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Le Cégep de Sherbrooke interdira les relations intimes entre étudiants et professeurs

Un article publié par La Tribune -Isabelle Pion -La Tribune

SHERBROOKE — 19 décembre 2018 - Le Cégep de Sherbrooke interdira les relations intimes entre ses étudiants et ses professeurs, de même que les employés qui ont une relation pédagogique ou d’autorité. C’est l’une des balises fixées par la Politique visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel que doit adopter l’institution.

Rappelons que les établissements d’enseignement supérieur doivent adopter une telle politique d’ici le 1er janvier 2019, comme le prévoit la législation adoptée par le gouvernement l’an dernier. Cette politique inclut un code de conduite.

« On a pris la position d’avoir une affirmation assez claire à l’effet que sont proscrites les relations intimes, amoureuses, sexuelles et romantiques dans la situation où il y a un rapport d’autorité ou une relation pédagogique, entre tout enseignant ou toute personne en relation pédagogique ou d’autorité avec les étudiants », explique Danielle Ferland, directrice des ressources humaines au Cégep de Sherbrooke,

« Ça peut être aussi des entraîneurs, des techniciens de travaux pratiques. On devait aussi encadrer les permanents des associations étudiantes. »

La politique prévoit que chaque cas sera traité de façon individuelle. Si un employé ne respectait pas ces balises, les sanctions pourraient aller de l’avis verbal jusqu’au congédiement. 

L’interdiction touche spécifiquement les relations pédagogiques ou d’autorité. Il serait donc possible pour un enseignant, par exemple, d’entretenir une relation avec une étudiante majeure à qui il n’enseigne pas. « Pour les mineurs, c’est carrément interdit, avec quiconque sur le campus. » Certains étudiants sont encore mineurs lorsqu’ils arrivent au Cégep.

La direction préconise que les employés concernés divulguent la relation qu’ils ont. Par exemple, si un professeur commence à fréquenter une étudiante avant qu’elle ne se retrouve dans ses cours, l’établissement pourrait prendre des dispositions afin d’éviter que l’étudiante se retrouve dans la classe du professeur.

Le Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Sherbrooke (SPECS) avait déjà fait valoir sa position en 2017, lors d’une assemblée. Aux yeux de l’instance syndicale, il est incompatible avec les fonctions d’un enseignant ou d’une enseignante d’avoir une relation amoureuse ou sexuelle avec un étudiant ou une étudiante.

« On ne voulait pas être dans une situation où on allait encourager l’opacité, le fait que les gens se cachent... On s’est dit que si une relation se développe, on préfère qu’il y ait un dévoilement pour qu’on puisse mettre en place des mesures d’atténuation », commente Steve McKay. Le fait de le dévoiler ne signifie pas que les gens sont libres de faire ce qu’ils désirent, bien au contraire. »

La divulgation d’une relation intime ne garantit pas à elle seule une non-application de sanction, lance le président du SPECS en se référant à la politique.

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