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Grève : Les cégépiens dans le néant à l’approche des examens
Perrine Bullant - Radio-Canada
La nouvelle semaine de grève, annoncée du 8 au 14 décembre par les syndicats du Front commun en négociation avec le gouvernement, inquiète les étudiants des cégeps. En effet, le débrayage prévu coïncide avec la fin de la session et la période des examens.
Pour l’heure, les étudiants n’ont pas encore l’heure juste.
On ne sait même pas si nos examens vont avoir lieu comme prévu ou s’il va falloir revenir entre Noël et la prochaine session, commente Matt Labrie, qui étudie les sciences humaines au Cégep de Rimouski. Ça met une pression sur nos épaules, confie l’élève.
Jean-Nicolas Paquet confie lui aussi ses craintes. L'étudiant en génie civil considère que la grève a déjà des conséquences sur ses apprentissages. En mathématiques, on a manqué beaucoup de périodes. Les profs sont obligés de couper du contenu pour arriver à la fin de la session, cite-t-il en exemple.
Pour l’instant, on est dans le néant.
Une citation de Malika Leblanc, étudiante en éducation spécialisée au Cégep de Rimouski
Ça m’inquiète un peu, déclare aussi Malika Leblanc, parce que je suis censée finir les études cette année. L’étudiante en éducation spécialisée se demande si la grève risque d’allonger la session et ainsi de retarder son entrée dans le monde du travail. Mes stages vont peut-être être repoussés, craint-elle.
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Le Téléjournal Est du Québec
Les cégépiens dans le néant à l’approche des examens
Les syndiqués du Front commun étaient bien visibles au Cégep de Rimouski, la semaine dernière.
Photo : Radio-Canada / Jean-Luc Blanchet
Le directeur des études du Cégep de Rivière-du-Loup, Jérémie Pouliot, reconnaît que ces perturbations à la fin de la session d’études représentent un élément anxiogène pour les étudiants.
Il ajoute que c'est aussi un véritable casse-tête pour la direction et les enseignants. Cependant, il soutient le droit de grève de l’ensemble de son personnel. On parle de nos enseignants, mais c’est aussi notre personnel professionnel de soutien, tient-il à préciser.
Comment va s'organiser la fin de la session?
La Fédération des cégeps, à laquelle sont affiliés le Cégep de Rimouski et celui de Rivière-du-Loup, travaille pour que la session se termine comme prévu. Cependant, la marge de manœuvre des directeurs d'études reste limitée.
On est déjà à la limite du tolérable sur ce qu’on peut faire.
Une citation de Jérémie Pouliot, directeur des études du Cégep de Rivière-du-Loup
Selon le directeur des études du Cégep de Rivière-du-Loup, la marge de manœuvre de la direction et du corps enseignant reste limitée. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jean Marc Robichaud
Présentement le ministère de l'Éducation refuse les demandes d'allègement, affirme Jérémie Pouliot. Durant la pandémie, les autorités avaient permis l’assouplissement du règlement sur le régime des études collégiales pour réduire le temps de session, établi à 82 jours normalement.
La session, c’est 15 semaines de cinq jours, et après ça, les sept journées sont consacrées aux évaluations, détaille Kurt Vignola, directeur des études du Cégep de Rimouski. Il craint que l’enseignement soit incomplet. Nos programmes sont conçus pour entrer dans ces 15 semaines-là, insiste-t-il.
D’après le directeur des études du Cégep de Rimouski, les considérations humaines doivent primer.
Il y a des humains impliqués là-dedans : les étudiants organisent leur vie en fonction des études.
Une citation de Kurt Vignola, directeur des études du Cégep de Rimouski
Kurt Vignola, directeur des études du Cégep de Rimouski, considère que la grève compromet les apprentissages. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jean-Luc Blanchet
Certains étudiants finissent les études, partent peut-être pour l’université au début de janvier, d’autres retournent dans leur pays ou vont sur le marché du travail, illustre Kurt Vignola.