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Les cégeps, une formule gagnante

Texte publié par Le Devoir.com
Marie-Hélène Alarie Collaboration spéciale


Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Le Cégep du Vieux Montréal. Depuis leur création, les cégeps proposent un parcours général préuniversitaire de deux ans ou un parcours technique de trois ans.

Ce texte fait partie d'un cahier spécial.

6 octobre 2018- « Lorsque les politiciens abordent le sujet de l’enseignement supérieur, on parle de l’université, mais rarement des cégeps », se désole Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps, qui souhaite de son côté une véritable stratégie nationale de l’enseignement supérieur qui permettrait de « faire des constats partagés. Ce n’est plus suffisant de diplômer des étudiants de cinquième secondaire, il faut que notre taux de diplomation augmente au niveau collégial et universitaire. Nous devons avoir cette ambition collective ».

Selon M. Tremblay, à l’heure actuelle, les cégeps ne font pas leur plein d’étudiants : « Aujourd’hui, la pénurie de main-d’œuvre a créé une pression. » Rappelons que, dans ce contexte, il y a 69,5 % d’étudiants qui passent directement du secondaire au cégep : « Il faudrait faire en sorte que ce nombre augmente », souligne le président.

Depuis les cinquante dernières années, les cégeps se sont implantés sur tout le territoire québécois offrant ainsi un accès géographique à tous. « Les gens ont l’impression qu’on a accompli notre mission d’accessibilité, mais ce n’est qu’un aspect qui a été réalisé puisqu’il reste encore certains groupes de la population pour qui l’accès est toujours difficile », explique Bernard Tremblay, qui ajoute l’exemple « des garçons francophones issus des étudiants de première génération pour qui la diplomation n’a presque pas augmenté. Même chose pour les étudiants en situation de handicap ou avec des difficultés scolaires, les autochtones et certains autres groupes issus de l’immigration, ils n’ont pas une accessibilité optimale et il faut qu’on s’en préoccupe ».

Tous les cégeps ont mis en place des services structurés et organisés, « mais il reste qu’une approche globale doit être envisagée », ajoute Bernard Tremblay, qui souhaite que le nouveau gouvernement accorde aux cégeps des ressources en nombre suffisant pour mieux soutenir ses étudiants.

Les cégeps ont subi des compressions de l’ordre de 155 millions de dollars depuis 2011 ; la somme de 32 millions pour le réseau collégial annoncée dans le budget 2018-2019 ne vient pas compenser les sommes perdues. Il est important de rappeler que les cégeps ont vu leur population d’étudiants en situation de handicap augmenter de 700 % au cours des sept dernières années.

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