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Robespierre, un gilet jaune?

Le Devoir de philo/Histoire - Le Devoir.com -

Philippe Munch et Antonin-Xavier Fournier, Cégep de Sherbrooke

Photo: Sylvain Martel Cégep de Sherbrooke

23 mars 2019 - Le mouvement social et politique des gilets jaunes est probablement la plus grande crise qu’a vécue la France depuis mai 1968. Cette crise, contrairement à la croyance populaire, n’a rien de surprenant. Elle est en fait le résultat d’un amalgame complexe de problématiques pour lesquelles il n’existe pas de solutions simples.

Sur le plan politique, les espoirs suscités par Emmanuel Macron étaient à la hauteur des transformations gigantesques qu’il a provoquées avec le mouvement En marche !. En l’espace de quelques semaines, la Ve République allait mettre fin à la dialectique partisane qui l’animait depuis sa fondation en 1958 en sanctionnant lourdement les partis traditionnels. Au passage, le Parti socialiste a été presque anéanti et les partis de droite, d’allégeance gaulliste, ont subi une très lourde défaite. De plus, la percée de Marine Le Pen au deuxième tour laissait déjà entrevoir que la révolte populaire n’était pas très loin.

Il faut se rappeler que les deux prédécesseurs du président Macron n’ont pas réussi à remplir leurs principaux engagements électoraux et que la population avait déjà une faible estime du pouvoir politique. À ce chapitre, il y a donc dans la déception actuelle du « mouvement Macron » un ressentiment envers les échecs successifs de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.

Si la France devait connaître une troisième présidence « manquée » en 15 ans de vie politique, cela pourrait ouvrir la porte à une révolution politique plus brutale… Pensons entre autres à la prise du pouvoir par le Front national ou encore à une percée de La France insoumise, qui ne serait pas sans rappeler le Front populaire de la grande crise des années 1930.

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