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Cégep Beauce-Appalaches - En 2018, pour quoi philosopher ?

Ville de Saint-Georges, le 23 novembre 2018 – Deux diplômés du Cégep Beauce-Appalaches se sont démarqués lors du Concours Philosopher, un concours d’envergure provincial. Les gagnants ont été dévoilés lors de la journée mondiale de la philosophie, le 15 novembre dernier lors d’un gala au Cégep de Granby.

Philosopher : Étienne Groleau (Cégep Beauce-Appalaches), Adrielle Pelchat-Rochette (lauréate), Mélissa Caron (Cégep de Granby)

Étienne Groleau (Cégep Beauce-Appalaches), Yannick Poulin-Giroux (lauréat) , Mélissa Caron (Cégep de Granby)

Yannick Poulin-Giroux et Adrielle Pelchat-Rochette ont vu leurs efforts récompensés alors qu’ils se sont respectivement classés en 2e et 4e places au Concours Philosopher.  Dans un argumentaire complet, les deux étudiants se sont penchés sur la question philosophique suivante : « En 2018, pour quoi philosopher ? » Le jury s’est basé sur cinq critères d’évaluation du contenu pour sélectionner les gagnants soit la problématisation, l’argumentation, la créativité, l’exploitation de théories philosophiques et rédaction. Les textes complets sont disponibles au http://www.concoursphilosopher.com/resultats-du-concours/.

Pour les accompagner dans ce travail de réflexion, ils ont été appuyés par deux enseignants du département de philosophie du Cégep. « La philosophie est une gymnastique mentale qui nous permet de développer notre esprit critique et notre pensée citoyenne. En participant à ce concours, nos étudiants relèvent un défi exigeant, mais ô combien gratifiant et enrichissant. La question de cette année est une façon d’actualiser la philosophie, de l’adapter aux défis et aux enjeux actuels, » indique Étienne Groleau, investigateur du projet au Cégep Beauce-Appalaches.

L’année prochaine, le Concours Philosopher questionnera les étudiants sur un autre sujet d’actualité, soit « Comment vivre avec l’intelligence artificielle ? » Les inscriptions seront lancées en janvier 2019. 

À propos du Concours Philosopher
Créé en 1988 au Collège Montmorency par monsieur Pierre Cohen-Bacrie, alors professeur de philosophie, ce concours est maintenant sous la direction du Comité des enseignantes et des enseignants de philosophie. Tous les deux ans, un cégep différent prend la relève pour le mettre en œuvre.

Chaque année, le Concours Philosopher invite les étudiants de l’ensemble du réseau collégial à rédiger une dissertation philosophique de 2 000 mots sur une question. Une fois la question dévoilée, les participants ont environ 5 mois pour rédiger leur dissertation et la transmettre aux comités d’évaluation.

p.j. Extraits des textes des lauréats
                                                          -30-

Source :  Valérie Chérétaki
Conseillère en communication
418 228-8896, poste 2217
vcheretaki@cegepba.qc.ca

 

Extrait du texte « Philosophie, inutilité essentielle » - Yannick Poulin-Giroux
« Ne devrions-nous pas être intuitivement guidés vers ce qu’il y a de meilleur? Malheureusement, il n’en est rien. La philosophie s’inscrit dans cet assemblage où il faut guider nos actions. En effet, nul besoin de longs discours pour constater les nombreux pervertisseurs de jugement qu’apporte la vie en société. Que ce soit au niveau culturel, religieux, politique ou même économique, nous sommes constamment incités à guider nos actions vers un moule prédéterminé. Nos affects les plus essentiels sont pervertis, déformés, remisés. L’appât du gain, le sexe et les drogues en sont des exemples criants. L’approche critique et rationnelle qui constitue la philosophie, laquelle nous appliquons sur nous-mêmes et ce qui nous entoure, forme donc le vecteur pour guider nos actions. » 
Extrait du texte « Y a-t-il meilleure fin qu’un monde meilleur ? » - Adrielle Pelchat-Rochette

« Que ressentons-nous aujourd’hui en observant le ciel étoilé? Un vertige est presque inévitable lorsque nous prenons conscience de « notre insignifiance dans l’abîme de l’espace ». Aussi, comment prétendre que l’être humain, enfant du hasard (et non fils des dieux), beaucoup plus inconscient et irrationnel qu’il ne pouvait l’envisager avant le XIXe siècle, puisse diriger le grand vaisseau de l’humanité par lui-même? Cette tâche, concrète au plus haut point, ne peut être réalisée sensiblement à partir du logos d’un seul individu. Nous devons donc nous allier et, du coup, exposer nos raisonnements à tous et chacun en faisant preuve d’un authentique désintéressement. Tout cela, dans le but de vivre, de déterminer ce que notre existence signifie, apporte, et de réfléchir sur ce que nous sommes.

[…] Pour quoi philosopher en 2018 dans ce monde mi-virtuel, mi-concret? Pour le vivre-ensemble. Pour améliorer notre monde. Pour le savoir. Pour donner du sens. Pour l’humain. Pour nos droits. Pour nos responsabilités. Pour nous amuser. Pour exister. Pour comprendre. Pour questionner. Pour la génération future. Pour ceux qui ne le peuvent pas. Pour nous. Pour toi, pour moi. Après réflexion et sans faire trop long, je serais encore tentée e rétorquer : « Pour tout! ».