoirs est celui qui a été retenu pour la réalisation du projet Une enfance à construire. Plus qu’un soutien sur le plan scolaire, cette activité vise aussi à développer l’estime de soi des enfants en établissant une relation privilégiée avec un bénévole.

Liens avec le programme
Ce projet est étroitement lié au programme de Sciences humaines. Outre le recrutement à la 1re session, le projet s’échelonne sur 3 sessions. Les étudiants sont regroupés dans trois cours : Sociologie du Québec (Session 2), Psychologie du développement (Session 3) et DIASH (Session 4). Les contenus abordés par les cours de sociologie et de psychologie leur donnent des bases théoriques qui les aideront à mieux comprendre les impacts d’un milieu vulnérable sur le développement de l’enfant. En ce qui concerne DIASH, il est prévu pour tous les étudiants du profil Individu de faire un stage de 12 heures à l’extérieur du cégep. Pour les étudiants du projet, l’aide aux devoirs est reconnue et ils n’ont pas à faire de stage supplémentaire.

En plus des contenus de cours, des formations complémentaires sont prévues à la deuxième session et l’horaire des étudiants est aménagé à cet effet. Les thématiques abordées sont variées allant de la Loi de la protection de la jeunesse, à l’engagement scolaire ou les déterminants de la vulnérabilité chez les enfants. Ces formations sont données par des spécialistes ou des intervenants, dont des anciens participants du projet. Finalement, une visite du Centre de pédiatrie sociale A.E.D. et du quartier environnant (Hochelaga-Maisonneuve) a lieu à la fin de la session. L’objectif est d’outiller les étudiants de manière plus pointue pour l’aide aux devoirs qui aura lieu à la session suivante.

Déroulement du projet
La partie terrain du projet se déroule durant la troisième session et débute au début du mois d’octobre. Encore une fois, l’horaire des étudiants a été aménagé de façon à ce qu’ils aient une période libre en fin de journée. En septembre, l’intervenant responsable de l’aide aux devoirs rencontre les étudiants et leur dresse un portrait général des enfants inscrits à l’activité, dans le but de faire le meilleur jumelage possible. Certains enfants présentent des défis particuliers comme un trouble de l’attention, alors que d’autres ont tout simplement besoin d’un soutien, car leurs parents parlent très peu le français.

L’aide aux devoirs se décline sous 3 formes. Certains étudiants auront la possibilité de la faire chez l’enfant, en présence des parents. D’autres se rendront dans la salle communautaire d’un HLM du quartier ou encore dans les locaux de la Maison La Virevolte. Jusqu’à maintenant, le stage durait 10 semaines, mais nous considérons l’allonger à 22 semaines.

Dans tous les cas, un intervenant de l’organisme est présent pour les soutenir si cela s’avère nécessaire. Peu importe le lieu, le déroulement est toujours le même :

  1. accueil et collation ;
  2. aide aux devoirs (entre 30 et 40 minutes selon l’âge de l’enfant notamment);
  3. activité ludique (jeux de société, lecture, etc.).

En parallèle, nous demandons aux étudiants de tenir un journal de bord dans lequel ils dressent un portrait de l’enfant aidé et de son milieu, tout en faisant des liens avec les contenus des cours et des formations.

Impacts sur nos étudiants
Nos étudiants sont enchantés par cette expérience qui rend leur passage au collégial plus concret en leur permettant d’appliquer des contenus théoriques. Plusieurs ont confirmé ou découvert leur orientation professionnelle en s’engageant dans cette activité. Sur le plan personnel, ils ont constaté l’importance de l’implication sociale et le rôle primordial des organismes communautaires, particulièrement dans les milieux vulnérables. Globalement, ils sont plus tolérants et ouverts aux différences. Mais surtout, ils sont fiers  d’avoir contribué à l’épanouissement d’un jeune.

NATHALIE FRÉCHETTE
Professeure au département de psychologie
Cégep Édouard-Montpetit

  1.Tiré du Cadre d’intervention de la Maison La Virevolte, avril 2014.






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