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la FECQ adresse ses demandes quant au projet de loi 96, spécifiquement en enseignement supérieur

Le 21 septembre marque officiellement le début des consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 96, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français. Pour l'occasion, la FECQ adresse ses demandes quant au projet de loi 96, spécifiquement en enseignement supérieur.

Un discours divisé au sein du gouvernement Legault
Si la ministre McCann se préoccupe du taux de réussite de l'épreuve uniforme de français (EUF), le ministre Jolin-Barrette compte, par le projet de loi 96, l'imposer à toutes les personnes étudiantes, qu'elles fréquentent un cégep anglophone ou francophone, à l'exception près des personnes qui, selon la Charte de la langue française, ont accès à l'éducation en anglais au primaire et au secondaire.

Pour la FECQ, cette proposition est complètement irrationnelle: « Comment peut-on rendre l'obtention du DEC conditionnelle à une épreuve pour laquelle la préparation en classe varie entre 180 et 240 heures dans les collèges francophones, contre une préparation inexistante dans le réseau anglophone », demande Samuel Vaillancourt, président de la Fédération.

En rappel

Les étudiant.es des cégeps francophones ont de 3 à 4 cours de français langue d'enseignement et littérature de 60 heures chacun,  spécifiquement construits pour préparer la population étudiante à la passation de l'EUF;

Le taux d'échecs à l'EUF est d'environ 20%;
Les étudiant.es des cégeps anglophones ont 2 cours de français langue seconde de 45 heures chacun, répartis selon 4 niveaux de maîtrise de la langue française, construits pour consolider la maîtrise de la langue.

Pour ces raisons, la FECQ s'oppose fermement à l'épreuve uniforme de français pour les personnes fréquentant les collèges anglophones et considère qu'il vaut mieux valoriser la langue française plutôt que de l'évaluer sans préparation adéquate.

Des mesures concrètes pour valoriser la langue française
Selon la FECQ, si le ministre Jolin-Barrette veut réellement augmenter la qualité de la langue française, il va de soi que ce ne sera pas par une évaluation qu'il y arrivera, mais plutôt par des mesures concrètes permettant d'affirmer le rôle des cégeps francophones et anglophones dans la valorisation de la langue française, dont :

Créer une enveloppe dans le régime budgétaire collégial dédiée à la valorisation de la langue française;
Renforcer les mesures d'aide à la réussite en français dans les établissements collégiaux;
Prescrire des notions de littérature québécoise dans les devis de français langue seconde;
Permettre aux personnes étudiantes fréquentant les cégeps anglophones de remettre leurs travaux en français.
Ces mesures devront être mises en place par le ministère de l'Enseignement supérieur en complémentarité avec le projet de loi si l'on veut voir une réelle différence: un projet de loi sans mesures concrètes pour la valorisation de la langue en enseignement supérieur n'est pas complet.

Agir à la source du problème
Si le projet de loi 96 doit proposer des dispositions pour encadrer l'expansion des cégeps anglophones, dispositions auxquelles la FECQ se range, c'est qu'une partie de plus en plus importante des francophones se dirigent dans les cégeps anglophones. Bien que le fait de baliser l'expansion des cégeps anglophones permette d'agir à titre de remède temporaire, il importe de s'attaquer au problème à la source : pourquoi observe-t-on une migration des étudiant.es francophones en milieu anglophone? « Présentement, on constate une attractivité importante des cégeps anglophones chez la population étudiante francophone. Aucune mesure d'envergure n'a été prise pour identifier les causes de cette attractivité. Face à cela, les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Langue française doivent réaliser une enquête sur les motivations liées à la langue d'étude», considère Samuel Vaillancourt.

Au final, le projet de loi 96 est d'abord et avant tout une mesure réactionnaire à des enjeux beaucoup plus complexes. Un travail de fond doit être fait sur la question si l'on désire faire des établissements collégiaux, tant francophones qu'anglophones, des vecteurs de la langue française.

Pour le mémoire complet, c'est ici

Pour plus d'information

Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
2003, rue St-Hubert
Montréal Québec
Canada H2L 3Z6
www.fecq.org

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