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Plus du quart des cégeps en déficit

Article publié par Le Journal de Québec - Daphnée Dion-Viens

24 avril 2018 - Même si le gouvernement Couillard affirme «réinvestir» en éducation, les cégeps sont plus nombreux que l’an dernier à faire un déficit, a appris Le Journal. Plus d’un collège sur quatre (27%) a inscrit son dernier bilan financier à l’encre rouge.

Selon les chiffres obtenus, 13 cégeps sur 48 étaient en déficit au 30 juin 2017, comparé à 12 établissements pour l’année précédente. Le manque à gagner est particulièrement important dans les cégeps Montmorency, Shawinigan et Rimouski. Or selon la législation en vigueur, les collèges doivent d’atteindre l’équilibre budgétaire sinon ils sont soumis à un plan de redressement.

Selon la Fédération des cégeps, les compressions imposées au réseau collégial s’élèvent à près de 347 millions $ depuis 2011. «Ça reste des temps difficiles», affirme son président-directeur général, Bernard Tremblay.

Ce dernier souligne par ailleurs que le bilan financier au 30 juin est un indicateur parfois «trompeur», puisque des cégeps ont été en surplus même en période de grandes compressions financières.  Des sommes parfois versées tard en cours d’année ne peuvent être dépensées rapidement, ce qui peut avoir un impact sur ce bilan. La situation varie par ailleurs beaucoup, d’un cégep à l’autre, souligne M. Tremblay.

Au ministère de l’Éducation, on indique que quatre cégeps font présentement l’objet d’un plan de redressement ou d’un plan de surembauche. Les autres cégeps ne sont pas en difficulté financière, selon son porte-parole Bryan St-Louis, puisqu’ils utilisent les surplus cumulés au cours des années antérieures.

La pelle après le bulldozer
À la Coalition avenir Québec, on considère toutefois que ce bilan financier est une «très mauvaise nouvelle». «On a un réseau qui est vraiment mal en point», affirme le député caquiste Jean-François Roberge. Les libéraux ont imposé des compressions «à coups de bulldozer» et «remplissent maintenant le trou à la pelle», lance-t-il.

Le député Roberge souligne par ailleurs que les établissements qui réussissent à boucler leur budget doivent souvent le faire en sabrant dans les services aux élèves. Ce dernier presse la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, de revoir le modèle de financement des cégeps, afin que les établissements en région soient moins pénalisés.