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La Fédération des cégeps présente ses attentes aux partis politiques engagés dans la campagne électorale au Québec

MONTRÉAL, LE 24 AOÛT 2018 — À l’occasion de la rentrée scolaire dans les
48 établissements de son réseau, la Fédération des cégeps a présenté aujourd’hui les attentes de ses membres à l’intention des principaux partis politiques engagés dans la campagne électorale déclenchée hier par le premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard.

« Pour continuer à servir le Québec, les cégeps doivent disposer des ressources et des marges de manœuvre nécessaires pour former des citoyens dotés d’une solide culture générale et ayant développé les habiletés leur permettant d’agir comme moteurs d’innovation tout en faisant valoir leur plein potentiel en tant que main-d’œuvre qualifiée, dans un marché du travail où le nombre de postes exigeant un diplôme postsecondaire progresse constamment. Alors que s’amorce une transformation de l’économie à la suite de la révolution numérique, le moment est particulièrement bien choisi pour revoir en profondeur nos façons de penser et d’agir collectivement, en misant plus que jamais sur la formation et le savoir. Par conséquent, nous attendons des élus qui siégeront à l’Assemblée nationale à compter du 1er octobre prochain qu’ils s’engagent résolument à soutenir non seulement les cégeps, mais qu’ils fassent aussi de l’éducation et de l’enseignement supérieur le grand projet de société, comme le Québec l’a fait avec succès dans les années 60 », a indiqué le président-directeur général de la Fédération des cégeps, M. Bernard Tremblay.

Dans la perspective de permettre aux cégeps de se développer en adéquation avec l’évolution du Québec, et de faire en sorte qu’un plus grand nombre de personnes soient en mesure de hausser leurs compétences, la Fédération des cégeps a identifié six enjeux prioritaires en lien avec lesquels elle s’attend à voir les différents partis politiques prendre position.

Accès accru à l’enseignement collégial

Devant le retard important qu’accuse actuellement le Québec en matière de productivité — une situation qui soulève des enjeux de qualification de la main-d’œuvre —, la Fédération des cégeps estime qu’il faut qualifier un plus grand nombre de personnes, en faisant notamment en sorte que le nombre de jeunes passant directement du secondaire au cégep augmente. Rappelons que le taux actuel se situe à 69,5 %.

Dans le contexte du vieillissement de la population québécoise et des besoins criants de main-d’œuvre auxquels sont confrontées plusieurs régions, soutenir les cégeps afin d’augmenter le nombre d’étudiants internationaux qu’ils accueillent constitue aussi une stratégie gagnante.

Par ailleurs, la culture de la formation et de la mise à jour des compétences n’est toujours pas suffisamment implantée dans les entreprises et les organismes du Québec, alors que toutes les analyses et les études en ont largement démontré l’importance pour assurer notre santé économique collective et le bien-être de la population. Il revient donc au prochain gouvernement de faire en sorte de convaincre les Québécoises et les Québécois, mais aussi les entreprises et les organismes, du caractère incontournable de l’actualisation régulière des compétences. Il devra également faciliter la formation des travailleurs en prenant en compte la conciliation études-travail-famille.

Des services tenant compte de la diversité des profils étudiants

Avec les années, le profil des étudiants accédant à l’enseignement collégial s’est diversifié, ce qui exerce une pression sur les services auxquels ces jeunes sont en droit de s’attendre. Les cégeps souhaitent par conséquent que le prochain gouvernement leur accorde des ressources en nombre suffisant pour mieux soutenir entre autres les étudiants autochtones, ceux issus de l’immigration, les étudiants ayant des besoins particuliers ou en situation de handicap, les jeunes nécessitant un soutien psychosocial, ainsi que les étudiants-parents.

Maillage entre les cégeps et les entreprises en matière d’actualisation des compétences

Estimant que l’économie se transforme pour requérir de plus en plus de travailleurs détenant un haut niveau de connaissance, la Fédération des cégeps attend aussi du prochain gouvernement qu’il mette en œuvre une intervention structurée et coordonnée de l’État dans le but de mettre en place les conditions nécessaires à une évolution constante des compétences des travailleurs. Déjà, le gouvernement a octroyé des crédits d’impôt additionnels aux entreprises qui ont recours aux services des maisons d’enseignement dans le cadre de son dernier budget, reconnaissant ainsi l’importance des formations qualifiantes et transférables, mais des efforts gouvernementaux supplémentaires doivent être faits afin que de réels changements de pratiques à cet égard soient plus largement observés.

Développement de la capacité d’innovation des cégeps

Pour contribuer davantage au développement socioéconomique du Québec, les cégeps doivent pouvoir agir avec plus de flexibilité dans leur réponse aux besoins des individus comme des entreprises.

Le prochain gouvernement devra aussi poursuivre les efforts entrepris afin de permettre aux cégeps de prendre pleinement le virage numérique.

L’octroi de ressources pour optimiser l’offre de formation à distance et l’accélération du processus d’actualisation et de création des programmes d’études offerts au cégep devront aussi figurer au plan de travail de ce prochain gouvernement.


Financement adéquat et pérenne des cégeps

Malgré les récents réinvestissements, l’équilibre budgétaire des cégeps demeure fragile, en regard particulièrement des défis qu’ils sont appelés à relever, notamment dans leur rôle de pôles de développement régional. Pour la Fédération des cégeps, le prochain gouvernement devra impérativement donner à chaque établissement de son réseau les marges de manœuvre pour former, à proximité, les jeunes et les adultes qui constitueront la main-d’œuvre de demain. Les équipements et l’expertise nécessaires au plein exercice de leur mission doivent également être accordés à tous ces établissements.

Accroissement de la capacité de recherche des cégeps

Enfin, tout comme les universités, les cégeps font partie de l’enseignement supérieur et mènent par conséquent des activités de recherche, au sein même de leurs murs comme dans leurs 55 centres collégiaux de transfert de technologie. La recherche collégiale, bien que peu connue, constitue un moteur essentiel de l’innovation économique et sociale au Québec, et ce, dans toutes les régions. Elle se doit d’être reconnue à sa pleine valeur.

On peut consulter la plateforme Miser sur le cégep, élaborée par la Fédération des cégeps dans la perspective de la campagne électorale au Québec, sur son site Web.

La Fédération des cégeps est le regroupement volontaire des 48 collèges publics du Québec. Elle a été créée en 1969 dans le but de promouvoir le développement de la formation collégiale et des cégeps. Elle agit comme porte-parole officiel et lieu de concertation des cégeps, à qui elle offre des services en matière de pédagogie, d’affaires étudiantes, d’affaires internationales, de formation continue et de services aux entreprises, de financement, de recherche, de ressources humaines, d’évaluation de la scolarité, d’affaires juridiques, de ressources informationnelles, de négociation et de relations du travail. La Fédération des cégeps représente les collèges pour la négociation des conventions collectives. www.fedecegeps.qc.ca.
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Source : Fédération des cégeps

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