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Il sauve deux femmes de la noyade au Costa Rica

Nouvelle publiée par TVA Nouvelles -
Hugo Duchaine | Agence QMI
 


Un retraité québécois en voyage au Costa Rica a courageusement sauvé deux femmes d’une mort certaine en les extirpant in extremis de l’océan Pacifique, la semaine dernière.

«Je n’ai pas réfléchi plus que ça [...] Je me suis dit “si je n’y vais pas, je vais m’en vouloir toute ma vie”. J’avais les compétences et la condition physique pour [le faire]», confie Michel Mathieu, qui a longtemps enseigné l’éducation physique et la plongée sous-marine au Cégep Édouard-Montpetit, à Longueuil.

M. Mathieu refuse l’étiquette de héros. Ce sont ses proches qui ont contacté Le Journal, impressionnés par son exploit.

Il se trouvait sur la plage Junquillal, sur la côte ouest du pays, le 28 décembre, quand un jeune homme en larmes l’a approché en courant. Il montrait du doigt l’océan Pacifique, où il a vite observé deux femmes costaricaines en difficulté.

L’endroit peu fréquenté par les touristes est connu pour ses fortes vagues emportant les baigneurs vers le large. Avec une petite planche de surf sous le bras, il s’est jeté dans l’eau pour leur venir en aide.

Inconsciente
«Je me sentais bien mal placé pour ne rien faire», dit l’homme de 63 ans.

Il a d’abord nagé vers la jeune femme la plus proche, à environ 100 mètres du rivage. Elle était en train de «couler à pic» quand il l’a rejoint, mais elle a réussi à agripper sa planche.

De retour sur la plage, il ne voyait plus la deuxième jeune femme. Il est quand même parti à sa recherche, à la nage, la retrouvant plus de 200 m plus loin, flottant et inconsciente.

Il lui a vite sorti la tête de l’eau, puis mis le menton sur sa planche. De l’écume lui sortait par la bouche. La nage de retour a été difficile, mais un Costaricain lui est venu en aide à mi-chemin, permettant de la ramener sur la plage. Javier Espeleta, âgé de 51 ans, a immédiatement fait des manœuvres de réanimation sur la jeune femme pendant au moins 30 minutes. Elle est restée inconsciente, mais il a senti son pouls et sa respiration. Elle a aussi craché beaucoup d’eau.

Gratitude
Autour de Michel Mathieu, plusieurs personnes étaient en larmes. La première femme qu’il a sauvée était accroupie sur le sable, complètement dévastée.

Ce qu’il ignorait, à ce moment-là, c’est qu’un jeune homme se trouvait avec elles dans l’eau. Les médias locaux ont rapporté que son corps avait finalement été repêché par la garde côtière, deux jours plus tard.

«Je ne l’ai jamais vu, sinon j’y serais retourné», glisse-t-il.

Joint au téléphone hier, Javier Espeleta a salué la «bravoure» et le sauvetage de Michel Mathieu. «Il a risqué sa vie», a-t-il affirmé.

Quant à sa petite planche de surf, il l’a laissée à une famille costaricaine avant son départ, leur disant qu’elle avait sauvé deux vies.