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« Les femmes victimes de violence n’ont pas à se battre, c’est à nous de le faire pour elles »

Article paru sur L'Avantage.qc.ca (Rimouski) - Adeline Mantyk

Maxie-Julie Roy et Bruno Mardaye
©Photo TC Media - Adeline Mantyk

Bruno Mardaye est un des sept étudiants en Technique de travail social au Cégep de Rimouski à avoir monté une série d’événements dans le cadre des 12 jours d’action contre les violences envers les femmes, du 25 novembre au 6 décembre. Il estime que la violence faite aux femmes n’a pas lieu d’être.

Bruno Mardaye, qui s’est établi à Rimouski il y a un an et demi, explique que pour lui, la violence faite aux femmes n’a pas lieu d’être, et qu’il est important que tout le monde s’implique parce que les victimes de violences ne devraient pas avoir à le faire. « Je me suis mobilisé parce que les victimes de violences n’ont pas à se battre pour l’élimination de la violence, elles doivent se battre déjà suffisamment pour se reconstruire, donc c’est à nous de nous battre pour elles. On n’est pas là pour rabaisser les autres, ou se diminuer sous quelque forme de violence que ce soit. »

M. Mardaye affirme n’avoir jamais vu de manifestations de violence envers les femmes au sein du Cégep : « Je suppose qu’à l’extérieur, certains étudiants sont contraints à cette problématique, mais elle n’est pas visible au sein du Cégep. »

Sensibiliser les acteurs de la société de demain

Toutes les actions du groupe se dérouleront au Cégep, un microcosme de la société, selon Bruno Mardaye. « On y retrouve tous les étudiants qui seront acteurs de la société de demain. On a décidé de nous concentrer sur les gens qui sont à notre portée, donc les étudiants, pour commencer à les sensibiliser dès maintenant pour que plus tard, ils puissent développer des relations saines au sein de leurs couples et avec les femmes en général. »

L’étudiant et son groupe ont, dans le cadre du cours Projet d’intervention communautaire, préparé une série d’actions qui ont débuté aujourd’hui (vendredi) avec l’accrochage du ruban blanc, symbole représentatif, sur plusieurs arbres à proximité du Cégep. « Nous voulions fait quelque chose de percutant. On a choisi de faire des actions sur 12 jours, comme nous sommes sept. »

Pour les intéressés, le court-métrage bas-laurentien réalisé par Julie Gauthier et produit par Tapis Rouge Films de Rimouski, « Les Amazones » sera projeté pour tous le 5 décembre dès 15 h à La Coudée du Cégep. S’en suivra une commémoration, le 6 décembre, de l’assassinat de 14 femmes à Polytechnique en 1989. Toutes ces femmes défileront en continu sur un écran durant la journée. Le groupe de rap qui a remporté la finale locale de Cégeps en spectacle, composé de deux étudiants de l’Institut maritime du Québec (IMQ), Sirine Hassani et Thibaud Rousse, SENSEI H, livrera une performance, un texte écrit spécialement sur le sujet, à la 5e saison du Cégep le 4 décembre.

Un ras-le-bol collectif des inégalités

Ces 12 journées d’action annuelles panquébécoises débutent le 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et prennent fin le 6 décembre, journée en hommage aux 14 femmes victimes de la tuerie de Polytechnique en 1989.

Dans la mouvance des mobilisations populaires qui dénoncent les violences sexuelles via le mot-clic #moiaussi ou #metoo, les groupes féministes agissent pour mettre en lumière les interactions des diverses discriminations envers les femmes. L’intervenante du Centre-femmes de Rimouski, Michelle-Kim Gagnon, encourage la multiplication de ces initiatives : « On sent un ras-le-bol collectif des relations inégalitaires. Les jeunes agissent concrètement pour briser le silence complice dans lequel se perpétuent les violences envers les femmes. »