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Dans la classe de… Mathieu Blais

Article publié par La Presse + /
Mario Cloutier et Martin Tremblay
La Presse

10 décembre 2017- Nombreux sont les écrivains qui gagnent leur vie comme professeurs. Est-ce que cela influe sur leur vie d’auteur ? Comment voient-ils leur travail de prof ? Qu’en pensent leurs élèves ? Mathieu Blais a reçu La Presse dans son cours de littérature québécoise au cégep Édouard-Montpetit, à Longueuil.
 

L’établissement
Le cégep Édouard-Montpetit, à Longueuil, est l’un des plus grands établissements du genre au Québec avec 7300 élèves. Il célèbre cette année ses 50 ans. En plus des cours en formation générale et de plusieurs programmes techniques, le cégep « Édouard », comme l’appellent les élèves, administre l’École nationale d’aérotechnique.

L’auteur
Mathieu Blais a écrit cinq recueils de poésie et quatre romans, dont deux avec Joël Casséus. Il nous parle de quatre de ses livres.

Sylvestre – Au temps des galimatias
« C’est un recueil de la filiation dédié à mes grands-parents et à mes enfants. Cela traite de la transmission d’un héritage. » 

ZIPPO

« C’est un clin d’œil à mon complice de toujours, Joël Casséus. Le livre a été enseigné au cégep un peu. C’est un roman d’anticipation très anar qui a bien fonctionné. »

La liberté des détours
« J’y investis le territoire québécois. C’est un univers qui me plaît et qui m’habite. J’aime parler du bois. »

(Sainte-Famille)
« C’est un coup de tonnerre. Le livre amène de l’eau au moulin. Je fais des conférences pour parler de sujets sociaux, dont la violence conjugale. »

Le parcours
Docteur en études littéraires de l’Université du Québec à Montréal, l’écrivain avoue qu’il a toujours voulu écrire. « À la maîtrise, je ne savais pas que j’écrivais de la poésie, mais c’est mon prof Paul Chamberland qui me l’a confirmé. J’y suis arrivé sans le savoir. Mais en ce moment, je redécouvre le roman. En finissant mon doctorat, je cherchais un emploi, mais je ne voulais pas être à l’université. J’ai d’abord donné des cours de français aux décrocheurs adultes à Saint-Lambert avant d’aboutir au cégep. Ça fait sept ans que je suis à Longueuil. Toujours non permanent, mais j’ai mon erre d’aller. L’impermanence, c’est l’époque. » 

Le prof
Mathieu Blais donne aussi des cours de création et de littérature générale. Personne ne dort dans une classe de Mathieu Blais. L’enseignant a une voix qui porte et un style très vivant. Il fait partager de façon énergique sa très grande culture, ses connaissances du contexte sociopolitique qui hante à la fois le monde dans lequel on vit et la littérature. « C’est la dernière fois que la majorité des étudiants vont être en contact avec la littérature et l’histoire de la société québécoise, donc je me donne certaines obligations de résultat en enseignant. »

Le cours
Dans son cours de littérature québécoise, Mathieu Blais abordait le féminisme en présence de La Presse. Il parlait autant de la pièce de Denise Boucher Les fées ont soif que des récents cas d’inconduites sexuelles rapportés dans les médias. « Les étudiants sont sensibles à ce sujet. Je suis le plus à l’aise dans ce cours. Les exemples viennent très facilement. Je donne beaucoup de contexte parce que c’est un bagage que les étudiants n’ont pas nécessairement. Je m’intéresse aux schémas d’autorité et d’oppression, donc tous les cours que je donne sont bâtis autour de ces notions. L’emprise des étudiants est plus grande parce qu’il y a du politique. Quand tu arrives à les intéresser, tu sens leur regard et leur attention. »
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